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Jean Boullet, le precurseur

Couverture du livre « Jean Boullet, le precurseur » de Denis Chollet aux éditions France Europe
Résumé:

Né en 1921, Jean Boullet a tenté dès sa prime jeunesse de fuir un milieu familial par trop classique afin de vagabonder dans le monde des rêves.
Très vite, il superposera imagination et réalité, expérimentant d'étranges quintessences.
Lancé dans Saint-Germain-des-Prés à la libération comme... Voir plus

Né en 1921, Jean Boullet a tenté dès sa prime jeunesse de fuir un milieu familial par trop classique afin de vagabonder dans le monde des rêves.
Très vite, il superposera imagination et réalité, expérimentant d'étranges quintessences.
Lancé dans Saint-Germain-des-Prés à la libération comme dessinateur et critique laudatif du cinéma d'épouvante, il illustre Boris Vian et quelques morts célèbres comme Edgar Poe ou Verlaine. Il côtoie Edith Piaf, Michel Déon, Marie-Laure de Noailles, Jean Cocteau, Juliette Gréco, Jacques Chazot, Piéral, Guitry, Carné, Roland Lesaffre, Kenneth Anger, Félix Labisse, Lise Deharme, Michel Laclos...
A plusieurs reprises, il voyage au Maghreb.
E se dit "Peintre de la beauté masculine". Curieux de sexologie, observateur érudit des mythes populaires, féru des bizarreries en tout genre, grand collectionneur, co-fondateur de revues de cinéma, ami et exégète des illusionnistes, auteur de plusieurs essais de référence, animateur despotique de son ciné-club privé et de la "Société des Amis de Bram Stoker", marchand d'illustrés anciens, tel fut Jean Boullet.
E se voulait " imagier " mais son comportement outrancier l'entraîna bien au-delà, dans une rockn'roll attitude jouée en permanence sur son propre théâtre de la cruauté. Discours blasphématoire et anti-clérical, dérive onirique où coexistent tritons magnifiques et monstres répugnants, cris d'admiration excessifs, tatouages et chirurgie du visage sont quelques repères au milieu d'une quête désespérée des émotions enfantines.
Tout de cuir vêtu avant la mode, homosexuel extraverti, cyclothymique, victime de quelques amitiés crapuleuses, il vécut un lent rétrécissement au cours d'un itinéraire foncièrement masochiste, dans un climat de gaieté explosive.
Instable, ayant gâché ses capacités artistiques et dilapidé sa fortune, il part pour l'Algérie persuadé d'une conversion à l'Islam. On le retrouve pendu à un arbre en décembre 1970.
Laissant derrière lui les adorateurs ou exploitants d'images anciennes, de robots ou de copies de films, Jean Boullet s'est évadé du Pouvoir qui produit cette marchandise d'évasion en payant le prix fort.
De Saint-Germain-des-Prés à Mai 1968, l'itinéraire d'un précurseur.

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