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Karl popper

Couverture du livre « Karl popper » de Brudny M-I. aux éditions Grasset Et Fasquelle
Résumé:

Michèle-Irène Brudny est maître de conférence à l'IEP. Spécialiste de Hannah Arendt et de la littérature des mondes germaniques, elle prépare un ouvrage sur la polémique Hannah Arendt - Gershom Sholem.

Le Livre:
Il s'agit, avec ce livre, de proposer la première biographie française du grand... Voir plus

Michèle-Irène Brudny est maître de conférence à l'IEP. Spécialiste de Hannah Arendt et de la littérature des mondes germaniques, elle prépare un ouvrage sur la polémique Hannah Arendt - Gershom Sholem.

Le Livre:
Il s'agit, avec ce livre, de proposer la première biographie française du grand philosophe Karl Popper (1902-1992). Certes, il en existe plusieurs déjà publiées dans les mondes germaniques, mais c'est la première fois qu'une intellectuelle française - de formation aronienne - s'attaque à cet immense sujet. En soi, c'est déjà une information, car le prestige de Popper en France a longtemps été entravé par la domination idéologique du marxisme. Il fallait, sans doute, que la liberté de l'esprit ait atteint, dans notre pays, son âge adulte pour que le « poppérisme » y trouve enfin la place qui est la sienne aux Etats-Unis, en Angleterre, en Allemagne.
La vie de Karl Popper est exemplaire de cette Mitteleuropa dont Musil, Roth ou Zweig ont déjà porté témoignage dans leurs oeuvres. Surdoué, musicien, d'origine juive, Karl Popper fut d'abord un militant de la social-démocratie autrichienne avant de devenir, à l'âge mûr, le penseur par excellence de la société libérale. Son premier ouvrage d'importance, La logique de la découverte scientifique (1934) le place d'emblée au premier rang des épistémologues de son temps. Intrlocuteur de Freud et de Einstein, grand lecteur des philosophes grecs, il fuira l'Autriche en 1937 pour la Nouvelle Zélande, où il enseignera jusqu'en 1945. Après la guerre, il deviendra la figure emblématique de la « London School of Economics » avant d'être anobli par la reine.
La problématique poppérienne pourrait se résumer à une seule question : qu'est-ce que la vérité ? Ou, encore : à partir de quand prend-on une erreur pour un énoncé vrai ? Cette problématique couvre, aussi bien, le champ de la logique que celui de la politique, et l'épistémologie y occupe autant de place que l'histoire. D'où l'intérêt majeur de cette première biographie qui permet d'inscrire, dans le cours même d'une existence riche et agitée, des concepts (comme la notion de « réfutabilité ») que les éduiants, jusque là ne rencontraient que dans des exposés trop abstraits.
Quand Raymond Aron, qui fut un grand admirateur de Popper, entreprit de dénoncer la fameuse « Exception française », il crut bon de préciser que « notre inertie idéologique, notre complaisance à l'endroit d'un marxisme obsolète, s'explique en grande partie parce que nous n'avons pas assez lu Popper... » Cette biographie est une réponse tardive à son regret. Et, par sa qualité d'écriture, de clarté, de haute pédagogie, elle contribue, à coup sûr, à réinscrire le grand penseur viennois au coeur de nos débats d'idées.

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