Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Quand Asa part en quête de ses origines, le bleu à l'âme sur les sentiers irlandais, elle ne s'attendait pas à rencontrer un homme tel que Marec. Elle est une enfant du monde, Lui, des montagnes. Dans des contrées proches ou lointaines, entre deux pas de danse, Asa et Marec se croisent et s'éloignent, s'interrogent sur la vie, son sens et leur amour, seule constante dans cette valse des sentiments. La Fille qui Danse est une ode à l'autre et à la vie, un récit féministe et humaniste, voyage vers un ailleurs, mais surtout vers l'intérieur.
C’est la couverture qui m'a tout de suite attirée, il faut dire qu'elle accroche le regard, avec ses jolies couleurs. Le résumé a fini de faire son travail, la danse est un univers que j’apprécie et qui, je trouve, amène de la poésie dans le texte. Lors de la présélection du texte, après avoir lu les dix premières pages, je me souviens avoir été un peu perdue entre le prologue et le premier chapitre. Et j’ai ressenti la même chose à nouveau en commençant ma lecture. Le prologue est utile pour ceux qui ont déjà lu les précédents romans de Lisa Soto, car c’est un des personnages de ceux-ci qui parle au prologue. Pour ceux qui connaissent, c’est bien, pour les autres, comme moi, un peu moins. J’ai eu peur à ce moment là que ce soit une sorte de suite, et en fait pas du tout. Vous pouvez très bien lire ce roman même si, comme moi, vous n'avez jamais lu Lisa Soto. Cela ne dérange pas du tout à la compréhension du texte. Je me suis dit alors que le prologue était peut-être de trop et pouvait prêter à erreur pour un nouveau lecteur comme moi.
Pour en revenir à l’histoire, j'ai fait la connaissance de Asa, un drôle de prénom pour une personne bien particulière. Asa est une belle jeune femme, extérieurement et intérieurement aussi. C’est une personne sensible, touchante. Elle aime la danse, elle aime s’imprégner de la musique. Lors d'une soirée où elle se laisse absorber par la musique que joue un groupe, elle rencontre un jeune homme, Marec, il est barman et tout de suite entre eux, c’est électrique. Quand il pose ses mains sur ses hanches pour une danse, ils savent qu'entre eux, quelque chose se passe. Mais Asa est encore marquée par sa précédente relation qui l'a fait souffrir. Asa et Marec vont retourner à leurs vies respectives, mais ils ne s'oublient pas, ils restent marqués par cette rencontre. Marec n'arrivera pas à oublier cette jeune femme rousse aux yeux verts et à la peau blanche, Asa ne parviendra pas à oublier cet homme aux boucles brunes et aux bracelets.
On va ainsi suivre ces jeunes gens qui vont se croiser, se séparer et se recroiser. Ce sont deux êtres sensibles, tous deux ont vécu des moments difficiles. Asa a parcouru le monde avec des parents qui travaillent dans les ambassades. Elle continue de le parcourir et se dévoue dans l'humanitaire. Marec est étudiant en kiné, ses parents, frères et sœur vivent à Chamonix, tout comme son meilleur ami, Sam. J'ai suivi tout ce petit monde avec intérêt, leurs péripéties, leur amour naissant. Je me suis attachée à eux, et aussi aux personnages secondaires qui amènent une touche d’humanité et de profondeur aux personnages principaux. À noter qu'on ne saura jamais vraiment l’âge des protagonistes, à part à la fin, tout comme le métier d'Asa.
L'autrice fait d'ailleurs passer de très beaux messages et de très belles valeurs au travers de la vie de ses personnages. Asa est très impliquée dans les conditions de vie des femmes dans le monde. Et donc, l'histoire est parsemée de belles réflexions sur la place de la femme, l’éducation, l'avortement, l'excision, le handicap. Les hommes ne sont pas oubliés avec leurs façons de se comporter, leurs regards sur la femme. Et tout ceci dans le respect de l'autre. Alors, c’est vrai que j'aurais aimé que certains de ces thèmes soient un peu plus approfondis ou travaillés, j'en ai trouvé certains trop survolés, mais vu le nombre de pages déjà conséquent, cela aurait été dur de faire plus. Et je trouve finalement que le principal est que ces sujets soient énoncés, ils donnent beaucoup de densité à l'histoire, qui, finalement, n'est pas une simple romance. C’est avant tout un formidable ode à l'Amour et l’Amitié avec un grand A. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé que l’amitié justement soit bien présente, avec ce qu'elle peut avoir de beau ou de difficile à vivre. Ce roman n'est pas une simple romance, il est bien plus que ça.
Je me suis attachée aux personnages, et pas seulement à Asa ou Marec, mais aussi à Sam, Anna, et d'autres. J'ai eu du mal au début à rentrer dans l'histoire et à ressentir quelque chose, mais ce sentiment n'a pas duré longtemps et plus les pages passaient, plus je m’attachais. Je pense que cela vient aussi de la narration qui est à la troisième personne du singulier. Si vous me lisez régulièrement, vous savez alors que je suis plus sensible à un « je » qui me permet de rentrer dans la tête du personnage. Cependant, ici, ce choix narratif a souvent été judicieux lorsque les émotions devenaient trop fortes. Il m'a permis de garder une certaine distance bénéfique et de moins être frappée de plein fouet. Plus les pages défilaient, et plus je m’imprégnais et ressentais, que ce soient les moments joyeux comme tristes. Il y a certaines fois où les larmes n’étaient vraiment pas loin. Je ne peux pas trop en dire, mais la fin est très émouvante.
On voyage beaucoup avec ce livre, Londres, Calcutta, Kaboul, Chamonix. J'ai cependant trouvé que c’étaient les paysages de Chamonix qui ont été le plus décrits. J'ai vraiment ressenti l'ambiance montagnarde, la neige, les paysages. Les scènes se passant dans les autres pays sont beaucoup moins décrits, et je n'ai pas ressenti d’ambiance particulière. Ça aurait pu être intéressant d’un petit peu plus décrire ces endroits afin de mieux visualiser.
Je ne m’attendais pas non plus à ce que le livre dure sur une telle longueur dans le temps. C’est vrai que je suis plus habituée à lire des romans plus courts dans la vie des personnages. Cela m'a surprise, mais j'ai finalement apprécié. Car en refermant ce roman, j’ai une vue d'ensemble, la boucle est bouclée comme on dit. Et là, je me suis dit que ce qui manque en approfondissement cité plus haut aurait pu être présent si l’histoire n'avait pas duré si longtemps dans la vie des personnages, ou prévoir l'ensemble sur deux tomes. Mais bien sûr, ceci n'est qu'un avis personnel, et ce n'est qu'un détail, du chipotage de ma part, cela ne m'a pas empêchée de passer un très bon moment de lecture, rempli d’émotions diverses, de messages divers et qui vous donne envie à la fin de dire à vos proches combien vous les aimez. Et c’est finalement, le plus beau à retenir.
Je découvre totalement Lisa Sotto avec ce roman, je ne la connaissais pas du tout avant et je suis très contente de l'avoir lue. J'ai beaucoup aimé son style, sa plume très sensible. Elle met beaucoup de poésie dans sa façon de raconter son histoire, les moments intimes sont tout doux et beaux, ils ne sont pas fort détaillés, et ça, c’est un point que j'ai fortement apprécié. Pas de scènes de sexe fort décrites, tout est fait en subtilité, et j’ai beaucoup aimé, le faire aurait tellement cassé la beauté de l'acte. Le texte est ponctué de morceaux de musique, de danse, renforçant le côté très poétique du texte. Plein de belles phrases, plein de jolis mots, qui résonnent en soi, qui marquent. L’autrice a laissé délibérément des secrets, des cadeaux que se font les personnages et qui ne sont pas dévoilés. Elle explique à la fin du livre, dans une note, qu'elle a voulu que ses personnages gardent une part de mystère et de secrets, elle parle d'eux comme s'ils existaient réellement et j'ai trouvé cela fort émouvant de sa part. On sent alors à quel point elle a donné vie à ses héros, et qu'en fait, elle n'a fait que raconter ce qu’ils lui dictaient. J'ai vraiment été touchée par cela. D'ailleurs, et je finirai là-dessus, malgré le manque de description à certains moments, j'ai bien réussi à me représenter tout ce petit monde et à les regarder évoluer devant mes yeux comme s'ils étaient réels. Je pense ne pas oublier Asa et Marec de sitôt.
Je ne peux que vous conseiller ce roman si vous aimez les belles histoires. Pour ma part, je vais suivre cette autrice et continuer à la lire.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Bird découvre que sa mère n'est autre que la poétesse dissidente Margaret Miu...
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement