Dans ce roman, Olivier Bordaçarre nous offre une analyse glaçante et vraiment très drôle de notre monde
Moi aussi, j'ai adoré ! Superbe réussite ! :-)
Odile Snout s'affaire dans la cuisine de son pavillon cossu. Le boeuf bourguignon qui a mijoté toute la journée est prêt. Avec ses deux adolescents, elle attend son époux, dont on fête ce soir-là l'anniversaire. Les heures passent et Hervé ne se montre pas. Quelque chose ne tourne pas rond chez les Snout et l'angoisse commence à monter. Le lendemain matin, à la gendarmerie, le lieutenant ne semble pas inquiet. Hervé finira par rentrer chez lui, et reprendre son travail. On a bien le droit de disparaître. Dans sa langue incisive d'où émerge une poésie du quotidien, Olivier Bordaçarre brosse une analyse glaçante du monde du travail, du couple et de la vide de la famille.
Dans ce roman, Olivier Bordaçarre nous offre une analyse glaçante et vraiment très drôle de notre monde
Le jury de la 16e édition, présidé par Jean-Christophe Rufin, a délibéré
Des conseils de lecture enthousiasmants et étonnants !
Tout paraît paisible de l'extérieur. Mr SNOUT disparaît. En franchissant le seuil de sa vie maison familiale, on s'aperçoit que les relations entre les quatre sont loin d'être sereine. Couple en perdition, chaque enfant s'isole. Le disparu gère un abattoir et l'ambiance est aussitôt délétère qu'à la maison. Sa disparition est presque un apaisement. Même si l'enquête est à l'image de la famille, l'auteur nous livre les raisons de la disparition. Avec beaucoup de synisme, mais la vie continue.
Hervé Snout, jeune quinquagénaire marié et père de deux adolescents de 14 ans, directeur de l’abattoir qui alimente en viande toute la région, Hervé Snout disparait purement et simplement de la surface de la Terre, le 16 avril 2024. Il a quitté son domicile à vélo comme tous les matins, et personne n’a rien retrouvé, ni le vélo ni le bonhomme. Snout n’est pas un homme facile, mari indifférent, père autoritaire et vieux jeu, il était également très dur en affaire et avec ses employés. Aussi, même si elle inquiète son épouse Odile, personne ne s’émeut plus que de raison de la disparition de Snout. Et pourtant, on ne disparait pas comme ça, il a bien du lui arriver quelque chose ? Oui, il lui est arrivé « quelque chose ».
J’avais remarqué le travail d’Olivier Bordaçarre avec son étonnant « Appartement 816 » et je réitère à l’occasion de son roman le plus récent tout le bien que je pense de cet auteur. Il nous raconte, de façon chronologiquement très éclatée, la disparition totale d’un homme dans histoire, un homme peu sympatrique, un homme que finalement peu de gens regrettent. Sa femme Odile pour commencer, elle est inquiète bien-sur, mais leur mariage est déjà plus ou moins mort. Elle a un amant, elle est encore très belle et pourrait aisément trouver le bonheur avec un autre homme. Sa fille Tara (14 ans) méprise son père au point de se revendiquer végétarienne (le pire affront pour Snout), entre eux la rupture semble déjà consommée. Son fils Eddy (14 ans aussi) lui ressemble beaucoup (viandard, macho, un peu trop porté sur le rapport de force) mais il est aussi nombriliste que l’est son père. Du coup, ça le contrarie que son père ne reviennent pas à la maison mais ça ne l’empêche pas de continuer sa petite vie d’adolescent en crise. La police croit que Snout s’est fait la malle et rechigne à aller plus loin. Dans l’abattoir, on travaille même mieux, plus sereinement sans le patron. Après cette première partie, on revient en arrière et on découvre les rasions de la disparition. On la sentait venir, on sentait ce que ça allait être, et quand ça arrive, le moins qu’on puisse dire est qu’on n’est pas déçu ! On comprends alors le pourquoi de la couverture originale du livre. Le roman, intelligemment construit, est une peinture crue de la petite bourgeoisie de province ou se mêlent la routine, les rapports sociaux compliqués (on peut même parler de lutte des classes), les relations hommes-femmes déconstruits, des relations générationnelles faites d’incompréhension. Snout se voyait comme le roi du monde, la vie ne lui avait pas fait de cadeau et il avait réussi : bonne situation, jolie épouse, deux enfants et la belle maison cossue. Il était « arrivé » et pourtant, le Monde l’a expulsé comme un corps étranger. Ce roman, c’est le roman cynisme : le Monde, le Destin (appellerons comme on veut) considère qu’il sera meilleur sans Hervé Snout, alors tout se met en place pour que sa disparition soit totale et définitive, et qu’elle se termine par le pire de tout : l’indifférence. Il y a pas mal de passages peu ragoutant dans « La Disparition d’Hervé Snout », notamment tous les passages dans l’abattoir. Bordaçarre décrit sans états d’âme la mise à mort des animaux, il l’écrit comme Snout la regarde, sans sensibilité aucune, c’est (volontairement) pénible à lire. Et puis, dans la dernière partie (la cinquième) certains passages peuvent légitimement choquer ou soulever le cœur. Mais ils peuvent aussi faire sourire avec cruauté, cela dépend des sensibilités. C’est un roman noir, très noir et très cru, qui n’hésite pas à flirter avec les limites (et même à les franchir) ; à réserver à un lectorat averti : âmes sensibles s’abstenir.
La famille Snout, la mère et les jumeaux Tara et Eddy, attendent Hervé Snout dont c’est l’anniversaire, pour passer à table. Mais de père et de mari, il n’y aura pas.
Non seulement Hervé Snout a disparu, mais rien, pas un indice pour comprendre ce qui s’est passé.
A travers le regard des différents protagonistes, on assiste à la description précises des événements et pensées de chacun. Et on s’aperçoit que, sous des airs de bonheur bourgeois, cette famille est plutôt dysfonctionnelle. Que cache donc Odile Snout, la jolie épouse délaissée par son mari pas si gentil que ça ?
« Pourquoi aurait-il écrit une lettre ? Il fut un temps oui, où Hervé dessinait des cœurs sur des Post-it, où il avait effectivement ce genre de petites attentions, ù des gestes de tendresse émaillaient le quotidien, mais cela – Odile n’en dit mot- est terminé depuis longtemps. »
Hervé Snout est le directeur d’un abattoir et, là aussi, on se demande où a pu passer le patron.
En revenant quelques jours avant la disparition, l’auteur détaille chaque évènement au sein de de l’entreprise. Là aussi, comme au sein de la famille, les apparences sont fausses. Si Hervé Snout a réussi, à la force du poignet, à se hisser à ce poste de directeur dans cette petite ville de province, il se conduit en vrai dictateur et n’hésite pas à humilier le personnel.
Les conditions de travail sont extrêmement dures, tuer des bêtes en pataugeant dans les excréments et le sang, ce n’est pas un bouleau de tout repos. Alors, on est solidaire et on boit pour tenir le coup. Gabin a fait embaucher son presque frère, un garçon frêle et fragile, qu’il tente de protéger contre le sadisme du patron et des autres employés. Mais la tension monte inexorablement.
« Pour supporter ce qui se déroule dans ces murs épais, les tueurs, les désosseurs, les as de la scie circulaire boivent, fument, prennent des médicaments, de la coke et respirent par la bouche. Celui qui ne boit pas assez finit par démissionner. »
Pendant ce temps, Odile se pose des questions sur son couple qui part à vau l’eau. Et si son mari était parti refaire sa vie loin de sa famille ? C’est la piste que privilégient les gendarmes.
Par petites touches, passant d’un personnage à l’autre, Olivier Bordaçarre construit sous nos yeux abasourdis le scénario qui a mené à la disparition d’Hervé Snout. Il revient en arrière, nous balade dans le temps et d’un endroit à l’autre. Bref, il joue avec nos nerfs en virtuose et ça marche ! C’est glaçant, mais on en redemande. Un très bon roman noir qui ne lâche pas son lecteur.
Plus jamais, après avoir lu La Disparition d’Hervé Snout d’Olivier Bordaçarre, vous apprécierez une tranche de foie ou même un steak tartare ! Fini la viande rouge, crue et dégoulinante. À jamais vacciner contre cette sanguinolente attraction. Olivier Bordaçarre nous incite à changer notre régime alimentaire avec autant d’impact qu’une vidéo en caméra cachée dans un abattoir. À travers un thriller en quatre parties, il aborde la disparition d’un homme d’âge mûr, chef d’entreprise, marié et père d’adolescents. Bref, en apparence, un homme qui a tout : l’argent, la stabilité, la reconnaissance, l’affection, en un mot un homme heureux ! Mais, ne jamais se fier aux apparences…
La première partie pose le cadre. Quinze ans plus tôt, une famille, Nadine et Alain avec leur fils Gab Raybert, accueille, comme ils le font souvent, un garçon, Gustave dit Gus, Romonde, multimaltraité, pour essayer de lui faire redonner confiance avec les adultes et lui offrir la chance de l’oubli.
Aujourd’hui, à la veille des Jeux Olympiques, Odile Snout assiste au départ de son mari, Hervé. Elle ne sait pas encore qu’il va disparaître, sans laisser aucune trace. Même à la police, elle déclare que ce n’est pas une fugue, elle en est certaine. Avec elle, ses deux enfants sont terriblement inquiets !
Seulement, la seconde partie raconte ce qui se passe vraiment derrière le miroir et là, c’est une tout autre impression.
La disparition est un puissant procédé littéraire surtout qu’Hervé Snout est un personnage si antipathique qu’il ne devrait pas être regretté de beaucoup. Ce constat se renforce au fil des pages et rend la lecture jubilatoire.
Olivier Bordaçarre ajoute depuis longtemps à sa fibre écrivaine, la gestion de la compagnie théâtrale de L’olivier, comme metteur en scène et comédien. La Disparition d’Hervé Snout est son neuvième roman.
Hormis les scènes de harcèlement et de cruauté, le thriller est addictif avec suffisamment de constructions narratives pour qu’on ne s’ennuie aucunement. Profondément marqué dans la réalité du travail en usine au management paternalisme, le thriller, La Disparition d’Hervé Snout d’Olivier Bordaçarre, devient tout au long de ses quatre parties extravagant, noir, cynique et complètement décalé. Reste que même si la narration frise avec l’immoralité, la critique sociale du monde du travail, du couple, des rapports entre hommes et femmes est un élément incontournable de la réussite de ce thriller. À découvrir !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/06/10/la-disparition-dherve-snout/
Ce livre qui était dans ma wishlist depuis sa sortie, j'ai eu la chance de le gagner avec Lecteurs.com. Merci à eux ainsi qu'aux Éditions Denoël
Prologue : 2004 - Ça commence comme une belle histoire avec les Raybert, Nadine, Alain et Gabin leur fils, famille d'accueil pour enfants placés, douce, généreuse et équilibrée.
Première partie : 16 avril 2024 - Chez les Snout, Hervé et Odile les parents, Eddy et Tara les jumeaux de quatorze ans, petits bourgeois bien élevés, superficiels et imbus d'eux-mêmes à part Tara, les hommes doivent être puissants, des tueurs, et les femmes désirables, et surtout il faut montrer son niveau de vie. Ce 16 avril, Hervé Snout ne rentre pas chez lui alors que c'est son anniversaire. Le lendemain non plus il ne réapparaît pas et peu à peu l'angoisse monte.
Assez rapidement il y a une sorte d'ironie dans le ton, dans la narration, qui vise à se moquer de cette famille mais en réalité de la société toute entière qui juge à l'emporte pièce, décide qui est bien ou pas, intelligent ou stupide selon de quelle milieu il vient, condamne sans état d'âme, le déterminisme social comme credo inconscient. On comprend très vite que chez les Snout on soigne les apparences, on étale sa réussite, mais qu'il s'agit d'une famille qui souffre d'incommunicabilité. On rumine son mal être chacun dans son coin. Cohabitation de quatre personnes terriblement seules.
Deuxième partie : 23 février 2024 (53 jours avant la disparition). On fait connaissance avec Hervé Snout, patron d'un abattoir, super carnivore, et passionné depuis toujours par la découpe de la viande, sans la moindre raison atavique, bien au contraire. Une sorte de hyène élevée par des agneaux. On a droit à toutes les descriptions de ce qu'est l'abattoir et le sarcasme n'est jamais loin concernant les mangeurs de viande "Il était le maître du muscle comestible, du muscle de l'autre exploité, du muscle au service de l'humanité". Comme si le morceau de barbaque dans l'assiette n'avait pas été avant, un être vivant, qui aurait tellement voulu rester vivant. Mais bien sûr, le Snout se fout des animaux et de leurs souffrances. Lui, il voit le plaisir gustatif et la rentabilité. Si je n'étais pas déjà végétarienne, après ça je le serais devenue. Le sort des animaux, de leur naissance jusqu'à l'abattoir est abominable. Dans le marché de la viande, zéro compassion, la vie d'un animal est réduite à ce qu'il rapporte et sa souffrance, le boss s'en fout. Leur vie est courte et épouvantable. Et les tueurs des abattoirs ? Certains s'alcoolisent pour supporter ce qu'ils font, quand d'autres y prennent plaisir. J'ai eu tellement de peine pour ce petit cochon, nommé "tendrement" FR 35ABC 501215. Et pour les agneaux. Et pour les vaches, y compris gestantes. Les abattoirs ne sont pas l'antichambre de l'enfer, ils sont l'enfer.
Et à part ça, tout y passe, l'ennui du quotidien, la dérive du couple, le devoir conjugal, le sexe joyeux et le sexe triste, un vrai plaidoyer contre le mariage, et même de la vie à deux tout simplement, ou les joies d'avoir des enfants MDR. Le harcèlement, la rancœur, le racisme, la misogynie, la bêtise, le sadisme traversent cette histoire. Heureusement il y a aussi de l'amour et quelques moments totalement hilarants. Et toujours cette ironie mordante. Deux familles, deux façons d'en être une, aux antipodes l'une de l'autre.
J'ai adoré l'idée de reprendre les chose en amont et de nous mener nous, lecteurs, à émettre des hypothèses sur les possibles motivations de la disparition de cet individu aigri et sadique. Toutes les extrapolation semblent imaginables, il y a un vrai suspense qui laisse la porte ouverte à de multiples présomptions tant le champs des possibles est ouvert.
Et merci, merci, merci à Olivier Bordaçarre d'avoir écrit ce livre qui dénonce tout ce qui me révolte dans ce monde égoïste et absurde, qui court à sa perte, et de l'avoir dit si bien avec cette écriture absolument magnifique !
En sortant de là, j'ai été un peu plus en colère que d'habitude envers cette société d'hyper consommation, parce que, ce qui se passe dans les abattoirs est tout simplement ignoble, indigne, cruel, inutile.
" Si les abattoirs avaient des murs en verre, tout le monde serait végétarien." Paul McCartney
Hervé Snout disparait un beau matin, laissant derrière lui femme et enfants, entreprise.
Nous découvrons Odile sa femme qui ment aux gendarmes, qui a des amants.
Nous découvrons Tara, la fille, qui ne veut que courir, courir, courir et demander son émancipation.
Nous découvrons Eddy, le fils, qui veut briller aux yeux de son père, qui se tatoue lui-même un S à l’envers qui s’infecte.
Nous découvrons Hervé Snout, qui signe HS, et dont le nom à l’envers signifie Tuons. Hervé Snout qui possède un abattoir sur lequel il entend régner.
Mais cela ne se passe pas comme prévu.
J’ai aimé la présence des arts dans le roman : Odile peint à la manière des impressionnistes ; Olga fait des collages ; Gus des sculptures de chiffon ; Nadine cuisine comme une cheffe ; Jo photographie les passantes.
J’ai aimé les noms : HS bien sûr, mais aussi la vieille voisine Grifalconi (le faucon gris), le gendarme Malassi…
J’ai aimé retrouvé L’Assommoir de Zola avec sa scène d’ouverture de bêtes massacrées dans un abattoir.
J’ai aimé que l’auteur décrive l’usine des abattoirs de l’intérieur : ses rapports de force d’individus, sa gestion des animaux.
J’ai aimé le gendarme Malassi bien sympathique, mais qui veut absolument trouver pourquoi Snout a disparu. Et tout au long de ma lecture, j’ai souhaité qu’il ne trouve jamais. Oui, dans ce roman, on ne peut qu’être du côté des méchants.
Bien sûr, avec un titre pareil, on ne peut que penser à Perec et son roman La Disparition, ainsi que W ou le souvenir d’enfance avec Tara qui court sans cesse. Il me manque sans doute d’autres références.
J’ai aimé ce roman sur le couple et la famille.
L’image que je retiendrai :
Celle des JO de Paris 2024 qui se déroulent en même temps que le récit.
https://alexmotamots.fr/la-disparition-dherve-snout-olivier-bordacarre/
Excellent roman noir !
Le jour de son anniversaire, Hervé Snout disparait.
A partir de là, l’auteur va brosser le portrait de nombreux personnages dans son entourage : Son épouse bien jolie qui travaille à la mairie, son amant le dentiste, la fille ado intelligente révoltée, le fils ado bien crétin qui se chope une septicémie en se tatouant lui-même le S des Snout autour d’un téton qui s’infecte, un ado bien lourd à l’image du père.
Père qui par ailleurs dirige un abattoir comme une brute en se fichant du bien-être animal tant que les sous rentrent en caisse et que la cadence ouvrière sous payée est maintenue, ce qui permet à l’auteur de rajouter beaucoup de souffrance et de sang en toile de fond.
'Rajouter' car de nombreuses personnes souffrent dans ce roman dont un gentil gamin martyrisé dans son enfance que Snout va utiliser comme souffre-douleur alors que lui-même, Snout, ce patron bourgeois, a été victime d’agressions sévères à l’école.
Il y a les gendarmes qui ne veulent pas trop se mêler de cette affaire dans cette petite ville de province où tout le monde se connait plus ou moins.
Bref, il n’y a pas une personne qui n’a pas une bonne raison de voir disparaitre Hervé Snout ou tout au moins en être assez satisfait.
J’ai été un peu déçue par la toute dernière partie car j’avais déjà en amont pensé à la chute mais je dois dire que j’ai pris grand plaisir à lire ce roman addictif et d’excellente facture qui traite de nombreuses caractéristiques sociales très actuelles et qui nous concernent tous.
Un excellent thriller hyper tendu, avec une écriture vive au ton caustique pour un texte engagé.
Entre un dîner et un déjeuner, ça ne se lâche pas ! Bravo !
La disparition d’Hervé Snout - Olivier Bordaçarre 28.4.24
Harcèlement, quels dramatiques dégâts produis-tu sur des vies entières !
Ne connaissant pas encore cet auteur et remarquant très vite au fil de ma lecture qu’Olivier Bordaçarre avait un réel talent de conteur, je suis partie en recherche de sa bio. On comprend que ce talent pourrait être lié à ses autres talents professionnelles. Il a débuté par le métier d’acteur de théâtre et spectacles divers. Il devient très vite formateur en techniques théâtrales et animateur d’ateliers de théâtre et d’écriture. Il écrira alors ses propres créations théâtrales. En 2006 il écrit son premier roman « Géométrie variable ». La disparition d’Hervé Snout est son dixième roman.
L’histoire du livre.
Il faut la débuter par un prologue qui relate une courte histoire familiale qui s’est passée en 2004. L’auteur y présente un couple, Nadine et Alain Raybert, qui ont un fils, Gabin. Leur maison héberge des enfants placés où tous savent qu'ils repartiront un jour, mais auxquels ils veulent donner un moment de chaleur, de bien-être, parfois un nouveau départ dans une vie chaotique. C’est le cas du jeune Gustave.
Puis nous oublions toute cette histoire jusqu’à près de la moitié du livre, moment auquel on voit réemmerger des personnages.
Au début effectif du roman, on est parachuté au 16 avril 2024, journée anniversaire du père de famille, Hervé Snout. Odile Snout, 38 ans, attend le retour de son mari afin de partager un diner d’anniversaire avec leur jumeaux de 14 ans, Eddy et Tara. Toute leur vie est très organisée, l’environnement très High-tech, leur vie file tout doux. Oui mais, aucune nouvelle, ni retour de l’époux ce soir-là. La tension monte très vite.
L’auteur nous plonge ensuite dans la tête des personnages. La vie de l’épouse ainsi que le vécu des jumeaux ont été minutieusement décortiqués. Les personnages gravitant tout autour vont progressivement révéler de multiples facettes de ce cher Monsieur Snout. Plein de petits détails jalonnent le récit et rendent la lecture agréable. Notre petite tête est occupée à inventorier, ranger, essayer de deviner ce que cache sa disparition, ou plus simplement ce que cache ce cher Hervé.
L’écriture d’Olivier Bordaçarre est fluide, juste, contemporaine et sans bavures. La construction est bien faite. Les chapitres alternent entre avant, pendant et après la disparition. Bel angle de vue.
En refermant le livre, je me suis posé des questions : pourquoi n’a-t-on pas davantage parlé de cet auteur ? Ses précédents livres étaient-ils moins bons ? Pour quelles raisons a-t-il été aussi peu visibilisé, si peu mis en avant par les médias ? A fouiller.
J'ai bcp aimé et me suis posé les mêmes questions.... Car il y a une telle maîtrise du scénario, de la psychologie des personnages qu'il est difficile de se dire que celui-ci est si différent des autres...
Quand j'aurai le temps, je lirais ses précédents ouvrages.
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"Un très bon roman noir qui ne lâche pas son lecteur."
C'est tout à fait cela !