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Aux yeux du monde, Lex Gracie est la Fille A. Celle qui s'est échappée à quinze ans de la Maison des Horreurs où ses parents la séquestraient avec ses frères et soeurs.
Elle n'a plus jamais cessé de fuir depuis, mettant un océan entre elle et ses souvenirs. Mais lorsque sa mère meurt et la nomme exécutrice testamentaire, Lex ne peut plus esquiver. Il lui faut décider du sort de la Maison des Horreurs et obtenir l'accord des siens - ce qui signifie les retrouver, se replonger dans le passé qu'ils ont partagé et découvrir qu'ils en restent tous prisonniers.
Phénomène outre-Atlantique traduit dans trente-six pays et salué par une presse unanime, ce premier roman incendiaire sonde avec une puissance rare les traumatismes irréparables d'une enfance sacrifiée.
Bonjour j'ai eu l'opportunité de découvrir ce livre lors de la sélection 2024 du Prix des lecteurs Le Livre de Poche
Une intrigue oppressante, malaisante, glaciale, l’autrice a réalisé une intrigue forte psychologiquement, plusieurs temporalité, la descriptions du ressenti des enfants devenu adultes une terrible affaire qui me fait plus ou moins écho a une autre entendu dans nos média en 2022 ou 2023. Traumatisme, Reconstruction, Séparation, une tension, une lecture en apnée. Un récit ou vous refermez les dernières pages en ne ressortant pas indemne. On est dans une ambiance d’un True Crime. Cruel et doux à la fois.
"Papa voulait que je vienne dormir à la maison, quelques nuits au moins. " Tous ces contacts avec ta famille, je ne sais pas si c’est bon pour toi. " C’était un vieux débat, qui resurgissait lors des occasions spéciales. Papa avait passé toute l’année précédente à protester contre ma présence au mariage d’Ethan. Quand ils m’avaient adoptée, mes parents s’étaient éloignés le plus possible de Hollowfield, et même si Maman affirmait qu’elle avait toujours voulu vivre plus près de la mer, je les soupçonnais d’avoir cherché à m’éloigner de cette région. A leurs yeux, le passé était une maladie que mes frères et sœurs portaient encore en eux. Une simple conversation suffisait à être contaminé."
"Il me semblait inconcevable que Cara et Annie continuent à se retrouver sous le gymnase pour déjeuner. Que dans les couloirs de l’école, derrière les portes des salles de classe, le savoir continue à être dispensé. Que la cloche continue à sonner.
Au-delà de Moor Woods Road, j’imaginais des élèves qui découvraient le sexe, la conduite automobile, les examens. L’amour même.
Leur monde s’accélérait alors que nous étions retenus autour de cette table de cuisine, enfants éternels."
Ce livre m’a vraiment donné un sentiment bizarre : autant je peinais dans ma lecture que je trouvais assez fastidieuse par le manque de rythme, autant j’étais pressée d’y retourner pour le poursuivre.
Inspirée de faits réels, l’histoire avait tout pour me plaire sur papier. Alors certes oui, certains passages m’ont, à la fois, plu et horrifié par la cruauté humaine, mais j’ai trouvé cela beaucoup trop long. Le livre en format poche compte plus de 440 pages mais pour moi, il aurait très bien pu n’en compter que la moitié.
L’utilisation d’un certain twist qui se révèle quasiment à la fin aurait dû me surprendre et me plaire mais les longueurs m’ont fait perdre ce plaisir. Je pense qu’il m’aurait plus interpellée à l’écran via une série ou un film.
Bref, c’est bien dommage mais ceci n’est que mon humble avis personnel. Alors n’hésitez pas à vous procurer ce livre et à vous forger le vôtre.
Premier livre de la sélection de février pour le Prix des Lecteurs.
Et bien, c’est un avis en demie teinte…
J’étais vraiment attirée par le résumé.
Malheureusement, je n’ai pas été totalement embarqué.
Pourtant, j’ai apprécié disons la première moitié.
Mais ensuite j’ai trouvé que le livre traînait en longueurs…
Je me suis plutôt ennuyée dans la deuxième partie.
Alors c’est un livre qui reste intéressant d’un point de vue psychologique.
On suit Lex, alias la fille A dans les années qui suivent son évasion.
On peut voir que le cerveau met tout un tas de choses en place pour survivre à un traumatisme.
Inspiré d’une histoire vraie, forcément c’est horrible ce que ces parents ont fait à leur enfants… et se dire qu’une histoire pareil a vraiment existé, ça donne des sueurs froides.
Au-delà de l’aspect psychologique, j’ai trouvé l’histoire sans grande surprise.
Deborah et Charles Gracie ont maltraité leur sept enfants (Alexandra, Ethan, Delilah, Gabriel, Noah, Daniel et Evie) jusqu’à ce que l’ainée (Alexandra) âgée de quinze ans, (surnommée « la fille A » – comme « Alpha ») s’échappe de « la maison de l’horreur » et aille chercher du secours … C’est l’inspecteur Greg Jameson et la pédopsychiatre (la Dr Kay) qui seront chargés de l’enquête (et du suivi des enfants Gracie …)
Lex (la fille A) est la narratrice de cette terrible intrigue. Elle a quitté l’Angleterre, son pays d’origine, pour s’installer aux États-Unis depuis des années et revient sur les lieux de ses souffrances à la mort de leur mère (en prison) afin de régler les « détails administratifs et testamentaires » (Leur père était mort avant l’intervention de la police …)
Difficile de ne pas penser aux treize enfants Turpin en lisant cette histoire (une horrible affaire qui avait défrayé la chronique américaine, en 2018 …) Même si l’auteure – par mesure de précaution – se garde bien de le mentionner et précise que « toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé était pure coïncidence » …
Un roman choc, une écriture sans aucune concession sur un sujet particulièrement difficile et un épilogue qui explique bien des choses … Juste un très léger bémol à mes yeux : cette façon qu’a l’auteure de passer du passé au présent, d’une phrase à l’autre … J’ai parfois été troublée par ce procédé dans ma compréhension des évènements … Le récit nous amène lentement à une « vérité » qui est un peu différente, d’un enfant à l’autre (chaque chapitre est dédié à un d’entre eux …)
Une lecture agréable, pas de coup de coeur toutefois.
On sort de cette lecture en ayant éprouvé toutes les émotions possibles pour les êtres humains pour finir par se demander comment on peut survivre à des châtiments pratiqués parfois contre les gens de sa propre famille. J’ai été terrifiée de voire que ce livre figurait dans la catégorie des documents et non des romans. Cette fille A, d’abord répertoriée comme telle par les services sociaux, interpelle sur le concept d’identité. Comment reconnaître un monstre ? Que se passe t’il une fois la porte fermée sur une famille, un couple, ses enfants ? Comment arriver à se reconstruire quand on est prisonnier d’un passé qui ne peut s’effacer car les médias ne nous lâcheront pas ?
La fille A a pourtant un nom, Lex Gracie, si on veut faire de l’étymologie primaire, son prénom, le vrai, celui donné par ses montres de parents a de quoi interpeller n’importe quel jury. Cette vie couchée sur le papier a vraiment existé, le traitement qu’en fait l’auteur permet de tourner les pages jusqu’au dénouement final fatal…Sans dévoiler le prisme choisi, ce documentaire interroge sur la force que l’humain puise dans ses béances.
si le résumé peut évoquer quelques sordides affaires dont nous avons eu vent par les médias ces dernières années, le roman est une fiction pure. Je ne connais pas tous les drames d'abus et de séquestration intrafamiliaux qui ont été médiatisés dans les deux décennies précédentes, on a malheureusement découvert quelques maisons de l'horreur, mais les souvenirs que j'en ai ont fait écho au texte que j'ai lu. Mais ce texte-là a su donner une vision plus profonde et précise de tous les protagonistes pris au piège du basculement d'une seule personne dans un fanatisme dévorant.
L'horreur, c'est bien le premier mot qui me vient à l'esprit pour désigner la misère matérielle, affective et psychologique qui a régné sur plusieurs années de vie de cette fratrie au sein de l'antre familiale. Mais c'est une horreur vécue et ressentie qui se transforme au gré de la lecture en un kaléidoscope d'autres impressions – compassion, admiration, mansuétude – grâce au talent de l'auteure. Celle-ci fait démarrer son récit sur la visite en prison d'une des filles, la fille A, Alexandra, ou la mère, incarcérée à la suite de la découverte de la maison, vient de mourir : on comprend alors que la mère était, sinon seule coupable, du moins la complice à minima. Si elle est effectivement la première que l'on blâme, la suite du récit, alternant entre digression au passé, afin de comprendre comment une telle situation a pu exister, et au présent, qui expose les relations entre les différents enfants rescapés, a la force de présenter une situation autrement plus complexe, et nuancée.
Ce bourreau maternel que l'on présente enfermée entre quatre murs en ce début de roman tient davantage de la victime, d'une spirale de folie dans laquelle le père s'est laissé progressivement prendre : aucune excuse n'est mise en avant par Abigail Dean, aucune tentative de disculpation, bien au contraire, j'ai ressenti qu'elle a davantage cherché à préserver cet espace entre préjugés, jugement à la hâte et condamnation et excuses et justification, pour en extirper ces explications qui ont mené à la folie d'un seul homme à asservir femme et enfants. Car c'est ce glissement vers le délire qu'il est utile de comprendre. Et qui fera comprendre cette dynamique familiale, qui a fini par avoir des conséquences sur les relations fraternelles, une fois exclue de l'autorité paternelle. C'est un récit qui m'a totalement pris aux tripes, mais aussi tenu en haleine, à chaque page tournée, on apprend à cerner un peu mieux toute la complexité de ces relations, et leur perversité. Il y a tant d'éléments et de mécanismes psychologiques en jeux, c'est édifiant et glaçant de rentrer dans cette intimité d'une famille dont la structure et les repères moraux ont volé en éclats, de rentrer dans la tête d'Alexandra la fille A, celle qui détient à la fois le poids et la responsabilité de la libération ultime, d'observer la résilience de chacun. L'une des choses, à laquelle il est vrai, je n'ai pas forcément réfléchi d'instinct, c'est que le traitement réservé aux différents membres de la fratrie par leur bourreau n'est pas homogène, et les rapports qui régissent la fratrie, après le tsunami de leur libération, sont finalement déréglés. Enfin, Abigail Dean a su éviter d'en faire un récit sombrant dans un voyeurisme inutile, et si la maltraitance est effectivement abordée de manière légitime, elle épargne cependant aux victimes le déballage de détails glauques sur d'éventuels abus sexuels, qui dans le fond n'apporteraient rien à la force de son récit. Même si dans la réalité, les choses en vont autrement.
C'est un récit mené, à mon sens, avec une sensibilité juste quand il s'agit d'évoquer les traumatismes de chacun, et de la fille A en particulier, et une efficacité relative jusqu'au bout, qui réserve encore d'autres tensions dramatiques. J'ai envie de louer la réussite de l'auteure a avoir démonté les ressorts d'un drame dont il est bien difficile de se détacher de l'horreur de la situation pour en comprendre les tenants et aboutissants.
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