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Ah, je viens tout juste de terminer la lecture du livre que vous tenez en main, et déjà je ne me contiens plus. Je me sens comme poussée par une force supérieure, à me lancer dans une plaidoirie itinérante en faveur de la parité des genres, de la reconnaissance éternelle de la valeur de la femme, qui ne peut qu'être égale à celle de l'homme. Je mesure bien la difficulté liée à cet engagement si tentant, mais je me sens armée de toute sorte d'arguments pour tenir tête aux contrevenants.
Pour parler de la relation entre les femmes et les hommes, sur cette terre, je n'ai pu pour l'instant recourir qu'à ce mot : « parité ». Mais à peine je l'ai écrit, je l'ai aussi perçu presque immédiatement comme l'indice d'un appauvrissement, lié au langage de notre temps. Il me semble hélas la manifestation verbale d'un politically correct qui cache à peine son inadéquation face aux argumentations théologiques, ontologiques et anthropologiques développées le long de ce livre.
Pour nous qui sommes habitués à l'analyse des textes relevant de la laïcité institutionnelle (textes païens ?), l'impact avec une analyse biblique des injustices commises contre les femmes dans nos sociétés est presque cinglant, parce qu'il laisse immédiatement percevoir l'arnaque qui est à son fondement. Oui, avec Laurence Ndong, je viens de conforter mon idée selon laquelle les inégalités entre les hommes et les femmes, dont on souligne presque partout l'origine religieuse, ne sont que le fruit d'une construction sociale.
C'est donc avec réconfort que nous devons continuer à penser à notre Dieu, lui reconnaissant l'intégralité et la plénitude da sa miséricorde, confiants du fait qu'il n'aurait pas pu consacrer une injustice, une domination ad aeternam du genre masculin sur le genre féminin. Le Seigneur n'y est pour rien dans nos souffrances, au contraire, il s'est déployé de toutes les façons imaginables, pour nous libérer définitivement des tentations. Ce n'est donc pas dans sa bible que se trouvent les textes justificatifs de l'oppression.
D'où sont donc venues les inégalités qui pénalisent les femmes un peu partout dans le monde aujourd'hui ? Pour nous conduire à l'acquittement de la Bible par rapport aux piètres considérations faites au sujet des femmes, Laurence Ndong nous propose une méthode : « donner aux textes bibliques l'occasion de s'investir en nous, de nous interroger, de nous habiter, de polir et de dégrossir notre regard, de mieux éclairer notre raisonnement. ».
L'invitation m'est parvenue tout droit dans le coeur, certainement parce qu'elle a sollicité ma foi chrétienne. Mais à peine j'ai suivi l'autrice dans sa démarche, je me suis vite rendue compte qu'il ne s'agit pas ici de la seule exégèse biblique, qui ferait de nous les héritières à peine méritantes des religieuses cloîtrées.
Il s'agit plutôt d'une herméneutique comparée, qui croise les authentiques écritures bibliques avec de nombreux textes qui jalonnent et règlent notre vie aujourd'hui : Les codes civils en vigueur dans nos pays, les rapports des organisations internationales qui se penchent sur la condition de la femme ainsi que d'autres sources.
Et ce n'est pas tout. À travers ce live, Laurence Ndong ne nous a pas invités à une partie littéraire. Voilà donc que le parallélisme entre les études textuelles et les épisodes de la vie quotidienne vient corroborer une démarche résolument holistique, qui puise dans l'histoire de l'humanité, les éléments de démenti des croyances sans fondements, devenues pourtant dur comme fer.
Nous sommes donc tous appelés à le reconnaître : oui, la femme n'est pas née pour être dominée. C'est le principe à partir duquel il faut se mouvoir, pour arriver nécessairement à la question de son leadership.
La société des humains, on le sait, a opté pour un leadership restrictif, je voulais dire restreint. Le mode de gouvernement de nos sociétés (religieuses et païennes) est dit représentatif, parce qu'une poignée de personnes est appelée à exercer le pouvoir à la place de tous. Quelle place réservée à la femme au moment de la détermination de ces leaders ? La femme peut-elle légitimement exercer un leadership et occuper pleinement une position de commandement ? De nombreux passages de ce livre nous fournissent une réponse réconfortante.
En conclusion de cette préface, je dois réitérer mon admiration pour l'autrice Laurence Ndong, dont l'engagement dans la vie me semble ne souffrir d'aucun doute. C'est un engagement marqué du sceau de la vérité qui tient probablement de sa fonction de pasteur, mais c'est aussi sans doute un engagement qui tient de son souci à voir le monde se libérer finalement de l'oppression, d'où qu'elle puisse en être l'origine.
Laurence est l'exemple d'une femme leader qui, à partir de sa capacité à prêcher la véritable parole du Seigneur, se jette corps et âme dans le monde des humains que nous sommes, pour que les vérités prêchées puissent acquérir la nécessaire matérialité.
C'est ainsi que j'ai cru voir dans ce livre, non pas un combat pour la libération de la seule femme des carcans et autres jougs qui l'assujettissent, mais une volonté consciemment exprimée d'activement libérer même les hommes des fausses croyances discriminatoires pour en définitive promouvoir la société de la béatitude.
Souvent, le long de la lecture, je ne me suis un peu abstraite de la compréhension sémantique des lignes du texte, pour me complaire dans la vision (contemplation) de Laurence Ndong engagée dans une sorte d'opération de libération, dans sa qualité reconnue de leader d'une guérilla sémiologique urbaine et rurale, mondiale. Je m'y voyais enrôlée.
Cécile Kyenge, Députée Européenne, ancienne ministre italienne
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