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Le Marché de la poésie, dédié à la poésie insulaire, accueille en invité d'honneur Boris Gamaleya. À cette occasion, les éditions Jean-Michel Place ont le plaisir de publier son dernier recueil, Jets d'aile Vent des origines.
Né à la Réunion mais d'origine ukrainienne, Boris Gamaleya s'est façonné une langue poétique bigarrée, mêlant habilement le dialecte réunionnais, des termes ukrainiens à un vocabulaire érudit. Imprégné des charmes et des mystères de la nature, le poète est à l'affût d'associations inédites, insolites, où la musicalité l'emporte. Ainsi la nuit devient « Une tête de lune saupoudrée d'étoiles [qui] ne cesse de pencher » ou encore c'est « En charpie [que] la mer effiloche ses ténèbres. » Gamaleya célèbre dans ses poèmes, les mythes polyphoniques et constitutifs d'une créolité ouverte sur l'amour de l'Autre et plus jamais victime d'esclavage. Poète de l'harmonie, il n'en appelle pas moins au changement, voire à la révolte : « Sois autre encore et toujours ! », s'exclame-t-il, « Sois autre, enfance aux yeux limpides/ l'enfer écaille les assassins ».
Jets d'aile nous plonge ainsi dans un univers coloré où le sens naît d'associations étranges et imprévisibles. Au lecteur de se laisser surprendre Boris Gamaleya est né le 18 décembre 1930 à Saint-Louis sur l'Île de la Réunion. Son père fuit l'Ukraine après la révolution d'Octobre et se réfugie à la Réunion, où il épouse une jeune Réunionnaise. Gamaleya perd son père dans sa petite enfance ; il est élevé par ses grands-parents.
Ses premiers poèmes sont publiés dans des journaux. Il fait ses études secondaires à Saint-Denis de la Réunion puis s'installe en France, où il s'inscrit au parti communiste. De retour à la Réunion en 1955, il enseigne le français dans différents collèges de l'île. Militant communiste, l'Ordonnance Debré le renvoie en France en 1960 pour un exil de douze ans. En 1973, après une grève de la faim, il peut enfin retourner dans son pays natal. Il y enseigne jusqu'en 1985.
Depuis 1985, il se consacre pleinement à l'écriture et a déjà publié sept recueils de poésie, notamment Vali pour une reine morte (1973), L'Île du Tsarévitchw (1997) et L'Arche du comte Orphée, ou Les Ailes du Naufrage (2004).
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