"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Sous l'eau, elle semblait flotter. Maintenant, son vêtement lui colle à la peau comme une algue encombrante. Sous l'eau, elle aurait pu devenir du corail. On aurait fait des bijoux avec ses ossements. Mais elle a décidé de remonter vers la surface. » Quand Joaquin Moralès est appelé à enquêter sur la disparition d'une capitaine de homardier, il hésite : son fils vient tout juste de débarquer chez lui, soûl comme un homme qui a tout perdu. Mais lorsque le corps d'Angel Roberts est retrouvé, il ne tergiverse plus, car cette femme, c'est aussi la fille de quelqu'un. La mer, dans ce roman policier poétique, évoque la filiation et fait remonter à la surface les histoires de pêcheurs, véridiques ou réinventées, de Gaspé jusqu'au parc Forillon.
Frahchement installé en gaspesie l inspecteur joaquin morales est confronté à la disparition en mer d une patronne de chalutier homardier. TOUT porte a croire que la jeune femme , vetue de sa robe de mariée a été tuee. Son ecriture riche et imagée restitue parfaitement la beauté, la rudesse etl isolmeent de la gespésie noù le saint laurent se confond avec la mer. Morales s ' y confronte à un monde haut en couleurs de pecheurs, enqueteurs locaux et tenancieres de bars. Les personnages sont travaillées , et l inspecteur non content de devoir s acclimater aux us et coutumes locales, subit des deboires sentimentaux et familiaux. Un beau voyage, riche en decouverte et en suspense
La Mariée de corail de Roxanne Bouchard, lu par Paul Doucet, Vues et Voix, 2021 (1ère édition : Libre impression, 2020)
Récemment séduite par l’univers de cette autrice québécoise, j’ai naturellement poursuivi la série consacrée à Joaquin Morales, le policier d’origine mexicaine venu terminer sa carrière en Gaspésie.
Quand il est appelé à enquêter sur la disparition d’une capitaine de homardier, il hésite : en effet, son fils Sébastien vient tout juste de débarquer chez lui, saoul comme un homme qui a tout perdu. Mais lorsque le corps d’Angel Roberts est retrouvé, il ne tergiverse plus, car cette femme, c’est aussi la fille de quelqu’un.
Un titre poétique, immédiatement suivi d’un prologue percutant qui met en scène la victime au moment de sa noyade dans une mise en scène ophélienne, dévoilée pour les seuls lecteurs qui, longtemps, en sauront plus que les policiers chargés de l’enquête.
Angel, une femme exerçant un métier d’homme dans un milieu particulièrement machiste…
Un contexte d’enjeux économiques et sociaux, autour de conflits générés par des moratoires sur la pèche qui obligent toute la profession à se réorganiser.
Des parcours imbriqués dans le récit en lien avec les difficultés de communications entre les parents et les enfants, l’usure des couples, la fin de vie…
De l’expérimentation culinaire, un peu de danse, aussi.
Joaquin Moralès apparaît ici plus humain que jamais, empathique.
J’ai retrouvé et approfondi mes 1ères impressions après Le Sel de la mer : un roman d’atmosphère, des dialogues magnifiques où l’humour et l’autodérision s’allient à la justesse des émotions, la verve des expressions québécoises, une histoire dépaysante où les lieux sont mis en avant, une écriture qui prend le temps de poser les choses, de cerner les gens…
Une version audio de grande qualité pour le récit d’une incroyable conteuse.
Tabarnak ! la Roxanne Bouchard c’est une satanée manieuse de mots, un genre de poétesse quoi ! Ce n’est pas étonnant qu’elle soit lauréate de différents prestigieux prix littéraires au Québec.
Je me suis vraiment régalé avec ce polar marin du bout du monde en Gaspésie (à l’embouchure du Saint-Laurent, sur la rive sud si vous situez !). Déjà, il faut dire que j’affectionne beaucoup cette région du monde et encore plus le langage fleuri des autochtones.
La mariée de corail correspond à la deuxième affaire du sergent enquêteur Joaquim Moralès (déjà à l’œuvre dans Nous étions le sel et la mer, roman multi-primé) installé en Gaspésie suite à un projet de déménagement conclu avec son épouse Sarah. Toutefois, il a l’esprit chiffonnée car elle tarde à le rejoindre et pour d’avantage lui chambouler la tête, son fils aîné Sébastien, débarque chez lui sans sa compagne. Ce dernier travaille dans la restauration et prétexte, curieusement, comme motif de son arrivée, vouloir réaliser de nouvelles expériences culinaires.
Notre héros rumine toutes ces situations, quand il doit quitter son poste habituel de Bonaventure pour aller aider ses collègues de Gaspé, suite à la disparition avec son bateau, d’une jeune capitaine d’un homardier. Pour l’épauler il est accompagné d’une équipe hétéroclite, une standardiste bien peu courtoise et des adjoints Erik Lefebvre, bureaucrate plus qu’homme de terrain et Simone Lord, physiquement charmante mais individualiste et au caractère très étroit. Lorsque l’on retrouve l’embarcation à une quinzaine de kilomètres ainsi que le corps de la disparue notre affaire se transforme en suicide ou homicide ?
Roxanne Bouchard montre un art avéré pour mener de front cette histoire policière passionnante sur ce littoral, aux effluves d’algues et d’iode, peuplé de marins taiseux où les vieilles chicanes entre familles se font jour et un véritable roman où se dessinent les portraits de protagonistes aux vies cabossées. On se trouve immergé dans ce monde si difficile de la pêche, entre vocation et écoeurement : « Des fois je me demande pourquoi je suis devenu pêcheur ! On est à la merci de tout le monde : du gouvernement qui décide, des acheteurs qui veulent pas payer ………. Regardez-moi, j’ai un diplôme en biologie marine, mais je suis endetté comme mes ancêtres, les mains dans la graisse, devant un enquêteur habillé ben propre qui me demande comment ma vie m’a sali ».
En alternance, l’auteure nous dévoile des pans de vie de la famille Moralès, les difficultés dans la vie de couple du père et du fils que l’on pressentait, cette difficulté de dialoguer ensemble, leurs interrogations sur leurs vies mutuelles. Laissons s’exprimer Sébastien : « il pense à ce que son père cache derrière ses années d’enquêtes. Il se demande s’il ressemble à ces enquêteurs de romans qui sont hantés par les désordres du monde, les cris, les crimes, les yeux fixes des victimes, les blagues vulgaires des agents, la cruauté des assassins. Il songe à ce que son père a dû voir et tenter non pas de réparer, mais de comprendre, de résoudre et qui, au fond, ne résout rien. A tout ce dont il ne parle pas. Son père est un silence qui ne s’ouvre pas, qui s’entrebâille à peine ».
Ah j’oubliais ! cerise sur le gâteau, les descriptions des paysages marins, des jeux de lumières sur l’océan selon les variations de la météorologie et soudain miracle gicle un jet d’eau précurseur de l’apparition inoubliable d’une baleine.
Un vrai moment de bonheur de lecture dont je remercie les Editions de l’Aube.
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