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Le présent ouvrage s'appuie sur des cas cliniques de criminels suivis en milieu carcéral.
" C'est moi et c'est pas moi ", telle est la double affirmation maintes fois exprimée par les criminels en entretiens psychothérapeutiques, et qui relève du mécanisme de déni. Le déni est le produit d'une histoire et vise à protéger son auteur d'une réalité perçue comme dangereuse et destructrice. Inconscient, ce fonctionnement psychique est à l'origine du recours à l'acte violent, et non pas, comme on le croit trop souvent, sa conséquence pour esquiver des accusations judiciaires graves.
Dans une logique de survie face à un climat infantile instable, le clivage de la réalité assure la sauvegarde du moi. S'il protège du basculement dans la folie, ce mécanisme a néanmoins des incidences psychopathologiques, médico-légales et relationnelles majeures telles que l'impossible accès à la perte et à la différenciation au profit de la toute-puissance. Ainsi, " c'est moi et c'est pas moi " révèle un narcissisme friable et une ignorance de soi-même qui réduisent l'accès à l'autre.
La démarche thérapeutique d'Odile Verschoot s'effectue dans un double cadre judiciaire et sanitaire, deux approches complémentaires, mais clairement délimitées. C'est dans cet espace bien défini qu'une relation de confiance minimale parvient à se tisser et à favoriser une rencontre où lien et différenciation existeront sans destructivité. Dans ce but, il convient de travailler avec le déni et non de lutter contre, au risque sinon de renforcer ses modalités défensives de type pervers.
Préface de Daniel Zagury.
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