"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dominico Farrès Solano, alias Solfa Mido, artiste transformiste, est assassiné sur scène alors qu'il interprète la chanson La ligne droite de Moustaki et Barbara. Parmi les spectateurs, se trouve sa fiancée, Lucile de Saint-Prévins, enquêtrice travaillant pour l'agence de détectives privés PS2 créée par Françoise Poisson à Strasbourg.Immédiatement, l'enquêtrice est soupçonnée du meurtre, arrêtée mais hospitalisée en raison de son état de choc. Atteinte par une infection nosocomiale, elle succombe à celle-ci, ce qui met fin à l'action publique ouverte à son encontre. L'affaire restera non élucidée.18 mois plus tard, Françoise Poisson et son équipe reprennent l'enquête à la demande du père de Dominico Farrès Solano, lequel n'a jamais cru en la culpabilité de Lucile.La vérité émergera après un voyage dans le monde de la nuit et en Andalousie.Une fois encore, avec le style incisif et élégant qui la caractérise, Renée Hallez nous livre une enquête palpitante au sein d'un nouvel univers passionnant.?
Sur le point de quitter l’agence PS2 pour voler de ses propres ailes, et aussi pour fêter ses fiançailles, l’ancien gendarme Pierre Dargin invite ses futurs ex-collègues à un spectacle de transformistes. Peu après l’entracte, un drame terrible se noue : l’artiste sur scène meurt, une balle dans la tête, pendant qu’il interprétait une chanson de Barbara. La balle semble avoir été tirée par la jeune enquêtrice de pS2, Lucie de Saint Prévins, de sa place dans la salle. Alors qu’elle est emmenée en état de choc par une ambulance, Françoise Poisson, bouleversée, cherche à comprendre. Tout accuse Lucile : l’artiste était son fiancée et elle ignorait qu’il était transformiste, l’arme du crime lui appartient, les traces de poudre sur ses affaires, son attitude étrange pendant l’entracte et logiquement, c’est elle qui est désignée par les policiers responsable du meurtre de l’artiste. Plusieurs mois et un confinement COVID 19 plus tard, L’équipe reprend l’enquête à la demande de la famille de l’artiste espagnol mort sur scène. Persuadé de l’innocence de Lucile, obsédé par des questions sans réponse et des zones d’ombre inexplicables, l’agence PS2 enquête dans le monde bine particulier des transformistes.
Le nouveau polar de Renée Hallez nous emmène, une nouvelle fois, dans un monde que nous connaissons mal : le petit monde des transformistes, des artistes particuliers, évoluant dans un univers particulier et souvent en proie aux amalgames, aux jugements hâtifs et aux préjugés homophobes. Malgré un nombre important de personnage (quand ils sont énumérés au début du livre ça fait un peu peur mais n’ayez crainte, on s’y retrouve très bien) et une intrigue qui nous emmène loin, jusqu’en Andalousie, le roman se lit très facilement et avec un vrai plaisir. Avec la disparition tragique d’un membre de l’équipe, puis le départ d’un autre, on sent bien que ce roman va marquer un tournant dans l’histoire de Françoise Poisson. Cette fois-ci, celle est frappée au cœur, elle enquête d’abord sur ses propres collaborateurs, et cela pourrait laisser durablement des traces. Il est ici davantage question des affects de l’équipe (et pour cause), de la confiance qui les lie et le groupe est clairement déstabilisé. L’intrigue se place entre l’automne 2019 et l’été 2020, c'est-à-dire en pleine épidémie de COVID et ce personnage là aussi, ne passe pas inaperçu. C’est quelque chose que j’ai toujours apprécié chez Renée Hallez : elle campe bien ferment ses personnages dans l’espace et dans le temps, n’hésite jamais à évoquer l’actualité du moment, quitte même à s’en servir dans ses intrigues, comme ici. Ses intrigues ne sont jamais « hors sol » et ça les rends toujours plus crédibles. Dans le cas de « La Ligne Droite », Françoise Poisson cherche à reconstituer la trame d’un meurtre auquel elle-même à assisté, multipliant les interviews où les témoins ne disent toujours que la moitié de ce qu’ils savent, essayant de tout reconstituer tel un puzzle où certaines pièces ne rentrent pas dans leur voisine, même en appuyant fort. Ce petit monde fermé, où les passions sont exacerbées pour le pire et le meilleur, n’aime pas que l’on vienne chercher une vérité qui visiblement les dérange : la jeune enquêtrice désignée ferait une coupable idéale. De l’autre côté, il y a la famille de la victime, des gens fortunée, traditionnels, ouvertement homophobes et qui, eux non plus, ne veulent pas d’une vérité qui leur déplait. Entre les deux, Françoise Poisson cherche à établir LA vérité, qui pour tout dire ne satisfera ni les uns, ni les autres. « La Ligne Droite » est un roman court, réussi, qui ne souffre que d’un tout petit défaut. On sent que la fin, notamment celle concernant Pierre Dangin (qui tient un rôle plus important qu’on ne l’imagine), est un peu expédiée. Pour avoir cédé à une facilité comme celle-ci, Renée Hallez doit avoir une idée derrière la tête car en tant que lecteur, on imaginait facilement le nombre de soucis et de rebondissement que le bougre aurait pu apporter aux aventures futures : avoir un ennemi, qui fait le même métier, ce n’est pas anodin. Tans pis pour lui, et tant mieux pour PS2qu’on attend de pied ferme pour de nouvelles aventures.
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