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Le sionisme politique moderne est porteur de deux notions primordiales, dont la France pourrait et devrait s'inspirer. La première est que la reconstruction d'une nation n'est possible qu'en acceptant son passé et en transformant cette nécessité en vertu. Le sionisme, même dans ses factions socialistes ou progressistes, a tenu compte d'un héritage, d'une culture ancienne dont la clé de voûte est la révélation. La seconde idée déterminante du sionisme est qu'il a fondé la renaissance juive sur la restauration de la fierté. « Le sionisme politique se souciait principalement de laver les Juifs de leur déchéance millénaire, de retrouver la dignité juive, l'honneur ou la fierté d'être juifs. » Hannah Arendt avait parfaitement analysé la force de ce ressort pour résister à l'individualisme forcené des temps modernes. « Car l'honneur ne s'obtient pas grâce au culte de la réussite ou de la célébrité, en cultivant son propre moi, ni même sa dignité personnelle. Il n'y a qu'une seule échappatoire au déshonneur d'être juif : lutter pour l'honneur du peuple juif tout entier. » Israël et la France ont quelque chose en commun, que les troubles et les secousses de l'histoire ne doivent pas nous faire oublier. Elles ne subsistent que grâce à une fidélité authentique à leurs origines spirituelles, ou à ce que l'on pourrait nommer une tradition, non pas comme un savoir qui se transmet, mais comme l'acte même de transmettre. Israël a une culture, des coutumes, des mÅ«urs - comme la France - mais sa véritable substance se trouve dans sa fidélité à son destin. Le déclin français s'accélère et risque de tourner au chaos. Seul un regard haut vers la nation qui lui fit don d'une part de son élection, et qui, grâce à elle retrouva sa liberté, peut sauver la France d'une défaite morale et d'une dislocation politique. AUTEUR Né en France en 1950, docteur en philosophie (Sorbonne) Michaël Bar-Zvi monte en Israël en 1975 où il devient Professeur de Philosophie à l'Institut Levinsky de Tel Aviv. Philosophe d'une grande rigueur, marqué par ses maîtres Emmanuel Levinas et Pierre Boutang, il a été directeur du Département de l'Éducation de l'Agence juive, et il en a gardé un sens pédagogique élevé et une grande force de persuasion. Détaché de l'Université israélienne, Michaël Bar-Zvi a été dans les années 2000 Délégué général du Keren Kayemeth LeIsraël à Paris. À partir d'analyses historiques rigoureuses, ses livres se sont principalement intéressés aux liens entre la pensée juive et la philosophie politique. Il a publié notamment en français : Philosophie de l'antisémitisme, PUF, 1985 , Histoire de l'Irgoun, Périple, 1987,Le Sionisme, Les provinciales, 2002 , Être et exil, Les provinciales, 2006, La guerre a commencé le 8 mai 1945, Hermann, 2009.
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