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Séraphin Pervenche. Sous ce joli patronyme se cache un homme bon, qui n'hésite pas à donner quelques pièces aux enfants pauvres qui jouent devant chez lui et à sa concierge pour soigner sa fille. Mais Séraphin est avant tout un usurier impitoyable doublé d'un escroc redoutable. Avec son neveu, ils ont une combine qui marche bien. Lorsque Séraphin est retrouvé mort dans sa chambre dans laquelle personne n'a pu entrer, l'inspecteur Odilon Quentin soupçonne un meurtre. Comment ? Pourquoi ? Qui ?
Charles Richebourg qui a œuvré au début du siècle dernier comme ses collègues dont je parle depuis quelques semaines est un inconnu. Ce qui est sûrement un pseudonyme n'est attribué à aucun auteur du moment. Et pourtant, à l'instar des autres, il a commis pas mal d'opus, dont ceux avec son flic Odilon Quentin.
Ce roman m'a davantage plu que beaucoup d'autres de cette période. D'abord parce qu'il met en scène un personnage atypique. Là où tous les autres sont des élégants, Odilon est très différent. "C'était un gros homme an crâne dégarni, dont l'aspect physique répondait en tous points à l'image d'un marchand de bestiaux endimanché. [...] Les jaloux attribuaient ses succès à la chance, mais lui haussait les épaules, car il savait mieux que personne qu'il les devait à sa manière toute spéciale de mener ses enquêtes, et aussi, il faut l'avouer, à son aire bête. Ses gros yeux somnolents et sans vie paraissaient en effet ne rien voir, et la graisse qui lui empâtait le visage semblait lui dénier toute finesse d'esprit." Avec son air con et sa vue basse -comme disait mon papa-, il mène ses enquêtes habilement et sans esbroufe. Et il est diablement efficace, cernant ses interlocuteurs qui ne s'attendent pas à autant d'intelligence chez un homme de cette apparence. Ah le délit de faciès !
Très bon début d'une série qui promet, plus j'avançais dans ma découverte des romans policiers populaires de l'époque, plus je trouvais que je tournais un peu en rond ; Charles Richebourg et Odilon Quentin, c'est une très heureuse surprise. Publiée chez Oxymoron. Normal et inévitable lorsque le titre est La meurtrière innocente.
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