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Née en Roumanie, dans une société raciste et meurtrie par la dictature, Nili n'a jamais connu son père, un étudiant congolais disparu après sa naissance. Surmontant au fil des ans sa honte d'être une enfant métisse, Nili décide de fuir à Paris où elle entend, un jour, dans la rue, le nom de son père : Makasi. Ce sera le point de départ d'un long voyage vers Kinshasa, à la recherche de ses racines africaines. Elle y rencontrera l'amour, le combat politique, la guerre civile et la mort. Et en gardera un fils, auquel s'adresse cette vibrante histoire d'exil intérieur, de déracinement et de résurrection.
Écrit d'une plume flamboyante, à la fois poétique, intense, épique et musicale, au carrefour des traditions balkaniques et africaines, ce premier roman sur la quête des origines bouleverse par sa profondeur et sa beauté.
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Le jury, enthousiaste et passionné, a choisi 21 romans français
Le premier roman d'Annie Lulu est une bouleversante quête d'identité
Nili est le fruit d'un amour bref entre Elena, étudiante roumaine, et Makasi, étudiant congolais. Elle vient au monde dans une Roumanie raciste et ne peut même pas compter sur sa mère , honteuse de cette enfant métisse.
À l'aube de la naissance de son enfant, Nili nous emmène dans la recherche de ce père qui l'a tant fait souffrir mais qu'elle n'a jamais connu pourtant...
Un roman poignant, une poésie à chaque page.
Nombreux sont les romans qui abordent le thème de la violence maternelle mais celui-ci aborde aussi la question des origines. Nili est le fruit d’une brève liaison entre Elena, jeune étudiante roumaine, est Makasi, étudiant congolais. Nous sommes dans la Roumanie de Ceausescu, un pays autocratique opprimant et raciste.
L’autrice, dont c’est le premier roman, s’inspire en partie de sa vie, elle est née d’un père congolais et d’une mère roumaine.
« J’aurais dû te noyer quand tu es née. J’aurais dû t’écraser avec une brique. » Cette phrase, prononcée par sa mère à son encontre, Nili va en subir la violence. De son père elle ne sait rien, Elena ne veut pas en parler, s’appliquent à en effacer la moindre trace. En plus du père absent, elle doit subir sa condition de métisse dans un pays où le métissage des races est mal perçu.
Professeure d’université, Elena prône la supériorité intellectuelle et pousse sa fille dans les études. Nili ne devra son salut qu’à son départ pur la France. C’est là que se lance sur les traces de son père.
Partie pour la république démocratique du Congo, c’est le début pour Nili d’une longue quête sur ses racines africaines, à Kinshasa d’abord puis à Goma où les manifestations et les affrontements avec le pouvoir tournent au drame.
Ce roman est un dialogue intime avec l’enfant à naitre, ce fils que Nili a conçu avec un révolté, un homme qui a les mêmes origines que son père.
Le cheminement de Nili est une lutte âpre et lucide pour remonter à la source de ses origines, retrouver son père, prendre ses distances avec sa mère et tourner le dos à sa condition de métisse dans son pays la Roumanie. Parler à cet enfant qui va naitre, c’est aussi lui offrir cet amour maternel dont elle a été privée, lui promettre qu’elle sera sincère avec lui.
« Mais moi avec toi, mon fils, je ne pourrai pas faire autre chose que te faire grandir, sans te mentir, sans t’effacer. »
Ce roman puissant est porté par une écriture évocatrice et poétique. Une belle découverte.
Nili grandit en Roumanie. Fille d'un étudiant congolais et d'une étudiante roumaine. Enfant métisse dans une société raciste. Élevée par une mère acariâtre, pour qui seule compte l'intelligence.
Une mère qui n'a jamais pu se défaire d'un sentiment de honte devant sa fille si différente.
Nili grandit, solitaire, et part faire sa thèse à Paris. C'est là qu'au détour d'une conversation elle entend le nom de famille de son père, son nom de famille à elle.
Point de départ pour son retour aux sources, au Congo. Sur les traces de ce père qui l'a abandonné. Qui a façonné par son absence, sa vie.
Ce roman, le premier d'Annie Lulu frappe par la qualité de sa plume. Celle-ci se démarque par une vraie originalité, une voix unique et incroyablement poétique.
Mais au-delà du style, ce roman marque par la destinée de cette jeune femme peu aimée, grandissant dans le mensonge puis la culpabilité. Qui découvrira ses racines, la vie mais aussi la souffrance.
Racisme en Roumanie, massacres au Congo.
Pour autant ce qui se dégage de ce récit, ce n'est pas seulement la tristesse pour un passé que l'on ne peut modifier, ou le deuil des êtres aimés mais la force.
Celle de la mère de Nili, qui a choisi de garder cette enfant qu'elle n'aimait pas dans un pays gangréné par le racisme, hors mariage et avec un étranger. La force aussi du père de Nili qui voulait un pays libre. De Nili, enfin, qui a réussi à trouver son propre chemin.
Un premier roman très fort, à découvrir !
Plonger dans la lecture de La Mer Noire dans les Grands Lacs, c’est souffrir beaucoup et se désespérer devant tant de méchanceté et de crimes perpétrés par ces êtres que l’on dit humains.
Annie Lulu, pour son premier roman, affiche un goût exquis pour plusieurs langues, du roumain au kiswahili ou au lingala, en passant par le français, bien sûr. Elle qui est née à Iași, en Roumanie, d’un père congolais et d’une mère roumaine, exprime beaucoup de son vécu sans hésiter à s’en écarter pour les besoins du roman. C’est émouvant, déconcertant, très intriguant parfois. En tout cas, impossible de rester indifférent.
L’autrice donne ainsi la parole à Nili Makasi, née aussi à Iași, et qui, enceinte, s’adresse à son fils encore dans son ventre pour lui dire tout son amour et surtout lui parler.
Nili se trouve à Bukavu, au Congo, et commence à raconter tout ce qu’elle a subi, grandissant auprès d’une mère, Elena, qui ne voulait pas de cet enfant. Nili n’oubliera jamais cette phrase prononcée plusieurs fois par sa mère, entendue pendant son enfance : « J’aurais dû te noyer quand t’es née, j’aurais dû t’écraser avec une brique. » Réjouissant et très encourageant pour cette fille qui va grandir dans la Roumanie du Conducâtor, copain des dictateurs comme le maréchal assassin à la tête du Congo.
Justement, de ce Congo, ex-Zaïre, sont venus de nombreux étudiants comme Exaucé Makasi Motembe, le plus beau, le plus intelligent qui séduit cette belle jeune fille en première année de lettres à l’université. C’est lui le père de la narratrice qui est donc métisse. Cela lui vaudra quolibets, insultes que sa mère supporte mal et tente d’ignorer.
Quand la révolution roumaine amène le capitalisme, comme l’écrit Annie Lulu, Exaucé est contraint de rentrer au pays d’où il écrit de nombreuses lettres, d’abord à Elena puis à sa fille. Hélas, cette mère, prof de lettres à l’université, cache tous ces courriers à Nili qui, lorsqu’elle demande « Où est mon papa ? » subit une correction infligée par sa mère.
Puis, au fil des pages, la narratrice va d’une époque à l’autre, de Iași à Bucarest puis Paris où Nili commence à travailler sur sa thèse. Si elle se sent bien là, rien n’est simple car souffrances, douleurs, pessimisme abondent, ce qui rend ma lecture difficile, voire pénible.
Obsédée par la recherche de son père, Nili apprend le lingala car elle veut aller au Congo pour tenter de retrouver ce Makasi – mot qui, en lingala, signifie fort, puissant – ce père dont elle ne se souvient pas mais dont elle commence à retrouver des photos et dont elle insère quelques lettres retrouvées.
Comme des respirations, ces lettres me font le plus grand bien car elles permettent de connaître un peu mieux Exaucé Makasi et surtout commencer à comprendre ce qui s’est passé.
Allant au bout de sa quête, Nili Makasi abandonne ses études et part pour Kinshasa, ignorant par la même occasion la proposition de sa mère qui lui a trouvé un poste de professeure à l’université de Bucarest.
Si, à son arrivée sur le sol africain, elle ne reconnaît pas le Kinshasa des vidéos et des clips, elle est par contre très bien accueillie par sa grand-mère, ses tantes, ses oncles, ses cousines, toute la famille rassemblée. Elle retrouve même la chambre de son père, quelques objets familiers avant d’être plongée dans le désastre causé par la colonisation aux conséquences toujours bien réelles.
C’est un tableau réaliste, trop vrai et terrible que dresse l’autrice dans une écriture qui enfle, grandit, déborde et remue beaucoup. Nili va à Goma où son père est né. Elle est accueillie par Koffi, son oncle, dont la fille, Myiesi, va entraîner Nili dans la lucha, ce mouvement citoyen né à l’est de la République Démocratique du Congo, en 2012.
C’est là qu’Annie Lulu rend hommage à Luc Nkulula, jeune homme très engagé dans ce mouvement contestataire, réclamant pacifiquement des améliorations dans la vie quotidienne pour tous les Congolais. Hélas, la répression sévère, violente, a des conséquences dramatiques.
Au passage, Annie Lulu ressort de l’ombre les héros de l’indépendance de plusieurs pays africains : Thomas Sankara au Burkina-Faso, Samora Machel au Mozambique, Kimpa Vita dans ce qui deviendra l’Angola, au XVIIe siècle, Kwame Nkrumah au Ghana, Amilcar Cabral en Guinée-Bissau et au Cap-Vert, et surtout Patrice Emery Lumumba au Congo.
Dans un glossaire très instructif, en fin d’ouvrage, Annie Lulu précise le sens de nombreux mots cités dans son livre, qu’ils soient empruntés au roumain ou au lingala ou encore au kiswahili, plus de très instructives références historiques. La Mer Noire dans les Grands Lacs qui a reçu le Prix Senghor, le Prix Louis Guilloux 2021 et le prix de la littérature de l’exil tout en étant finaliste du Prix Orange du livre, a été une lecture âpre, déconcertante, mais aussi enthousiasmante par moments.
Le réalisme de l’autrice est tellement prégnant qu’il en est souvent démoralisant. Aux côtés de Nili Makasi réunissant une partie du vécu d’Annie Lulu, j’ai beaucoup appris et je remercie Babelio ainsi que les éditions Pocket pour cette lecture fondamentalement originale.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
passer des nuits blanches, oui plusieurs nuits car je ne l'ai pas dévoré en un jour ce livre ! pour lire un livre noir, sur une métisse!
Les nuits car il m'a fallu du temps pour digérer la structure, la colère, lé révolte et l’accalmie qui semble se préparer pour cette jeune Nili, personnage principale de ce premier livre, sauf si le héros est en fait ce petit garçon qui va naître, au sœur du Congo, loin, très loin du lieu de naissance de sa mère, en Roumanie Ceausescuienne, pile au moment de la révolution qui va faire déguerpir son père Congolais, laissant sa mère seule adolescente enceinte d'une petite métisse dans un pays éminemment raciste.
Enfance compliquée s'il en est, intellectuelle comme sa mère qui l'élève à la dure, lui infligeant des phrases assassines « j'aurais du te noyer quand tu es née », ce qu'elle a presque fait !, une éducation élitiste intellectuellement et de dénuement matériel.
Aucune nouvelle du père.. et c'est pour ça qu'elle le cherche , toute sa vie, ce déserteur ! Et qu'elle ..
non je ne vous dirai pas, lisez, posez, cherchez, réfléchissez, révoltez-vous avec et contre Nili et les mondes pourris, comme elle dit, interrogez-vous, répondez ou pas ! Bref, passez d la mer noire aux grands lacs, sans trouver des eaux calmes et reposantes dans l’âme torturée des habitants de ces deux contrées très éloignées !
Née d'une mère roumaine et d'un père congolais, Nili s'apprête à accoucher. Elle raconte à son fils qui va naître comment elle est partie à la recherche de son père, ce père qu'elle n'a jamais connu. Persuadée que cet homme est Née d'une mère roumaine et d'un père congolais, Nili s'apprête à accoucher. Elle raconte à son fils qui va naître comment elle est partie à la recherche de son père, ce père qu'elle n'a jamais connu. Persuadée que cet homme est un lâche qu'il l'a abandonnée pour ne pas s'encombrer d'une bouche à nourrir. Jeune fille métisse, toute son enfance elle a subi la haine, le mépris, et même le rejet de sa propre mère. Alors elle entreprend un long voyage vers Kinshasa, à la recherche de ses racines africaines.
Entrecoupé par des lettres de son père qu'elle n'a jamais reçues, ce récit nous raconte la Roumanie de la fin de règne du sinistre couple Ceausescu et surtout le Congo, la guerre civile, les manifestations, les arrestations, les tortures, les viols, les corps calcinés. Ce roman sur la quête de ses origines est flamboyant porté par une écriture poétique, sensuelle, mais parfois un peu trop lyrique ce qui a rendu sa lecture difficile. C'est un chant d'amour à un père et à un pays.
Merci infiniment aux Éditions Pocket et à Babelio pour leur confiance.
Née en Roumanie, dans une société raciste et meurtrie par la dictature, Nili n’a jamais connu son père, un étudiant congolais disparu après sa naissance. Surmontant au fil des ans sa honte d’être une enfant métisse, Nili décide de fuir à Paris où elle entend, un jour, dans la rue, le nom de son père : Makasi.
Ce sera le point de départ d’un long voyage vers Kinshasa, à la recherche de ses racines africaines. Elle y rencontrera l’amour, le combat politique, la guerre civile et la mort. Et en gardera un fils, auquel s’adresse cette vibrante histoire d’exil intérieur, de déracinement et de résurrection.
Dans un ouvrage fortement auto biographique, Annie Lulu nous immerge dans la problématique de la double identité : une mère roumaine et un père congolais qu’elle n’a pas connu. Charmes et douleurs se déclinent dans ces mélanges de races, de couleurs et de pays. Ses deux parents n’ont qu’un seul point commun, l’érudition, noyée entre la beauté maternelle et le révolutionnaire congolais.
L’auteure s’adresse à son futur fils qu’elle porte et élèvera sans père. Chaque page est la découverte d’une tradition roumaine ou d’une coutume congolaise. Point d’opposition entre ces deux pôles mais un enrichissement mutuel pour décrire les mauvais et les meilleurs de chacun.
Anne ne réussira pas à devenir une vraie congolaise. Mais ses ADN héréditaires font d’elle une femme debout.
Le blues des Carpates et le spleen africain s’effacent devant la belle tradition de la transmission où toute naissance se nourrit toujours de ses ancêtres et poursuit son chemin avant de devenir ancêtre à son tour.
Annie Lulu est une belle découverte avec ce beau premier roman. Son style brillant et poétique illustré par la nature, atténue le racisme pathologique, les épisodes parfois dramatiques de la condition féminine africaine sous fond de colonisateurs d’hier ou d’aujourd’hui.
Résolument tournée vers le futur, Annie Lulu a l’immense mérite de faire grandir le lecteur face à ses préjugés sur les cultures européennes et africaines.
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