L'onirisme est un rouage essentiel de l'imaginaire ionescien. Nombre d'oeuvres du dramaturge, des "Chaises" à "Voyages chez les morts", ont pour point de départ un rêve ou un cauchemar. Métamorphoses, fantômes, résurrections, visions, surgissement de l'insolite n'ont de cesse de rappeler au lecteur la puissance évocatoire de l'image, substance fondatrice et indivisible de l'esthétique théâtrale d'Eugène Ionesco. Elles témoignent de l'affleurement continuel de l'inconscient dans chaque création. L'appel aux rêves est, pour l'écrivain, la voie d'accès au Moi et à la surréalité où se révèlent et se mêlent obsessions et angoisses, désirs et souvenirs. Et si la dramaturgie onirique de Ionesco n'était en fait, comme il l'écrit lui-même dans son "Journal en miettes", que la quête du « rêve d'un rêve absolu, révélateur, le rêve qui explique tout, le rêve de la vérité absolue? »
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