Cet ouvrage analyse les causes et les conséquences des discours nationalistes apparus à la fin des années 80 dans l'espace yougoslave, pour préparer la séparation et justifier ensuite le conflit.
Il décrit le moment de la transition du nationalisme yougoslave aux nationalismes post-yougoslaves, celle d'une légitimité communiste et titiste à un pouvoir et une légitimité ethno-nationalistes. En opposition avec les explications habituellement avancées pour commenter la dislocation et le conflit vougoslaves, souvent plus justificatives que véritablement explicatives, l'auteur s'appuie sur un important outillage théorique et d'abondantes sources historiques pour démontrer de façon convaincante que : - la période communiste, notamment l'industrialisation inégalitaire selon les régions et la complexité de ses structures politiques, constitue une des clefs de la désintégration; - les nations serbe et croate ne sont que des catégories particulières de classement des hommes, qui ne sont ni naturelles, ni déterminées, mais qui sont le résultat de discours nationalistes similaires, produits par des mêmes élites opportunistes, dans des conditions socio-historiques particulières.
L'ouvrage se conclut sur la nécessité de repenser l'organisation de l'espace sud-slave sur des bases fédérales, seules à même d'empêcher les déchaînements des haines nationalistes et de régler des problèmes qui n'ont pas été résolus avec les accords de Dayton comme en témoigne le regain de tensions actuelles.
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