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Septembre 1941. Aux États-Unis, le mouvement isolationniste et antisémite America First gagne du terrain et le président Roosevelt n'arrive pas à faire basculer son pays dans la guerre. À Hollywood, on prépare la contre-attaque avec un film engagé en faveur de l'intervention, mais sa vedette, la star Lala, est victime d'un chantage qui pourrait tout compromettre. Vicky Mallone, détective privée, légèrement portée sur les cocktails et les femmes, va voler à son secours avec l'aide d'un vieux fédéral bougon et, lorsqu'il est sobre, d'Errol Flynn en personne. Le tournage du film va bientôt concentrer toutes les menaces et tous les enjeux de l'époque. Mais qui manipule qui à l'ombre des plateaux ? Un hommage au polar selon Chandler et au cinéma en noir et blanc dans un contexte politique étonnamment contemporain.
Preuve qu’Hollywood et le cinéma peuvent interférer politiquement et planétairement.
D’emblée quelques succulentes phrases des grands hommes, soit celle d’Humphrey Bogart :
« Je n’aurais jamais dû passer du Scotch au Martini »
Ou celle de Roosevelt en juin 1941 :
« Depuis longtemps, notre pays vit replié sur ses frontières. L’Europe n’existe plus, la France est un souvenir éternel. Combien de temps l’Angleterre va-t-elle encore résister ?… ».
Et d’emblée aussi, on se dit qu’on pourrait tout aussi bien être en 2022/23.
Dès les premières phrases on entre dans ce jeu de positionnement des uns et des autres quant à des prises de positions capitales dans une entrée en guerre ou pas. L’auteur nous immerge de suite dans l’ambiance de l’époque par la présentation des patrons des grands studios de cinéma, par ce monde de la production qui gravite collé serré avec toute cette gigantesque industrie.
Olivier Barde-Cabuçon a cette écriture que j’apprécie pour un polar, celle des phrases courtes, justes mais pas « primaires » non plus. Il publie depuis une bonne dizaine d’années. Pour ma part je viens seulement de découvrir ce lyonnais passionné de littérature, de théâtre et d’histoire. Je ne me rappelle pas non plus de cette série se déroulant sous le règne de Louis XV et pour laquelle il a été primé.
Son écriture est agréable, il traite parfaitement son sujet, le met dans le contexte de l’époque en nous rappelant l’Histoire de l’Amérique du moment, à savoir été/automne 1941.
On avance facilement même si on n’est pas férue de cinéma noir et blanc, même si on ne se rappelle plus précisément de qui est la plus grosse industrie, de qui se fait le plus d’argent ou de qui tire le plus les ficelles. L’auteur replace ingénieusement les faits réels aux côtés de l’enquête.
Nous apprenons plein de détails de fonctionnement de cette machine à propagande qu’est le cinéma : comment sont embauchés les acteurs à cette époque, comment on se les prête ou partage, comment tout cela interagit sur l’histoire. On croise l’esclavagismes du Sud, l’histoire des oçoctonnes parqués dans les réserves, le post krach de 1929, tous ceux qui ont migré vers les States à ce moment-là, le pétrole qui coule à flots, les manigances de ce cher Roosevelt, le mouvement antisémite América First et ainsi de suite.
Les personnages sont certes des classiques du genre mais bien traités tels que la star Lala victime d’un chantage ou le détective Vicky Mallone porté sur les femmes et les cocktails.
Très bon moment de divertissement.
Je suis un grand fan d’Olivier Barde-Cabuçon. Avec sa série du chevalier de Volnay et du moine, il m’a passionné pour ses aventures trépidantes sous le règne de Louis XV. J’attends d’ailleurs la suite, qui se fait attendre !
En attendant, il nous propose des nouveaux romans, dans des époques et sur des thèmes différents. Rendez-vous cette fois-ci dans le monde du cinéma des années 40 aux Etats-Unis. On y rencontre Vicky Mallone, une détective assez excentrique, qui est embauchée par une actrice célèbre pour une mission particulière. Dès l’amorce de son enquête, elle se retrouve au centre d’une machination qui la dépasse.
Les lecteurs de cet écrivain en ont maintenant l’habitude. Il sait parfaitement accorder une intrigue passionnante à un fond culturel. Ses histoires se basent toujours sur une documentation importante et nous apportent un grand nombre d’informations. Dans le cas présent, il met en scène de manière réaliste le monde du cinéma de l’époque. Il nous invite sur les plateaux de tournage. On y croise des actrices et acteurs contemporains et on ressent toute l’ambiance qui règne dans les coulisses.
Dans un style cinématographique, avec lequel on imagine facilement une adaptation sur écran, il nous présente des protagonistes hauts en couleur. Tous aussi saugrenus les uns que les autres, les acteurs de ce roman noir, se mettent en scène dans ce jeu de dupes passionnant. Leurs échanges donnent lieu à des situations et à des dialogues savoureux. J’ai vraiment eu l’impression d’être au cœur de ce milieu et j’ai passé un bon moment aux côtés de tout ce petit monde.
Dans un contexte sombre d’isolationnisme et d’antisémitisme, ce polar en noir et blanc est une sympathique plongée dans l’Amérique d’avant-guerre, qui vous divertira, tout simplement ! Cet épisode est peut-être le premier épisode d’une nouvelle série. Dans tous les cas, je serai présent pour le nouveau bébé d’Olivier Barde-Cabuçon.
https://leslivresdek79.wordpress.com/2023/08/21/olivier-barde-cabucon-hollywood-sen-va-en-guerre/
J’ai eu l’occasion de rencontrer l’auteur à Lyon, lors du Quai du polar, et d’échanger quelques considérations sur son dernier opus. J’ai eu le plaisir, non seulement d’une belle dédicace, mais de découvrir que j’avais en commun avec cet auteur un certain intérêt pour le cinéma en noir et blanc d’avant-guerre et des années 40. On a évoqué, entre autres, Hollywood Babylone, de Kenneth Anger, ouvrage sur lequel O. Barde-Cabuçon a émis bien des doutes quant à la véracité de ce qui est raconté ! Ce fut un moment intéressant.
Quand le titre Hollywood s’en va en guerre est paru, je me suis dit que ce polar me faisait un clin d’œil. Cinéma et polar, voilà une recette dûment éprouvée et depuis longtemps. Après, tout est dans la manière de cuisiner …
Et bien, on peut dire que c’est un bon plat que l’on déguste, avec tous les ingrédients incontournables des films noirs de ces années 40. Une star d’Hollywood, Lala, soumise à un chantage, le détective privé pas tout à fait classique puisqu’en l’occurrence, il s’git d’une jeune femme, qui va enquêter pour Lala, un agent fédéral, Arkel, peu amène et …, cerise sur le gâteau, Errol Flynn en personne, bondissant séducteur en diable mais au service de la bonne cause c’est à dire notre héroïne, Vicky Mallone. Secouez, mixez, et l’on obtient une solide intrigue sur fond de guerre : nous sommes en 1941, les USA ne sont pas encore entrés dans le conflit qui règne en Europe, le mouvement isolationniste et anti-sémite America first luttant contre ceux qui poussent à l’intervention. Le tournage d’un film engagé, dans lequel joue Lala va se révéler plus complexe que prévu, à cause de ces luttes politiques. On suit Vic Malone dans les studios de Hollywood, sur les plateaux, dans les coulisses, les loges, les fêtes…L’auteur nous plonge dans un univers qui en a fait rêver plus d’un, et qui brille toujours d’un éclat un peu particulier dans notre imaginaire, cet Hollywood d’avant-guerre, où tous les excès semblaient infinis, où le paraître étincelant étouffait une réalité bien plus banale et terne et où les tournages étaient soumis au diktat du code Hays, dont les principes sont rappelés en exergue de chaque chapitre.
On prend donc grand plaisir à suivre l’enquête menée tambour battant par la sémillante privée, parfois stoppée bellement par quelque coup tordu des ennemis de Lala, mais toujours sortie d’affaires parfois grâce à Arkel.
Des rebondissements, un rythme allègre, un personnage principal attachant (on espère retrouver Vicky Mallone sur d’autres enquêtes hollywoodienne !), un style fluide … Bref, voilà un excellent polar à lire qui nous embarque dans l’envers du décor de l’usine à rêves et donne envie d’aller (re)voir en compagnie de Vicky « ce film … avec Bogart, cette histoire de statuette de faucon maltais » (p. 407)…
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