Colomba fait partie d'un groupe d'amis trentenaires sereins et insouciants, Jusqu'au jour où l'énigmatique Nadja débarque dans le cercle intime : tel un catalyseur, elle, focalise l'attention, aiguillonne les sens, excite le désir et met l'harmonie du groupe en péril.
Seule, Colomba semble échapper à la fascination qu'elle exerce. Car elle-même est sous un autre charme, celui du vieil écrivain-poète américain Paul Ashburn : elle vénère ses poèmes et lit inlassablement son roman, Nora. Elle a d'ailleurs engagé avec lui une étrange correspondance... Identification, miroir, Colomba ne cesse d'interroger le destin et l'oeuvre d'Ashburn pour mieux se connaître elle-même, trouvant des ressemblances entre sa propre vie et l'expérience de l'écrivain...
L'amour et l'amitié irriguent ce roman dont les personnages, en quête d'eux-mêmes - de l'Amérique des années soixante-dix - au Paris d'aujourd'hui -, se retrouvent tiraillés entre des aspirations, des lieux, des cultures ou des langues contradictoires. Avec la fin de l'insouciance surgissent les questions fondamentales : " Notre jeunesse était finie et nous étions mortels. " Juste à la porte du jardin d'Eden est le deuxième roman de Patricia Reznikov.
Histoire d’un groupe d’amis très post soixante-huitards dans ses comportements, dans la belle trentaine, avec ses galères, ses amours, ses problèmes, en pleine crise existentielle.
L’héroïne, Colomba, est attachante Elle est perturbée dans sa vie comme on l’est parfois, elle vit ses amitiés, ses doutes, ses inquiétudes, les trahisons et la fidélité des amis, mais aussi ses réticences face à Nadja, cette inconnue qui se pose en révélateur du groupe, qui le force à évoluer.
Tout cela sonne vrai, naturel, il y a une certaine gourmandise de la vie dans ces pages, envie de faire et de se réaliser, d’être et de se connaître, de ne rien manquer aussi, même si dans la vie beaucoup de gens passent parfois à côté de leurs rêves, faute de ne pas avoir su se décider à temps : le regret de Colomba reste de ne pas avoir rencontré son auteur fétiche, faute finalement de s’être décidée assez tôt, de ne pas s’être sentie prête, de ne pas avoir su saisir sa chance : faut-il toujours se sentir prêt pour faire les choses ? Ou faut-il aussi parfois se lancer ?
J’aime beaucoup le parallèle entre la vie de Colomba et celle de son auteur fétiche, Paul Ashburn, à travers les pages de Nora, son roman autobiographique, roman que Patricia Rezkinov insère dans le sien avec un naturel qui le rend particulièrement agréable à lire.
C’est un peu l’histoire de la vie et des années qui passent, mais sur un mode tendre, cocasse, parfois triste, bien réaliste enfin, qui met bien en exergue le problème de chacun : les années passent et notre jeunesse avec, il faut savoir s’adapter, évoluer au risque de se perdre.
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