Cet ouvrage traite de la question des rapports entre la science moderne et la culture contemporaine. Si la science moderne se caractérise par son inextricable lien avec la technologie, elle devient de fait technoscience. A la Renaissance, elle a cessé d'être pure contemplation, pure réflexion, pur déchiffrement du monde, pour devenir une action (action sur le monde, sur l'homme et sur la société). Cette technoscience a acquis aujourd'hui une large autonomie par rapport à la culture, qui, elle, est une instance de la totalité sociale formée par les systèmes qui assurent le fonctionnement de l'aspect informationnel de la vie sociale et qui servent de support à la vie des significations. Ainsi devenue irréversiblement autonome par rapport à la culture, la technoscience s'est constitué elle-même en un système à la fois auto-finalisant, objectif sui generis , auto-organisateur et impérialiste. Nous vivons aujourd'hui à l'ère de la "dictature" de la technoscience. Dans ce contexte, les rapports entre la technoscience et la culture aujourd'hui ne peuvent plus être pensés ni comme rapports de fusion, ni comme rapports d'intégration, mais comme rapports d'interaction à l'intérieur même de la structure sociale. Et cela est vrai aussi bien dans le contexte de la société de type occidental que dans d'autres types de sociétés modernes.
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