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April, belle veuve énigmatique, artiste-peintre de talent, coule des jours sans histoires dans son hôtel particulier de Basse-Normandie à Valognes, héritage de son dernier et riche mari.
Délicieusement voluptueuse, moyennant ses charmes « à l'occasion », elle a tout pour être comblée.
Mais son lointain passé lui revient soudain comme un boomerang, sous les traits d'un terrible maître chanteur.
Bouleversée, elle en perdra ses repères et devra mettre sa vie quelque peu dissolue entre parenthèses.
Elle connaîtra alors les affres de la vengeance. Un coup de fil anonyme marquera le point de départ d'une angoisse qui montera crescendo jusqu'à l'atteindre au plus profond de son âme.
Alors dès le départ je vais le dire : oui j’ai aimé ce roman parce qu’il parle de la Normandie (surtout de la basse mais il évoque un peu la haute) et que ça me rappelle chez moi. Oui, quand l’héroïne se fait des moules frites dans un restaurant, des souvenirs remontent. Un point très positif réside sur la description de cette (magnifique) région. J’était « rentrée » chez moi durant les 213 pages de ma lecture et quel bonheur ! En plus l’héroïne est rousse – comme moi, alors forcément j’ai rigolé et je me suis dit « moi aussi je suis une femme fatale, non mais Oh ».
Trêve de plaisanteries, ce roman est prenant dès les premières pages. Nous nous demandons ce qui lui arrive et surtout en quoi est-elle maudite ? Je me suis souvent vu attendre que tout bascule dans du fantastique un peu comme dans une nouvelle de Maupassant (la Normandie aidant). Mais sur ce point je vais être formelle : il n’y a pas de dimension fantastique et ça n’en est que mieux dans le sens où nous ne nous attendons jamais à ce qui va arriver par la suite. Une fin qui m’a bluffé et qui était totalement à l’ouest des idées que je m’étais faites.
Au cours de la lecture le suspens et la peur monte doucement. Le village de Valognes est comme une prison pour April. Il y a ce que disent les gens, les menaces misent à exécutions qui interviennent surtout chez elle et le manoir est grand, trop peut-être, pour une femme seule. D’ailleurs cette demeure est un peu comme April : belle, grande, libre mais terriblement seule et vide. April est artiste et profite de la fortune de son ancien mari pour garder cette demeure où elle a son atelier. Ses toiles se vendent bien. Pour masquer la solitude, elle a de nombreux amants. Tout se passe comme à son habitude jusqu’au jour où April reçoit des menaces de mort …
En un sens, celui qui veut se venger n’arriverait-il pas au bon moment pour qu’April change sa vie ? Puisque rien de mieux qu’une grosse frayeur et la peur de perdre la vie pour se remettre en question et faire évoluer son univers !
Nous suivons donc cette femme qui va se poser de multiples questions sur la personne qui peut lui en vouloir et par la même occasion va se livrer au fur et à mesure. Ce qui va permettre au lecteur de comprendre qui est réellement April. J’ai particulièrement apprécié cet aspect psychologique dans ce roman. Ils expliquent le cheminements des personnages. Pourquoi en sont-ils arrivés là à un moment donné ? Ils ont tous des raisons personnelles et des explications. Mais ils semblent ne pas forcément se comprendre. Un sujet assez universel en réalité !
Car oui, finalement ce roman c’est un peu l’histoire de tout le monde. Nous agissons chacun avec nos raisons mais pensons-nous assez aux répercussions de ces actes sur les gens qui nous entourent ?
En bref, la Maudite de Valognes c’est l’histoire d’une femme fatale qui va voir sa vie basculer suite à des menaces de mort. Elle n’a plus le choix, il va lui falloir trouver de qui elles viennent et comprendre pourquoi. Mais pour comprendre ses travers, il faut se livrer et April le fait avec délicatesse, sensualité et beaucoup de douceur. La plume de Katia lui fait prendre vie avec force et fragilité. Un équilibre que nous retrouvons durant toute la lecture et qui nous fait vibrer. Voilà un beau roman !
Une petite citation de saison pour finir cette chronique !
L’automne s’était éclipsé et l’hiver s’installait. Les paysans l’avaient prédit froid et neigeux. Ils voyaient cela à la peau des oignons ; plus elle était épaisse, plus il ferait froid. « Oignons à trois pelures, signe de froidure », disait Ivy.
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