C'est un périple insensé qui conduit Hannibal, chef des armées carthaginoises en lutte contre Rome, de l'Espagne jusqu'en Italie. Avec près de 100 000 hommes - dont seulement trente-sept à dos d'éléphants -, le général entreprend le projet le plus audacieux de l'Antiquité : parcourir plus de 1 500 kilomètres et franchir les Alpes pour prendre les Romains à revers, tout en traversant de nombreux territoires inconnus et hostiles du sud de la Gaule.
Après un voyage sans encombre, il arrive au printemps 218 avant notre ère au confluent du Rhône et de l'Isère, et marque le pas. Il est en effet dans le domaine des Gaulois allobroges et doit négocier avec eux le passage des Alpes, conduit par des guides et précédé par des émissaires. Une fois l'accord obtenu, il continue sa route en longeant probablement l'Isère jusqu'à la vallée de la Maurienne (itinéraire commenté par Polype, historien qui refit le périple quelque 70 ans plus tard et qui a la faveur des historiens) où il devra néanmoins combattre les farouches populations montagnardes.
Mais ce parcours et surtout le col emprunté par son armée font toujours l'objet d'âpres controverses. Plus de 2 000 ans plus tard, discussions et publications foisonnent sur le sujet. Dès l'Antiquité, construit par ses biographes qui le comparent au dieu Héraclès, ouvreur de routes, un véritable mythe s'est construit autour de la figure militaire d'Hannibal et de son entreprise, notamment sur cette question du col franchi par son armée ou de l'emploi des éléphants de guerre, en raison de leur caractère extraordinaire et du mystère qui les entoure... encore.
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