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Dans ce récit autobiographique, Jean Giono évoque son enfance passée à Manosque, dans une maison haute avec un escalier étroit qui relie la blanchisserie du rez-de-chaussée, où s'active sa mère, Pauline, au troisième où se trouve l'atelier de cordonnier de son père. C'est là que Jean Giono a appris à sentir, à voir et à penser, sous la garde vigilante de sa mère, modelé par la sagesse et la grande bonté de son père. Jean Giono nous raconte aussi les aventures et les drames qui l'ont marqué et sa découverte de la sensualité au cours d'un séjour chez les bergers. C'est sur le départ pour la guerre de 1914 que s'achève ce merveilleux recueil de souvenirs d'enfance, empli de fraîcheur et de tendresse.
Ce n’est pas le livre le plus connu de Jean Giono mais "Jean le Bleu" est un récit très important car il concerne tout simplement l’enfance et l’adolescence de l’auteur, dans sa bonne ville de Manosque (Alpes de Haute-Provence).
Il égrène ses souvenirs avec sa mère, Pauline, qui tient un atelier de repassage au rez-de-chaussée, aidée par deux ouvrières, et son père, au troisième étage, qui est cordonnier.
Très croyante, sa mère l’a inscrit à l’école des sœurs et il se souvient de Louisa, « lisse, douce et blanche comme une dragée » qui le conduisait… Il y eut une Louisa seconde qui menait aussi « le beau petit garçon » à l’école mais Giono précise aussitôt qu’il n’avait de beau que l’habit : « j’avais une ingrate figure allongée et maigre où se voyaient seuls des yeux tendres. »
Tout au long du livre, il nous gratifie de somptueuses descriptions que ce soit en parlant des gens, des rues de sa ville ou des paysages. Il tient aussi à expliquer pourquoi sa mère l’a mis à l’école couventine… pour les clients : « Mais, à cette époque, pour être sûr de marcher sur du cuir, il fallait être de la « haute ». On lui avait gentiment mis le marché en main. » Il fait preuve ensuite d’un bel humour sur Dieu et la religion.
On peut voir aujourd'hui, dans la Rue Grande de Manosque, la maison où Jean Giono a passé son enfance.
Une nuit, arrive un homme qui vient se réfugier chez eux après avoir échappé aux gendarmes et l’on comprend que son père n’hésite pas à s’engager pour soutenir ceux dont les idées déplaisent. Il élève aussi des oiseaux dans cinq cages mais surtout, il cherche un jardin car : « La tranquillité, on ne l’avait qu’en partant de cette maison. »
Tout au long de son enfance, Jean Giono fait de nombreuses rencontres, vit au contact des animaux très présents un peu partout dans ce centre-ville, ce qui est difficilement imaginable aujourd’hui. Dans la petite cour, derrière sa maison, on élève des moutons puis des cochons.
Dans cette atmosphère trop confinée, la santé du petit Giono n’est pas brillante. Aussi, il est confié quelque temps au berger Massot qui l’emmène à Corbières, village possédant les meilleures aires de vannage. Là-bas, Mme Massot l’appelle « mon perdreau ». Il reprend des forces mais assiste aussi à des scènes assez violentes et découvre un peu plus « l’odeur des femmes ».
Un homme lui donne "L’Iliade" à lire et il aime bien Anne à qui il ne peut dire au revoir lorsqu’il revient à Manosque où l’hiver est terrible. C’est quand il travaille dans une banque avec une livrée bleue qu’on le nomme Jean le Bleu. Son père lui confie alors : « Si, quand tu seras un homme, tu connais ces deux choses : la poésie et la science d’éteindre les plaies, alors tu seras un homme. »
Presque adulte maintenant, avec Marie-Jeanne il apprend à faire l’amour et se lie d’amitié avec Louis David. Hélas, on entre dans l’année 1914 sans s’en apercevoir : « Les hommes trop nourris avaient oublié leurs génitoires ; ils faisaient l’amour avec du pétrole et des phosphates, des choses sans hanches ; ça leur donnait envie de sang. »
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2019/08/jean-giono-jean-le-bleu.html
Jean Giono se raconte.
Son enfance, son père cordonnier, sa mère repasseuse.
Son talent et sa simplicité font qu’on voit réellement les lieux, les rues, les maisons, les paysages….
qu’on sent les odeurs, les bonnes, de violettes, de genêt, de lavande…. Mais les mauvaises aussi, de fumier, de pus….
qu’on entend parler tous ces personnages si typiques, l’homme noir, la mexicaine, les deux musiciens, la femme du boulanger (qui inspira Pagnol)…….
Une enfance entourée de gens plutôt proches de la misère, mais où règnent l’entraide et une sincère convivialité.
Et puis son père, si plein d’humanité.
Avec ce retour dans le temps, j’ai été pleine de douceur et de nostalgie.
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