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Comme moi, plusieurs dizaines de femmes ont cru que l'époque rendait caduque notre condamnation au silence et possible celle de notre agresseur, l'un des hommes les plus connus de France.
Ça n'est pas ce qui s'est passé. On a été classées sans suite. Mais nos bulles de solitude ont éclaté. On s'est rencontrées, racontées, soutenues. On s'est fait la courte échelle pour surmonter les murs de découragement.
On a parlé plus haut, plus nombreuses.
H. D.
Droit de cuissage ? Séduction Express ?
Fascination pour la vedette, promotion canapé, honte imposant le silence ?
Yeux fermés, évitement, silence complice ...
Pendant des années, des décennies, le présentateur - roi du 20 heures de la première chaîne a insulté ses collaborateurs, piqué des colères homériques, lu les textes écrits par d'autres et agressé ses collaboratrices et autres femmes qui passaient à sa portée ...
Vingt-trois de ces femmes ont accepté de parler à la police.
Vingt ont accepté de parler à Hélène Devynck, victime comme elles, et qui retrace leurs histoires dans ce témoignage.
Classées sans suite par la justice, prescrites par la loi, leurs histoires mettent en cause un homme public, un homme qui fait de l'audience, dont il aurait été difficile de se séparer bien que tout le monde ses pairs comme ses supérieurs aient toujours su ce qu'il en était une fois la porte du bureau fermée ou pas ... Mais personne n'a parlé, ni les victimes, ni les témoins, ni ceux qui savaient !
Là un homme public et des femmes qui parlent mais combien d'autres n'ont rien dit des mains baladeuses, des remarques graveleuses, des dossiers emportés à la machine à café pour protéger la poitrine des mains d'un collègue (mais sans lien hiérarchique, les RH disaient qu'il n'y avait aucun recours, et nous incitaient à prévenir les nouvelles embauchées !) ...
Bref la parole mérite non seulement d'être entendue, mais d'être portée par le plus grand nombre pour que ces agissements soient réprimés, enfin, ... à défaut de s'arrêter !
De l’affaire dite de PPDA, les informations nous sont parvenues au compte – goutte. Dans Impunité, Hélène Devynck résume les faits, rassemble les témoignages (vingt trois femmes qui ont déposé devant la police !), explique le déroulement de l’instruction jusqu’au classement sans suite. Elle nous livre une analyse fine et si juste de l’Impunité qui entoure l’agresseur dans notre société actuelle que on ne pourra plus dire qu’on ne savait pas !
Hélène Devynck, et ses sœurs d’infortune, sont des classées sans suite ! Classées sans suite, les exactions du violeur en série que fut le journaliste adulé des téléspectateurs, représentant le gendre idéal lors du début de sa carrière, le père attentif et attentionné pour sa fille anorexique et même, le grand-père tranquille qui continuait à faire sa nage matinale dans sa Bretagne d’adoption.
Classées sans suite, ce prédateur sexuel qui sautait sur tout ce qui était sexuellement identifiée comme une femme jeune et admirative. Le journaliste a bénéficié d’un système qui l’a protégé, encouragé et même s’est rendu complice de ses viols en séries. Même si ils se défendent en répétant la litanie du « On les croyait consentantes ! ».
Car, ces « promotions-canapé » comme son cercle devait les qualifier, de ce droit de cuissage qu’il s’octroyait, de ces agressions dont il était coutumier, personne dans son entreprise ne les a révélé ni dénoncé ! Personne pour les faire arrêter, les faire cesser ! Personne pour protéger les jeunes femmes. Personne ! Quelle entreprise pourrait encore se permettre cette amnésie !
Mais, notre responsabilité collective est là aussi ! Dans le silence, dans le détournement des regards, dans les chuchotements échangés qui se taisent, dans le « Il s’amuse ! » ou dans « Les hommes sont tous pareils ! » ou encore dans « Elles l’ont bien cherché » ;;;ce « coup du plateau » comme le qualifie Hélène Devynck.
Mais que dire du classement sans suite, du point de vue judiciaire. Hélène Devynck raconte comment l’écoute attentive du policier qui a pris, comme pour les autres, sa déposition, avait pleinement identifié le crime en qualifiant de « viol vaginal pénien » la situation décrite.
Seulement, en droit français, c’est la victime qui doit prouver le crime sexuel.
Lorsque salie, honteuse, la jeune femme sidérée s’échappe, elle doit penser à rassembler les traces, les preuves pour une future instruction…Les traces du sperme dans la bouche, du doigt dans le vagin, de la brusquerie qui sidère et du pouvoir qui inhibe.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2022/09/26/helene-devynck/
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