Connue pour sa réputation sulfureuse, l'impératrice Joséphine Bonaparte a gardé, de son enfance à la Martinique, un goût certain pour la végétation luxuriante et les plantes exotiques. Cette passion pour les végétaux, abritée par le parc de Malmaison, a grandi, jusqu'à devenir objet de fierté et d'ambition.À travers cet herbier imaginaire illustré de planches de Redouté, Catherine de Bourgoing nous propose un voyage au temps des expéditions épiques, où la recherche de plantes rares s'apparentait à une véritable chasse au trésor. Elle nous dévoile également une facette de la personnalité de l'Impératrice jusque-là peu connue : femme de savoir, elle a su donner une impulsion novatrice à la science botanique, qui a bouleversé l'art des jardins et de l'horticulture.
Catherine de Bourgoing, commissaire d'exposition et grande spécialiste des jardins romantiques présente dans ce beau livre un magnifique florilège de la passion des fleurs de Joséphine Bonaparte.
La couleur cuivre et dorée de la couverture est un très bel écrin à l'image des carnets d'antan des scientifiques lors de la pleine gloire des expéditions maritimes du siècle des lumières.
Herbier de Joséphine qui est une création des éditions Flammarion est une très intéressante et riche présentation du véritable herbier de Joséphine détenu par le Musée d'Histoire Naturelle de Genève.
L ‘ouvrage d'une grande qualité artistique de Catherine de Bourgoing recense en plus de 200 pages, une charmante et exotique galerie de fleurs, plantes rares, arbres et arbustes collectés par l'impératrice auprès des plus talentueux pépiniéristes et qu'elle s'efforce d'acclimater dans son domaine de Malmaison.
Son jardin est une immense mappemonde végétale de tous les nouveaux continents. J'ai appris que bon nombre d'espèces ont pu fleurir pour la première fois en France comme la marguerite du Cap ou souci du jardin « qui suit le soleil » emblème de peines de l'âme, l'hibiscus, le magnolia à fleurs pourpres dit le magnolia De Chateaubriand, l'amaryllis qui porte le nom de l'impératrice, ou encore le dahlia rouge carmin.
Je me prends à rêver du château de Malmaison, que je ne connais pas encore pour admirer et sentir les magnifiques parterres et voir l'imposante serre chaude, une construction totalement innovante dans les années 1800.
En attendant de m'y promener, j'ai feuilleté avec passion Herbier de Joséphine où la description fine et noble des espèces rares importées est assortie d'anecdotes passionnantes sur les conditions de sa découverte parfois épique ou totalement improvisée avec notamment les grands découvreurs de l'époque comme l'explorateur Bonpland ou le naturaliste Joseph Banks qui a affrété notamment la frégate le Bounty.
L'ouvrage offre en lecture des commentaires très intéressants sur les symboles des fleurs, les mythes et les légendes, ses propriétés médicinales, les conditions de sa floraison. Mais aussi des observations fines et pétillantes sur les réceptions au château dont la fragrance charme les invités et où l'hôtesse donne le ton dans des toilettes remarquablement fleuries « robe de tulle dont la bordure est formée de pavots, lilas et de roses bordées en chenilles » bijoux et accessoires de cheveux compris. Les plats sont dressés dans un délicat service de cuisine comme « le nénuphar de porcelaine » aujourd'hui disparu.
Les fleurs sont au jardin, dans les salons et sur les majestueuses peintures qui représentent l'impératrice Joséphine avec un bouquet de fleurs et un carnet, certainement un herbier.
Pour couronner le tout, en vis à vis du texte, s'offrent au regard dans une page entière les magnifiques
aquarelles du peintre Pierre-Joseph Redouté dont la touche artistique encense toute la beauté du monde végétal dans une finition authentique, éclatante de couleurs et de rêves épanouis.
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