Il y a un siècle, Robert de Jouvenel faisait déjà le constat d'une crise du régime républicain. Mais tout l'intérêt de La République des camarades c'est qu'elle n'est pas l'oeuvre d'un sympathisant des Ligues d'extrême droite. Si l'auteur a pris la plume pour dénoncer avec ironie les « politiciens de métier » qui vivent de connivences, de petits arrangements de couloirs et d'accommodements entre « copains » qui se tutoient tous, c'est parce qu'il entend appeler au sursaut. Chaque citoyen porte une part non-négligeable dans ce qu'il nomme, avec mélancolie, « la désaffection du régime ». Ainsi ce livre pose les jalons d'une réflexion toujours d'actualité sur le combat nécessaire pour que la République ne devienne pas un mot vide de sens. Frère cadet d'Henry de Jouvenel, rédacteur en chef du Matin, Robert de Jouvenel connaît parfaitement le milieu qu'il critique. La République des camarades peut se lire comme un témoignage du passé mais aussi comme un avertissement pour aujourd'hui. Le destin tragique de la IIIe République saura rendre la lecture de cet essai aussi dérangeante qu'indispensable.
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