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Quinn, la trentaine passée, est célibataire, sans enfant, et sur le point de perdre son emploi. Comme si sa précarité financière n'était pas suffisamment angoissante, elle doit faire face au retour en ville de Cam, son premier petit ami, dont elle s'est brutalement séparée dans des circonstances qu'elle préférerait oublier. Cette réapparition fait remonter à la surface le traumatisme de ses années adolescentes ? la mort violente de sa soeur cadette ? , qu'elle croyait pourtant avoir enfoui au plus profond d'elle-même par des tactiques toutes personnelles...
Hypnotique et dérangeant, La Couleur du trois explore un monde fait de souvenirs chers et de blessures ouvertes qui dessinent la présence vacillante d'un fantôme. Un roman introspectif, poétique et décalé qui, par le biais d'une héroïne marquée du sceau de la tragédie, nous parle de ce qui est tapi dans l'ombre. Et affirme le talent d'une auteure incandescente, dont l'oeuvre est à la fois intime et politique.
Après Les heures rouges, qui m'avait surprise mais enthousiasmée, j'avais hâte de découvrir le premier roman de Leni Zumas, The Listeners, très justement traduit par La couleur du trois. Pas de dystopie ici mais un texte très juste sur les fantômes qui nous hantent.
Quand Quinn apprend que la librairie qui l'emploie va fermer ses portes, ce qui signifie pour elle quitter son appartement qu'elle n'aura plus les moyens de payer, et qu'elle apprend dans le même temps que son ancien petit ami est de retour dans leur ville natale, c'est un bouleversement total.
Quinn va se remémorer son adolescence tout en luttant contre ses vieux démons et en convoquant l'esprit de sa soeur disparue.
La narration alterne entre le passé et le présent et les chapitres, courts, sont entrecoupés de scènes du Jeu des Questions cher à Quinn, sa soeur et son frère, lorsqu'ils étaient enfants. le voile se lève page après page sur les drames ayant marqué la vie de la jeune femme.
L'auteure distille habilement des informations au détour d'une phrase, d'une scène, des informations qui ont toute leur importance. Elle n'insiste pas dessus, au lecteur de décider comment les interpréter, les absorber.
La plume de Leni Zumas est percutante, le désespoir de Quinn, sa souffrance, suintent de chaque phrase, de chaque mot. On ressent physiquement son mal-être.
Le texte est lourd de sens et la symbolique est présente dans chaque paragraphe.
En deux romans, Leni Zumas est devenue pour moi une auteure à suivre
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