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L'étude s'oriente essentiellement vers l'identification, la typologie et le décryptage des silences, amnésies narratives et mensonges romanesques qui caractérisent les récits d'Ishiguro. Ces multiples « trous » narratifs dessinent un discours en lambeaux que le lecteur/narrataire devra élucider et compléter, au besoin. Dans l'évocation de l'expérience onirique et nostalgique de ses narrateurs, l'auteur se plaît à jouer à cache-cache avec son lecteur, créant ainsi une nette dissonance entre attentes légitimes du narrataire et promesses narratives du protagoniste, mais également entre le « présent » et le « passé » des personnages. Cette technique littéraire s'illustre dans les romans et nouvelles à l'étude par la dissimulation des noeuds de l'intrigue qu'aggrave l'occultation de la réalité spatio-temporelle des récits. Si le présent est perçu comme le temps où le personnage romanesque, en proie à la désillusion et au doute, procède à une lucide réévaluation du combat de sa vie, le passé se décline comme un long parcours souvent jalonné d'erreurs et de faux calculs. Or, malgré la fonction de narrateur intradiégétique qu'il revendique sans ambages, le protagoniste livre un discours parsemé de non-dits, de quiproquos et de silences narratifs qui obscurcissent la trame des romans.
L'ouvrage démontre également que, du fait de l'héritage multiethnique et multiculturel de l'auteur, les personnages ishiguriens s'enracinent dans une dualité existentielle qui remet en question les particularismes raciaux, nationaux et même ethniques. L'engagement littéraire d'Ishiguro s'appuie sur des choix narratifs qui bannissent la verbosité et la solennité souvent associées au discours occidental. L'emphase narrative classique laisse donc la place au laconisme, aux simulacres, à la digression et au silence des mots. Par le truchement de l'oubli narratif qui cherche à abroger le temps et l'espace, la quête herméneutique se mue en une randonnée au fond de soi-même, même si le « moi » reste prisonnier de sa tendance à agir dans l'ombre afin de mieux s'illuminer à travers « l'autre ». Le choix de canons narratologiques qui ont nom exploitation très poussée des potentialités du souvenir et de la mémoire, constant recours aux simulacres, aux leurres et aux omissions, auxquels s'ajoute le dédoublement du protagoniste, aboutit à une véritable technique de la désinformation romanesque. Enfin, le cosmopolitisme et « l'affiliation consciente » qu'assume pleinement Ishiguro fait de son oeuvre une immense fresque où chaque humain retrouve ses propres questionnements ontologiques.
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