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À la croisée de l'imaginaire, de la rhétorique et de l'art, l'oeuvre d'André Pieyre de Mandiargues, écrivain, poète et critique d'art, produit des images au fil de récits qui les explorent sans fin. Ainsi, les peintures de Chirico, le surréalisme et Max Ernst, la photographie comme le cinéma proposent à cette écriture leurs modèles artistiques et parfois poïétiques. Or, qu'énoncent de l'image les fictions de Mandiargues ? Il est enfant quand il voit sa mère dans les voiles noirs du deuil. Cette vision, messagère de la mort et médusante, sera le fondement de sa poétique : l'image procède d'abord du désastre. Chaos qui sera doublé d'une autre mort, symbolique et ontologique celle-la : c'est toujours en vain que les mots rendent compte du monde visible où ils s'épuisent. Parallèlement, apparaît une esthétique où l'oeuvre de Mandiargues prend également source. L'image est déclinée dans une écriture qui, des spécificités des arts plastiques, fait son intrigue : la visualité prend corps dans la langue. Sont créées de nouvelles modalités pour appréhender les temps de l'image, pour relire ainsi le temps panique, et les espaces de l'art, la couleur et la forme, la transparence et le son. André Pieyre de Mandiargues expérimente aussi loin qu'il se peut les relations entre le lisible et le visible, entre le texte et l'image, et, ce faisant, constitue une oeuvre, radicale et moderne, dont l'utopie découvre une esthétique de l'image en fictions.
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