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"La dévotion à la Sainte Face date du vivant même du Christ : Jésus adressa au roi Abgar d'Édesse une Image de son Visage sur un voile, le Mandylion. Cette image considérée comme « acheiropoiète », non faite de main d'homme, a profondément influencé l'iconographie byzantine. Le Mandylion a été conservé à Édesse jusqu'en 944, année de la translation à Constantinople, où il fut vénéré pendant quatre siècles. Au XIVe siècle, le doge Jean Montaldo l'emporta à Gênes, et en fit don à l'église Saint-Barthélémy-des-Arméniens, où il se trouve encore.
À Édesse, saint Jude-Thaddée, qui vint guérir le roi Abgar de la part du Christ, quelques années après son Ascension, amena avec lui ce linceul porteur de l'image sanglante de sa Passion que l'on vénère aujourd'hui à Turin. En raison de leur présence simultanée à Édesse dès le premier siècle, le Linceul et le Mandylion ont été confondus, alors qu'il s'agit de deux reliques bien distinctes.
Sur le chemin qui le menait au Calvaire, ployant sous le poids de sa croix, accablé d'outrages, Notre-Seigneur rencontra Véronique qui, prise de pitié, voulut essuyer son visage et le rafraîchir : sur le suaire qu'elle utilisa fut imprimé miraculeusement une image de la Sainte Face souffrante du Christ qui fut amenée à Rome dès le premier siècle, et conservée par les Papes. Cette image divine fut régulièrement exposée à la vénération des foules jusqu'au milieu du XIXe siècle, puis elle s'effaça, laissant la place à la Sainte Face du Linceul, qui, lors de la première photographie qui en fut faite en 1898, apparut sur le négatif avec une netteté et une intensité surnaturelles. Elle reste l'image de référence de la Sainte Face du Christ.
Il existe enfin une quatrième image acheiropoïète de la Sainte Face, visible sur un voile de byssus conservé dans l'église de Manopello depuis 1638, correspondant au « soudarion » dont parle saint Jean dans son Évangile, qui le distinguait bien des autres linges funéraires. Il s'agit en fait du « suaire » qui recouvrait, sous le linceul qui l'enveloppait, la Sainte Face du Christ dans le Sépulcre, et qui a recueilli le premier instant de sa Résurrection.
Sur ces reliques, les visions de Catherine Emmerich nous apportent des précisions de grande valeur qui permettent de comprendre leur origine et leur histoire : ce travail s'en est donc largement inspiré."
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