A l'occasion du premier Tour France Féminin, En danseuse brosse le portrait des athlètes cyclistes féminines qui comptent.
Du vélo sur route au BMX en passant par le paracyclisme et le VTT, Vicky Carbonneau met au premier plan les championnes françaises et mondiales. Ces héroïnes se confient sur leurs conditions d'entraînement, leurs plus grandes victoires mais aussi sur l'avenir qu'elles imaginent pour leur discipline.
Agrémenté de nombreuses photos, ce livre met en avant ces athlètes auxquelles les médias s'intéressent de plus en plus.
Ayant beaucoup pratiqué le cyclosport et depuis quelques années le cyclotourisme, je ne pouvais qu’être attirée par ce bouquin En danseuse de Vicky Carbonneau - ces femmes qui révolutionnent le cyclisme.
En effet s’il y a pléthore de livres sur les cyclistes masculins, rarissimes sont ceux sur les cyclistes féminines ou coureures, vocabulaire utilisé par les cyclistes professionnelles et leur entourage, coureuses ayant à leur avis une connotation sexuelle réductrice.
Vicky Carbonneau, cette québécoise d’origine, qui habite en France depuis plus de 11 ans aime le vélo et pratique avec enthousiasme le vélo fixe sur les grandes distances et plus particulièrement dans les cols. Or, pour grimper un col en pignon fixe, il peut y avoir plusieurs kilomètres en danseuse… Sans doute l’origine du titre !
Dès que j’ai eu le livre en main, mon premier geste a été de le feuilleter et de détailler les très belles et nombreuses photos, portraits ou photos en action qu’il comporte.
J’ai éprouvé un grand plaisir à retrouver certaines grandes championnes qui ont fait et font encore parler d’elles et tout autant de satisfaction à faire connaissance avec d’autres que je connaissais peu ou pas encore.
Au total huit chapitres, l’ouvrage débutant avec les pionnières et bien évidemment avec celle dont toute femme passionnée de cyclisme ou pas, a entendu parler : l’extraordinaire battante Jeannie Longo au palmarès plus qu’impressionnant. Bien qu’il y ait eu des soupçons de dopage, il n’en demeure pas moins que Jeannie reste une figure importante du cyclisme féminin français.
Les six suivants sont consacrés aux différentes disciplines sportives que sont la route, la piste, le cyclocross, le BMX, le VTT et le handisport paracyclisme.
À noter pour le deuxième chapitre dédié aux coureures sur route, deux équipes FDJ Nouvelle-Aquitaine et Arkéa Pro Cycling Team mises en relief par le biais de deux hommes Stephen Delcourt pour l’une et Emmanuel Hubert pour l’autre. Les deux managers exprimant leur volonté de faire avancer le cyclisme féminin et leur foi en l’avenir de celui-ci.
Pour chacune des disciplines un petit historique permet de visualiser les principales dates qui ont marqué la spécialité concernée.
Vicky Carbonneau brosse à chaque fois un portrait de la coureure qu’elle met en avant, mettant en encadré son palmarès, parfois une phrase en exergue comme celle-ci « Je suis devenue la personne que je suis grâce à mon sport, et j’en suis fière ! » prononcée par Camille Maire, cette pilote BMX ardéchoise. Suit la plupart du temps un entretien avec celle-ci.
J’ai d’ailleurs fort apprécié ces interviews sans filtre.
Ce sont ces passages qui m’ont du reste le plus intéressée. Outre le fait d’apprendre comment ces filles sont arrivées au vélo, la plus ou moins grande difficulté qu’elles ont rencontrée pour se faire une place dans le cyclisme en tant que femme, ce sont les questions plus personnelles qui, à mon sens, revêtent le plus d’intérêt. À savoir , comment concilier le métier de coureure et la maternité, la maigreur améliore-t-elle vraiment la performance avec ce risque encouru si l’on est prise dans l’engrenage de sombrer dans l’anorexie, piège dans lequel sont tombées de nombreuses compétitrices, Comment ça se passe pour les femmes quand on ressent une envie pressante en pleine course, le cycle menstruel joue-t-il sur les capacités et l’entraînement d’une femme, autant de questions auxquelles les différentes athlètes ont pu répondre. L’évocation des chutes est également souvent abordée…
Un temps fort nous est offert avec quelques pages permettant de vivre une course de l’intérieur avec Maëlle Grossetête, cette coureure française de l’équipe FDJ Nouvelle-Aquitaine ...
Si la place de la femme dans l’univers du cycle a pas mal évolué, il reste encore des combats à mener. À commencer par la médiatisation du cyclisme féminin qui est quasi nulle, que ce soit à la télévision ou dans la presse écrite. En effet, médiatiser davantage les coureures et offrir des modèles à d’autres femmes ou filles ne peut qu’aider au développement de celui-ci. « On ne peut pas faire envie si on ne montre pas le sport féminin. »
Pour beaucoup de ces brillantes athlètes, Le Tour de France est la bataille la plus importante pour faire grandir le cyclisme féminin. Une évolution des salaires pour tendre à une égalité des rémunérations avec leurs homologues masculins serait également bien normale. Comme le dit Clara Copponi, cycliste sur piste et sur route « on fait le même travail, avec autant d’heures, autant de sacrifices et autant de passion. »
Ce regard sur le cyclisme féminin de haut niveau, en rendant hommage à celles qui révolutionnent le vélo, des pionnières aux espoirs de demain devrait donner envie aux filles de se lancer sur les traces de ces championnes et à pratiquer un sport, certes l’un des plus durs, mais aussi un des plus beaux comme le dit la vététiste cross-country Olivia Onesti.
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