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La colo de Kneller, c'est cet endroit néo-dantesque où arrivent tous les suicidés - en majorité des jeunes.
En y cherchant son Eurydice, le narrateur trouve avant tout une inquiétante image de notre belle planète Terre. Ils sont jeunes pour la plupart, ils ont tous mis fin à leurs jours - par désespoir ou par inadvertance, à cause d'un chagrin d'amour ou d'une overdose, chez eux ou pendant leur service militaire - et les voici rassemblés en un lieu néo-dantesque qui ressemble presque trait pour trait au monde auquel ils avaient décidé de tirer pour de bon leur révérence.
C'est ainsi que, dans cet au-delà étrangement familier, s'est même reconstituée une famille entière, chacun de ses membres ayant successivement eu recours à la solution radicale. Hayim, le narrateur, est à la recherche d'Erga, dont il était amoureux de son vivant. Tel Orphée en quête d'Eurydice, il parcourt ces enfers d'un nouveau genre pour retrouver la jeune fille, croisant en chemin toutes sortes de suicidés, jeunes âmes en peine errant en ce purgatoire où elles ne veulent rien purger et dont certaines voudraient quand même revenir, ayant parfois quitté ce monde sans vocation particulière.
Ce bref et singulier roman où l'humour le dispute à la mélancolie se lit d'un trait, dans la plus grande jubilation, dans la plus profonde inquiétude.
Ce livre, court et virevoltant, signé Etgar Keret nous entraîne dans un purgatoire aux airs bien vivants. Il y a de l’alcool, des êtres perdus, des voyages, des bars, des voitures. Tout au long de ces 90 pages, nous sommes dans un monde peuplé de morts, des suicidés toujours marqués par les raisons de leur sort. Ils semblent ne pas réaliser la portée de leurs actes et poursuivre ce qu’ils faisaient déjà chez les vivants. Ce qui sert de fil dans le périple de Hayim et Ari c’est de trouver l’apaisement. Sans se l’avouer véritablement, ces deux hommes se confrontent aux espoirs déçus et aux buts que l’existence n’a jamais atteint. Ils sont arrivés dans ce purgatoire avec plein de regrets. Peut-être est-il temps de les exprimer et de les soulager ? Là où certains pourraient fuir la déprime, Hayim cherche l’apaisement. Il espérait que la mort abrogerait son questionnement et donc enterrerait ses doutes. La mort est ici un prolongement. La quête de sens continue donc et c’est difficile.
La langue d’Etgar Keret est vive et s’amuse du désespoir de ces personnages. Le livre est drôle et son humour renforce la tristesse des êtres et de cette société qui ne parvient pas à en être une. Une société où la mort est plus que présente mais n’est jamais une solution. Les promesses ne sont pas là quelle que soit la religion. L’auteur se moque des croyances religieuses et de ce qu’inspire la mort. Même après la vie, on continue à rouler pour retrouver une personne, entendre des explications pour soulager son coeur. Finalement, la marche aux réponses ne prend jamais fin. Alors il faut en avoir conscience et en rire, comme le fait l’auteur.
Suite une peine de cœur, Hayim s’est suicidé, comme tous ceux que nous croisons dans cette nouvelle d’Etgar Keret. Ils se retrouvent dans un lieu inconnu, mais qui ressemble malgré tout beaucoup à celui qu’ils viennent de quitter, à l’exception des noms de pub ou autre restaurant qui sont eux bien particuliers : le Kamikaze, le Mort Subite, le Ginn ... Les descriptions des personnes croisées sont rattachées à leurs cicatrices et autres séquelles de cette mort qu’ils ont choisie. Et de se retrouver dans cette colo qui n’en est pas vraiment une, qui ressemble à une arche de Noë avec des juifs, des arabes, ... une esquimo et des jeunes aux allures d’australiens. « Ce n’est peut-être pas le paradis, mais ça aurait pu être pire. »
Bref ça pourrait être glauque mais c’est plutôt drôle et léger.
En revanche le format nouvelle fait que certains personnages manquent de profondeur et que certains sujets sont survolés. Ça n’en reste pas moins divertissant.
Hayim s'est suicidé. Il se retrouve dans un monde post-mortem qui ressemble étrangement au monde qu'il vient de quitter. Dans un bar, il rencontre Ari qui lui raconte qu'Erga, la fille aimée d'Hayim, s'est elle aussi suicidée, peu de temps après lui. Hayim décide donc de prendre la route accompagné d'Ari pour partir à la recherche de sa dulcinée...
Ce petit roman, sorti en poche dans la collection Babel chez Actes Sud, me faisait de l'oeil, déjà par sa couverture étrange mais aussi par sa 4e de couverture originale. Ce court roman d'à peine 90 pages a été lu en même pas une journée.
Ce livre est assez déroutant, voir un peu glauque ! Bon déjà le thème du suicide et d'un monde parallèle, bien que l'idée soit originale et bien trouvée, il n'en reste pas moins qu'elle me gêne un peu, surtout le côté "le suicide à la mode !". Mais bon étant d'un naturel curieux, je me suis plongée dans cette histoire.
Ce premier roman de l'auteur apporte son lot d'humour noir. Par exemple, le bar où Hayim rencontre Ari s'appelle "Mort subite", de quoi être rapidement dans l'ambiance !
J'ai bien aimé qu'à chaque début de chapitre, une phrase en italique nous expose le contenu sommaire du chapitre : "Où Ari essaie de ...". Un peu comme les titres des épisodes de Friends : "Celui qui ..." !
Enfin, malgré le début prometteur, je n'ai pas accroché du tout à la fin. Je l'ai d'ailleurs lu plusieurs fois sans forcément tout bien comprendre... La fin est trop bizarre à mon goût et me laisse donc un peu perplexe ...
Je vous laisse découvrir par vous même l'explication du titre ! Bah oui un peu de suspense, ça ne fait pas de mal ... ;)
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