Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Il y a un « cas » Sorel : le peu de cas, précisément qu'on lui accorde alors que son livre, Francion, eût un tel succès pendant près d'un siècle. La question générale se formule ainsi : Qui a fait que, de son vivant même, Charles Sorel a été rayé de la liste des « écrivains qui comptent » ? Pourquoi a-t-il disparu de la mémoire de la littérature ? On ne peut essayer de répondre à cette question qu'en en posant d'autres, plus troublantes. Par exemple : comment se formule un jugement de valeur en littérature, celui du public immédiat, celui de la postérité ? Sur quelles bases esthétiques, morales, politiques, sociales ? Qu'est-ce, en France en particulier, qu'un « grand écrivain » ? Comment l'histoire littéraire, inventée au XIXème siècle nationaliste a-t-elle réduit la création à une galerie de figures héroïques des lettres, des grands capitaines de nos victoires sur le front de la culture, de François Villon à Sartre ? Et comment (et pourquoi) dans cette galerie a-t-elle élu une époque héroïque entre toutes, le classicisme, statufié en « essence du génie français ». Charles Sorel n'était pas « classique », voilà sa malédiction. Le classicisme français est le résultat (parfois sublime) d'une tyrannie politique qui ne supportait que son Ordre, sa Raison. Au moment où elle commence à acquérir son autonomie, la littérature est captée, orientée, pour le service exclusif de la gloire du roi et de l'Etat. Sorel est hors de ce jeu. Il y a donc d'un côté des « grandes » questions sur les relations - anciennes et présentes - de la création, des pouvoirs et de l'opinion, de l'autre l'évocation d'un drame personnel, d'une sorte de lent et actif suicide. Charles Sorel n'est pas un héros romantique, c'est un homme social du XVIIème. Plutôt que d'affronter le pouvoir et la mode, il préfère défigurer son oeuvre, se retirer dans l'ombre, écrire pour personne. Il est le complice de sa disparition. Charles Sorel (1602-1674) : Publié pour la première fois en 1623, Le Roman comique de Francion fut l'un des plus grands succès de librairie du XVIIème siècle et Molière s'en inspira pour nombre de ses comédies. Mais le très jeune auteur de ce roman célèbre tint à demeurer anonyme. Dans les milieux cultivés, on savait qu'il s'agissait de Charles Sorel, fils de famille bourgeoise, neveu d'un historiographe du roi auquel il devait succéder. Il ne cessera d'écrire, jusqu'à sa mort, passant de l'écriture de romans -dont il voulait renouveler la forme- à celle d'une littérature de savoir où il utilisait la vaste étendue de sa curiosité et de sa culture : en histoire, en critique littéraire, en pédagogie, en sciences, en morale. Sans grand succès : pour le public mondain de son siècle, Sorel, étiqueté « auteur comique » est sorti de son rôle et de son talent. Il meurt, pauvre, solitaire et déjà inconnu. Et l'histoire littéraire née au XIXème siècle range Francion dans le tiroir négligé des « oeuvres baroques ».
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Chacune des deux demeures dont il sera question est représentée dans le sablier et le lecteur sait d'entrée de jeu qu'il faudra retourner le livre pour découvrir la vérité. Pour comprendre l'enquête menée en 1939, on a besoin de se référer aux indices présents dans la première histoire... un véritable puzzle, d'un incroyable tour de force
Sanche, chanteur du groupe Planète Bolingo, a pris la plume pour raconter son expérience en tant qu’humanitaire...
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