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Dans la bande de John Dillinger, il y a Red, Charley, Russell et moi, «Handsome Harry» Pierpont. S'il y avait eu un chef, ça aurait été moi, même John le dit. Mais John aime avoir sa photo dans les journaux et faire le malin devant les dames, alors on ne se souvient que de lui. Il est le plus cool d'entre nous, je vous le garantis. Personne ne peut rivaliser avec John sur le plan du cool, sur un boulot comme sous le feu ennemi. Nous prenons l'argent là où il se trouve : dans les banques. Sans nous vanter, en matière de casse, nous sommes les meilleurs. Un chauffeur, trois ou quatre gars motivés, une voiture de remplacement, et le tour est joué.
Les journaux disent que nous sommes dangereux, l'Ennemi public n°1 :
N'exagérons rien. On ne veut de mal à personne, on aime juste les belles voitures, les jolies filles et les fêtes entre copains. Après, évidemment, si on n'a pas le choix, on tire. On sait bien que ça ne va pas durer, que les flics nous attraperont un jour ou l'autre. En attendant, on profite de la vie.
Prince Harry
Bienvenue à l'époque des gangsters flamboyants, des hors la loi sympathiques, des empereurs du hold-up avec leur morale très personnelle mais à laquelle ils sont d'une fidélité exemplaire.
Le 16 octobre 1934, Harry Pierpont attend dans le couloir de la mort d'être conduit sur la chaise électrique. Il va passer ses dernières heures à raconter sa vie et dans une ultime confession, livrer les détails de son parcours de braqueur de banque notoire.
Le nom d'Harry Pierpont, dit Handsome Harry, ne vous dit peut-être rien mais vous connaissez certainement le Gang Dillinger. Si John Dillinger était officiellement (médiatiquement) le chef du gang, le cerveau était Harry. Harry, John et leur bande on fait la une des journaux, ils étaient les ennemis numéro 1 d'une Amérique aux prises avec la Grande Dépression.
De son adolescence de petit escroc à sa rencontre avec le tout jeune Dillinger, du sommet de sa notoriété à sa mort imminente, le beau Harry raconte tout. On suit de l'intérieur le quotidien de ces bandits et c'est souvent drôle. Écrit dans un style simple mais diablement efficace, James Carlos Blake nous fait découvrir un homme complexe, intelligent et fascinant. L'auteur insuffle de la vie et donne corps à des personnages mythiques de l'Amérique tout en faisant une description captivante de l'époque. Quant aux femmes de ce roman (car il y a des femmes dans cette histoire de mec), elles sont tout simplement inoubliables.
Au fur et à mesure des pages, je me suis accroché au beau Harry (c'est bien connu les femmes s'amourachent facilement des mauvais garçons) et j'ai terminé ce livre à regret. Je rêvais d'une autre fin pour Harry, un retournement de situation de dernière minute, une énième évasion. Malheureusement non, le dénouement est bien annoncé dès la première page. Bye bye prince Harry.
« Plein de bons citoyens ne nous trouvaient pas pire que certains politiques, et sans doute bien moins nuisibles que la plupart des banquiers »
Ce livre est est un régal tant par l’ambiance offerte par l’auteur avec une immersion dans le Chicago des années 30, que par l’histoire du beau Harry et de sa sympathique troupe qui n’en reste pas moins un troupe des hors la loi, que par la narration. Et la surtout je n’oublie pas de remercier le traducteur @emmanuelPailler.
C’est un livre mais j’avais l’impression d’écouter une histoire. Tout s’efface et on écoute l’histoire du beau Harry cogneur, qui gagne toujours et qui ne supporte pas d’être enfermé. Une bonne partie du livre se déroule en prison. Harry se fait des potes et ils organisent leur sortie. Je me suis délectée de ses tentatives de fugues, surtout quand il en arrive à se dire qu’il va glisser sur des draps. Cette petite bande se fait la malle après le Krach boursier. Commencent alors les braquages. Il ne faut pas oublier les femmes car ils sont bien entourés ces coquins. Et elle ne sont pas là que pour soulager leurs envies. Elles participent à la logistique mais aussi au braquage même car ce sont de sacrés conductrices et de sacrés actrices. Sans oublier la première femme qui protège Harry, sa mère que j’ai trouvé pleine de ruses et hilarante dans sa détermination à défendre l’innocence de son fils.
Quand ils ne braquent pas des banques, ces gentlemen plein d’humour profitent des sommes récoltées dans les bars de Chicago en pleine période de prohibition dansent, mangent au resto, se querellent entre amoureux, se réconcilient, font l’amour bruyamment. Ils sont en collocation alors j’ai adoré entrer dans leur intimité, leur logistique.
Il faut lire handsome harry, pour le glamour, l’humour, l’amour,l’aventure, la bagarre, pour s’échapper et espérer malgré tout que cette belle bande s’en sorte.
Harry Pete Pierpont dit Handsome Harry, véritable leader discret de la bande TerrorGang s'exprime alors qu'il attend l'heure de son exécution après avoir raté son évasion.
Il nous raconte ses rencontres avec Dillinger et avec celle qu'il aimera plus que tout, Mary Northern.
Ainsi on fait face au charisme d'un leader dans son audace et sa très grande fidélité à ses amis/comparses. Homme qui peut avoir recours à la violence mais toujours par nécessité et jamais gratuitement.
Ce roman très bien documenté est écrit tel une chronique de l'époque qui a suivi le crash boursier de 1929 et la mise en place de la prohibition. Son rythme donne l'impression au lecteur de faire partie intégrante du gang.
Par ailleurs, les personnages vu sont tellement attachants qu'on en oublierait que ce sont des malfrats, malfrats soucieux de préserver certaines valeurs (entraide, solidarité, respect, fidélité, famille) au contraire des détenteurs du capital pour toujours bien asseoir leur domination financière disposés à fermer les yeux sur les dérives policières tant que cela leur est bénéfique.
C'est donc un vrai régal et un grand coup de cœur de ce début d'année.
HANDSOME HARRY, confessions d'un gangster
de James Carlos Blake
Traduit par Emmanuel Pailler
Éditions Gallmeister
Je ne sais pas si ça vient uniquement de moi, mais j'ai trouvé que ce roman résonnait merveilleusement bien avec notre époque actuelle... Parce qu'à presque cent ans de différence les criminels sont toujours les mêmes (hommes d'affaires, financiers, politiques, ...) et que ceux qu'on nomme "bandits" sont au final bien moins nuisibles !
A la fin des années 1920, c'était déjà pareil et la Grande dépression de 29 n'a pas arrangé les choses. Les coffres des banques étaient aussi vides que le porte-monnaie des braves gens... et les braquages ne rapportait plus grand chose aux "collecteurs de fonds indépendants". Alors pour gagner sa vie, le gang Dillinger s'assurait, entre autres choses, le concours de la mafia pour braquer les banques en fonds qui avaient besoin de "rééquilibrer" leurs comptes afin que le prochain contrôle fiscal n'ait pas vent des malversations ourdies par... le banquier lui-même !
A la fin du livre, l'auteur nous prévient que son ouvrage est un roman même s'il s'inspire de faits et de personnages ayant existés... Mais, à mon avis, un bon roman est bien souvent plus près de la vérité qu'un ouvrage historique et "Handsome Harry" est un EXCELLENT roman !
J'ai adoré ce livre ! On y retrouve le romantisme qui fait cruellement défaut à notre époque. Un temps où les braqueurs s'enfuiaient avec les otages sur le marche-pieds des voitures (moi, ça me fait rêver !)... Et puis c'est intelligent et empreint d'humour.
Il a même donné à ma copine Christelle l'idée de faire pareil pour financer l'achat des nouveaux Totems... Moi, en digne héritière de Harry Pierpont, je pense plutôt à monter un gang (et je suis sûre de recruter des complices au #picaboriverbookclub) pour braquer directement les bureaux Gallmeister à chaque nouvel arrivage de nouveautés... De toute façon, qu'avons nous à craindre ? Le fautif c'est #Gallmeister car ces nouvelles couvertures Totems sont tellement belles qu'elles sont une incitation au vol, non ?
Mille mercis à Leatouchbook, au Picabo River Book Club et aux Éditions Gallmeister de m'avoir permis de lire ce livre dans le cadre d'un partenariat.
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