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« Vous voulez savoir pourquoi je fais la cuisine ? Parce que j'aime beaucoup ça.
C'est l'endroit le plus antinomique de l'écrit et pourtant on est dans la même solitude, quand on fait la cuisine, la même inventivité. On est un auteur. » Cuisiner, rédiger ses recettes, Marguerite Duras songea un moment à en publier quelques-unes dans La Vie Matérielle, mais le projet fut abandonné.
Ce livre n'a pas d'autre prétention que de rendre un hommage intime à Marguerite Duras pour cette activité quotidienne qu'elle n'hésitait pas à tenir pour aussi créatrice que l'écriture et dont nombre de ses amis se souviennent.
Edgar Morin : «. Rue Saint Benoît Marguerite était la reine des abeilles qui faisait la cuisine, torréfiait le café sur sa poêle.. Pendant la guerre elle recevait des sacs de riz de sa mère en provenance d'Indochine et nous préparait des plats vietnamiens. Elle invitait à déjeuner ou à dîner écrivains célèbres ou inconnus. Elle régentait tout, et de plus trouvait le temps d'écrire. » in Les Cahiers de l'Herne, 2005 Les textes rassemblés dans ce livre en dehors des recettes inédites proviennent des entretiens du « Bon plaisir de Marguerite Duras » sur France Culture en 1984.
De textes issus de Outside en 1981, de La Vie Matérielle en 1987 et de récits chez Gallimard en 1954.
C'est court, vivant, oral, lumineux. Ce petit livre, au grammage épais et agréable, se compose harmonieusement de fac-similés des recettes écrites par Marguerite Duras, de ses réflexions culinaires issues de ses textes, de photos (salle à manger, cuisine, potager) qui se répondent les uns aux autres. Rien à voir avec un catalogue de recettes.
La plus part des recettes sont approximatives et probablement qu'un aficionado de la cuisine réussirait sans souci à retrouver l'esprit et le goût ce que MD décrit. D'autres sont précises, voire drôles : cuire le riz ou faire une soupe de poireaux.
L'ensemble est doux, chaleureux même si un fond de tristesse apparaît à l'idée d'une cuisine de solitude (p. 51, 54...).
"La nourriture est faite vraiment pour tout le monde. Comme la vie, elle est faite vraiment pour tous. Pas la littérature..." (p. 7)
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