Farida est une véritable tornade. Entre idylles d'un soir et voyages impromptus, elle profite de la vie avec légèreté. Pourtant, ce matin-là, alors qu'elle pénètre dans le centre de santé où elle exerce, le destin de l'infirmière prend un tournant inattendu. Vincent, un jeune homme impulsif qui prétend agir au nom de son Dieu, entre au sein du service des urgences armé d'une kalachnikov. Pour Farida et ses collègues, un interminable face-à-face s'installe. Quelles sont les véritables motivations du terroriste ? Farida trouvera-t-elle les mots pour éviter le bain de sang ? Avec Droit au ciel, Amélie Léglise signe un court roman qui interroge les racines spirituelles de la violence. Un récit moderne et puissant !
Je remercie Amélie Léglise pour m'avoir donné l'opportunité de découvrir son roman !
En pleine rentrée littéraire, alors que je vois fleurir sur les réseaux sociaux de nombreuses chroniques sur les livres "stars" de cette rentrée provenant d'auteurs bien connus comme Amélie Nothomb, Virginie Despentes, Franck Bouysse et autre Laurent Gaudé, j'ai décidé de prendre le contre-pied et de publier une chronique sur un premier roman encore confidentiel. Car oui, ces primo-romanciers talentueux ont plus que jamais besoin de visibilité au milieu de la surproduction littéraire.
Le roman que je souhaite évoquer aujourd'hui est le premier livre d'Amélie Léglise. L'écrivaine propose de suivre deux protagonistes dans son roman : Farida, une infirmière qui croque la vie à pleine dent et Vincent, un jeune homme qui va petit à petit perdre pied jusqu'au jour où il débarque, armé d'un fusil d'assaut, dans le service des urgences où officie Farida. Le thème est grave et n'est pas rare au sein de la production littéraire, d'autant plus que le preneur d'otage de ce roman met en avant une motivation religieuse, sujet qui trouve évidemment une résonance forte en France depuis que le pays est régulièrement visé par des actes terroristes.
La force de ce roman est d'aller assez loin dans la psychologie des différents personnages et notamment de Vincent. On va ainsi découvrir les origines de sa radicalisation, ses réelles motivations et petit à petit on va voir certaines de ses convictions se fissurer. Le personnage est d'une grande complexité, avec parfois beaucoup de contradictions ce qui ajoute à cette complexité. En face, on découvre Farida. Je m'attendais à aller aussi loin que Vincent dans sa psychologie mais en réalité elle est parfois un peu noyée au milieu des autres otages. L'écrivaine brosse le portrait de plusieurs personnages et certains d'entre eux prennent beaucoup de place faisant ainsi par moment sortir un peu Farida du centre du récit contrairement à Vincent, qui lui est le seul preneur d'otage et reste dans la lumière tout du long. Ceci dit, ce n'est pas forcément gênant dans la mesure où les divers personnages apportent tous un petit quelque chose au récit, de par leur personnalité mais aussi en donnant à voir un panel de réactions dans ce genre de situation.
Au-delà des différents personnages et de leur psychologie, c'est aussi le réalisme de ce roman qui est assez saisissant. L'écriture, moderne et dynamique, participe à ce réalisme et il faut bien reconnaître que ce livre est très prenant. L'écrivaine arrive à jouer avec les ambiances, légère au début, oppressante par la suite et le lecteur ne ressent aucun temps mort tout au long du récit. Lorsque l'on pense que le soufflé va retomber et qu'on va se mettre à tourner en rond, un évènement ou en personnage (comme le négociateur par exemple) apporte de la fraîcheur et permet au lecteur de rester systématiquement en haleine.
Évidemment, le roman fait énormément réfléchir sur différents sujets et il le fait bien en posant des sujets graves parfois d'une manière simpliste qui se révèle en réalité faussement simpliste et toujours percutante.
Un livre à découvrir et qui donne envie d'encourager l'écrivaine à poursuivre dans la voie de la littérature !
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