Dire que le mal est impensable, inconcevable, indicible, incroyable, ce n'est pas même un dire, c'est un cri du coeur, le cri de la vertu offensée, de l'innocence blessée.
Le mal nous coupe le souffle, il nous laisse " sans voix ". Dire qu'il est difficile de penser le mal, que le mal met à mal nos capacités de penser, c'est aussi une parole de philosophe, la rencontre, le constat d'une épreuve, l'épreuve même de la difficulté de penser, de venir à bout de cette notion fuyante, insaisissable, diabolique en somme. Les meilleurs se laissent prendre au piège. " En réalité sur la question du mal, je me mets l'esprit sens dessus dessous et jamais je ne suis du même avis " : c'est ainsi que Platon, par la voix de Socrate, conclut l'Hippias Mineur.
Alice Chalanset
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