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Accédé au pouvoir suprême en 1987, le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali a amorcé une transition qui s'annonçait délicate car opérée dans une société imprégnée par une vision patriarcale du pouvoir. En périodes ordinaires comme en périodes électorales, un rôle de premier plan a été assigné à la communication dans le processus de légitimation du nouveau pouvoir présidentiel. Au quotidien, les vecteurs de communication politique (médias, organisations, discours) assurent la visibilité du nouveau président. Mais le sous-développement et l'euphonie des médias, malades d'une longue histoire monolithique, en corrélation indirecte avec les réseaux contestataires et la contre-communication dissidente établie à l'étranger, ont affecté sérieusement le processus de légitimation du pouvoir présidentiel. Soutenue par un appareil médiatique toujours sous le monopole étatique et enrichie par de nouveaux procédés, la communication se présente comme la principale innovation électorale dans la mesure où le principe de candidature unique n'offre pas matière à contestation. L'immobilisme électoral n'est pas de nature à favoriser l'émergence d'une communication électorale concurrentielle.
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