Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Le 15 juillet, au lever du soleil, Napoléon monta sur l'Epervier. Il portait l'épée, le petit chapeau, l'habit vert de colonel des chasseurs de sa garde, l'uniforme connu et révéré de toutes les armées de l'Europe. C'était la première fois qu'il le revêtait depuis son départ de la Malmaison. Le commandant du brick, le lieutenant Jourdan de la Passardière, reçut l'Empereur à la coupée. Tous les matelots étaient en rang sur le pont, émus, frémissans, des larmes dans les yeux. Napoléon passa l'inspection, acclamé comme aux jours de victoire ; mais, dans ces suprêmes : Vive l'Empereur ! il y avait des sanglots. Le lieutenant Borgnis-Desbordes, envoyé de la Saale, dit à voix basse à Jourdan : « qu'il fallait se presser, car on pourrait bien voir arriver des gens chargés d'arrêter l'Empereur. - Pas sur l'Epervier ! répondit fièrement et résolument Jourdan, ou du moins tant que je serai vivant. »
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