"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Comme pour la plupart des jeunes filles dans les années 1960, l'avenir de Catherine est tout tracé : se marier, avoir des enfants, puis s'en occuper le plus clair de son temps. Un jour, elle est contrainte de rentrer du collège en courant. C'est une révélation : quel sentiment de force, de liberté ! Mais courir, surtout pour une femme, est une chose alors impensable. Pourtant Catherine s'interroge, rêve d'une vie différente, s'entête... Jusqu'où sa détermination la mènera-t-elle ?
La fille d'avril - Annelise Heurtier
Je viens de terminer cette lecture. Une jolie découverte de la vie d'une jeune fille il y a 50 ans. Certaines choses ne mettait pas inconnues mais une piqûre de rappel ne fait pas de mal.
A mettre dans les mains des jeunes filles et pourquoi pas des garçons si on oubli le long passage ou une demoiselle a ses règles pour la première fois sans qu'on lui ai expliqué auparavant.
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"C'est quand même fou quand on y pense , non? Poursuivit Izia. À ton époque, il fallait absolument mettre une jupe et maintenant quand t'en mets une , tu peux te faire traiter de salo..."
Ce roman est à lire absolument. L'auteure nous décrit une époque, où les femmes n'avaient pas le droit de pratiquer d'activité jugée comme masculine, au risque de perdre leur féminité, leur assurant que des poils leur pousseraient si elles en pratiquaient ou pire, de perdre leurs organes sexuels. Tant mieux que les temps ont changé. Catherine est un personnage assez lucide et se pose beaucoup de questions et nous pousse nous aussi à nous en poser.
Les + : - Un roman basé sur une documentation. - On apprend beaucoup de choses. -Réveille notre esprit critique. - Un personnage principal conscient des injustices. -Rapide à lire et fluide.
A travers la réflexion de l’adolescente, ses rencontres et les points de vue de ses amies, de sa famille, des adultes autour d’elle, l’autrice nous dresse le portrait de la société de 1966. Les femmes ont tout juste le droit d’ouvrir un compte bancaire ou de travailler sans l’accord de leur mari. Le téléphone et la télévision étaient absents de bien des foyers, plus encore à la campagne. Les jeunes ruraux entraient d’ailleurs dans la vie active très tôt, seize ans, voire avant, pour aider leurs parents, ou ne plus être une charge pour eux. L’avenir pour une femme, en particulier chez les moins riches, c’était encore bien souvent de se marier et d’avoir des enfants… Quand j’écris tout ça, il m’est difficile de me dire que c’était il y a à peine plus de cinquante ans. On a tendance à oublier que les « acquis » de la liberté des femmes à décider pour elles-même sont très récents, et donc pas si ancrés que ça dans la société. D’ailleurs, jusqu’en 2013, une femme n’avait pas le droit de porter un pantalon en France, cette loi étant passée entre les mailles du filet !!!
Revenons-en à Catherine… Dans ce roman dans le roman, elle raconte son histoire à sa petite fille Izia, alors qu’elles sont toutes les deux dans son grenier à la recherche d’une robe argentée (une Paco Rabanne ?) qu’elle a portée plus jeune et qu’Izia aimerait mettre à son tour. C’est là qu’elles tombent sur une boîte à souvenirs, qui fait remonter le temps à notre héroïne. On retrouvera d’ailleurs Izia peu avant la fin, abasourdie de découvrir à quel point sa grand-mère a vécu une adolescence différente de la sienne.
J’ai adoré ma lecture. Une fois de plus, Annelise Heurtier a su m’emmener avec elle dans son univers, m’a fait découvrir énormément de choses sur les années 60, et présente avec brio aux adolescent(e)s d’aujourd’hui ce que c’était que d’être une jeune femme à cette époque là. La seule chose que je regrette un peu, c’est que dans le dernier chapitre l’autrice nous raconte une scène vécue par Catherine qui s’approche trop à mon goût de l’expérience d’une autre femme dans ces années-là, mais je ne vous en dirait pas plus, Annelise Heurtier ne s’en cache pas et vous donnera dans une « Note de l’auteur » (c’est dommage dans un roman qui prône l’égalité de ne pas avoir utilisé le féminin du mot auteur) toutes les références nécesaires si vous ne les avez pas déjà. Ce ne sont cependant que des détails face à l’intérêt de l’histoire présentée, et aux qualités littéraire de ce roman, dont le sujet est susceptible de balayer bien au-delà de la cible adolescente.
https://leslecturesdesophieblog.wordpress.com/2018/09/29/jeunesse-la-fille-d-avril-annelise-heurtier-rln2018/
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