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Dans une petite ville du Chili qui vit les dernières heures du régime de Pinochet, une boucherie de quartier est le théâtre de curieuses rencontres : des réunions secrètes s'y tiennent, des passions s'y nouent...
Un enfant aux yeux de nuit, une institutrice révolutionnaire et un boucher fort en gueule composent ainsi le trio majeur de cette fable moderne, teintée d'humour et de poésie. Mais, sous la naïveté apparente du récit, l'auteur condamne sans appel les régimes totalitaires...
« La boucherie des amants », c’est une histoire d’amour et de bonheur.
Pourtant ça avait mal commencé : la maman de Tom est morte en lui donnant le jour, et Tom, aveugle de naissance, n’a connu que la nuit.
Mais le petit garçon n’a jamais été triste, il est même heureux, parce qu’il a le cœur pur, et un secret. Et parce qu’il est aimé.
Par son papa, Juan, le boucher de Tocopilla, petite ville du Chili. Un type costaud, un peu trop gros, pas très cultivé ni poète, mais charmant et charmeur. Un brave homme.
Par Dolorès, sa jolie institutrice, qui lui fait la lecture, et les yeux doux à son père.
Par tous les gens du quartier, incapables (comme le lecteur) de ne pas trouver ce gamin terriblement attachant.
Mais une ombre plane. Nous sommes au Chili, dans les années 80. La junte au pouvoir n’aime pas les révolutionnaires, tels que ceux qui complotent en sourdine dans l’arrière-boutique de la boucherie de Juan, entre une tournée d’alcool fort et une partie de cartes.
Et la boucherie du titre d’évoquer alors la boucherie de la dictature de Pinochet…
« La boucherie des amants », ou tout l’art d’en dire beaucoup avec peu de mots (90 pages). Des mots simples, doux et calmes, des phrases courtes et poétiques. Entre les lignes, une charge implacable contre la dictature chilienne. Mais surtout, de l’amour et du bonheur, donc, avec un brin d’humour, de tristesse et de mélancolie.
C’est beau, drôle, tendre, pur, sensible à l’extrême et plein d’humanité, c’est fort et c’est fragile, ça touche au cœur. C’est donc à lire.
Parfois, le bonheur peut être si simple : un homme, une femme, un enfant et beaucoup d'amour et de tendresse... A Tocopilla, petite ville du Chili, Juan le boucher vit seul avec son fils Tom, depuis que sa femme est morte en couches. Tom, aveugle, rêveur, heureux, passe son temps entre la boucherie de son père, l'échoppe de Chico le coiffeur et l'école spécialisée de Dolorès. La jolie institutrice rêve au prince charmant, un homme fin et cultivé qui partagerait avec elle l'amour des vers de Neruda. Juan n'est pas exactement cet homme-là, mais dans ses bras, Dolorès frémit comme jamais. Alors Juan et Dolorès s'aiment et Tom qui a aidé à leur rapprochement, a enfin une maman.
Mais Juan a un secret. Nuitamment, il reçoit quelques amis chez lui dans son arrière-boutique. Pour taper le carton, s'enivrer d'alcool de feu et rêver de révolution. Et la milice n'aime ni les rêveurs, ni les révolutionnaires...
Sous ses airs de conte naïf, La boucherie des amants est un terrible réquisitoire contre le régime de Pinochet. Sans le citer nommément, sans parler même de dictature, Gaetano Bolán évoque la peur, la tension et le silence autour des disparitions d'oppposants. Pourtant, malgré le drame latent, il règne sur ce roman une ambiance poétique pleine d'amour et d'espoir. Tom, aux yeux de nuit, illumine ces quelques pages d'un texte concis et qui pourtant en dit long. Un petit bijou d'émotion et de sensibilité.
Trop vite lu. J'aurais aimé rester encore un peu en compagnie de ces personnages tellement attachants et pittoresques!!!
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