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À la lumière des événements du Printemps de Prague en 1968 (qui marquèrent pour tant de communistes la «fin d'une illusion»), Ernst Fischer fut amené à remettre en cause non son adhésion au socialisme, mais tout son passé de dirigeant communiste. Le grand écrivain autrichien poursuit ici son journal politique depuis la Libération, durant ces quelques années où, dans l'Europe bouleversée, peuples et dirigeants faisaient leurs comptes, où la guerre froide succédait à la guerre armée et où, contraint de choisir son camp, chacun se trouvait pris entre deux types d'impérialisme : celui des des U.S.A. et celui de l'U.R.S.S. À l'examen politique des événements Ernst Fischer mêle, comme dans Le Grand Rêve Socialiste, le récit de sa vic privée. La présence chaleureuse et lucide d'un témoin privilégié donne tout son prix à cet essai. II couvre une période fertile en événements et décisions politiques sur lesquels repose
toute notre histoire actuelle. Écrivain et philosophe marxiste, Ernst Fischer est né en Bohème en 1899. Sous le titre Le Grand Rêve socialiste (1974) les L.N. ont publié son autobiographie, politique et privée, jusqu'à la fin de la guerre. L'audience de Fischer dans tous les pays socialistes était considérable et son exclusion du P. C. en 1968 - pour avoir condamné l'intervention soviétique à Prague - y fit sensation. Mort en 1972, à l'âge de soixante-treize ans, Ernst Fischer et sa terrible honnêteté continuent de poser des problèmes aux «révolutionnaires» de l'Est.
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