"Le bon fabuliste avait prêté sa langue à Esope avant de laisser envoler sa plume. Plus modestement, nombre de mes compatriotes landais de bonne souche m'ont prêté leur langue qui fleure bon le gascon, et je leur ai prêté ma plume. Rien n'est plus capricieux que la mémoire car elle ne retient que ce qui l'intéresse, fixant le souvenir souvent remodelé. Aussi nous voilà donc devant une mémoire gasconne qui fleurit toujours et n'a retenu que l'essentiel et l'humour. Attrapons-la tant qu'il est temps. Elle nous donne la quintescence du fond folklorique landais. Tendons l'oreille. Et les landais n'ayant pas la langue à leur poche, laissons-les égrener tous ces vieux souvenirs au fil des Landes. Je croyais ma collecte terminée mais la mémoire landaise est meilleure que la mienne... J'ai picoré partout, grain par grain, complétant ainsi mes précédents volumes de contes et légendes dans la quête de ce qui reste de cette vie des siècles passés: vie terrienne dure et communautaire, vie conviviale, baignant dans la musique du gascon et l'humour. En avant, du Tursan à la grande Lande et au Marensin, de la Chalosse aux Seignanx et au fil de l'Adour, promenons-nous dans le paysage, la langue et les souvenirs. promenons-nous encore et toujours dans nos belles Landes de mémoire. Cap et tout..."
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