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Après trois guerres en dix ans, la Bande de Gaza survit dans une situation de précarité socio- économique aggravée depuis douze ans par un sévère blocus qui affecte le mouvement des personnes et des biens. L'impossibilité de sortir de la Bande de Gaza, force les familles « à se débrouiller » dans des situations parfois dramatiques. De l'extérieur, on se demande jusqu'à quand Gaza tiendra sans tomber dans le désordre civil, et comment après cinquante ans d'occupation et de blocus israéliens, les Gaziotes continuent à faire société, à maintenir malgré tout une organisation civique : faible émigration, délinquance limitée, maintien des liens sociaux. Plus encore Gaza fait preuve de dynamisme économique : inventivité, investissements immobiliers, développement de l'entreprenariat. Cependant, depuis la dernière offensive de 2014, des signes inquiétants se manifestent : augmentation de la consommation de drogue, violences familiales, syndromes dépressifs avec suicides, projets de départ chez les jeunes adultes. Serait-on arrivé au point de basculement ?
Dans nos entretiens de terrain, les Gaziotes, hommes et femmes, expliquent certains défis par une forme de démobilisation, le chômage, le danger constant, l'absence d'avenir. Ils ont généralement recours aux ressources qui restent précaires, aux mécanismes de survie en réduisant les dépenses et c'est la femme qui en revendique la responsabilité. La capacité de résistance à ce que les Gaziotes nomment la situation, alors que le conflit s'éternise, tient dans le concept de résilience, aussi changeant soit-il, pour décrire l'endurance et le maintien de la vie sociale.
La Bande n'a pas le statut officiel de prison. À de rares exceptions près, il est impossible d'y entrer et d'en sortir. Elle est pourtant la plus grande prison du monde à ciel ouvert, entourée de murs et de clôtures électriques, expression d'une volonté délibérée de séparer, d'enfermer, d'exclure, de punir toute une société. Ce ne peut être un hasard si l'exclusion territoriale de Gaza est consécutive des premières colonies. Les Israéliens ont créé des routes privées et des barrages dans le but fallacieux de protéger les colons. Ils ont ensuite édifié un mur dans lequel les lieux de passage sélectionnent sévèrement les Gaziotes qui le franchissent. La séparation et l'exclusion ont progressivement aggravé les contraintes physiques. Une géographie politique a été conçue, sous prétexte de sécurité, sur le principe de la séparation.
Alors quel est le mobile de cette résistance militante que l'on a nommée résilience ? Par les entretiens qui ont été conduits puis par le suivi téléphonique maintenu depuis 2016, s'impose le paradoxe, quel que soit le statut social, du refus de quitter Gaza. L'enracinement dépasse le politique, le sumud, et le sentiment de résistance. Un tel refus se fonde sur la certitude d'un avenir meilleur. Nombreux sont ceux qui pourraient refaire leur vie ailleurs, mais l'idée n'a pour eux pas de sens. Alors, quel est le ressort de cette volonté, que nous appelons résilience, qui s'exprime par l'intensité des liens familiaux, une gestion serrée de l'économie domestique, une créativité dans l'utilisation des ressources disponibles. La question a soutenu toute l'enquête. La réponse qui se dessine serait une force morale liée à une fidélité communautaire envers un pays qu'ils savent fondamentalement le leur, dont le mot loyauté donnerait le meilleur sens.
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