"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Elle rompt la monotonie d'une pelouse bien entretenue ; déterminée, elle est même capable de s'insinuer dans un mur, perçant la roche... Qui ça ? La mauvaise herbe. Car il y aurait la bonne - qui, docile, marche droit - et la mauvaise - qui ne suit pas la route de la majorité. Mais souvent, ce n'est pas celle qu'on croit qui permet les changements. Sous les traits d'un conte médiéval, Sandrine Roche déploie un court texte à la puissance subversive réjouissante : une mystérieuse plante paraît et, une fois brûlée, met en joie les sujets d'un royaume à l'organisation bien rodée, cadenassée et hiérarchisée.
Dans une société qui tend à se refermer sur elle-même, qui sacrifie la liberté de circulation, et bientôt de penser, sur l'autel d'une prétendue sécurité, ce texte rappelle que la chape de plomb peut être fissurée, voire brisée, en retrouvant la joie de l'action collective. Ode à l'émancipation et à la liberté, La Vie des bord(e)s enchante aussi par l'inventivité de sa langue musicale, truffée d'incises et de mots venus d'ailleurs.
Voici un texte matériau qui se partagera d'un-e interprète à de nombreux-ses joueur-se-s.
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