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Un homme seul chez lui observe : la rue, les toits, tout ce qui s'offre à sa vue. Il se voit vivre, aussi. Au point que plus rien n'est ordinaire dans sa vie pourtant bien banale.
Un soir, à force de guetter, il aperçoit le reflet d'une fenêtre qui s'allume au-dessus de chez lui. Une femme ? Cette présence silencieuse va progressivement le hanter. Cela débouche sur un très long couloir qui le conduit au bout du monde - mais quel monde ? Car l'homme abandonne tout : santé, travail, amour, en captant la proie pour l'ombre.
Dans Deuxième chambre du monde, Jean-Philippe Domecq nous engage dans une expérience littéraire et métaphysique où jubilation d'écriture et redoutable humour s'associent pour une étrange et fondamentale interrogation sur la condition humaine.
Le narrateur est un être asocial qui s'évade facilement au plafond quant il est en société. Il vit seul une petite vie tranquille : métro, boulot, dodo. Il a bien une petite amie mais ils conservent tous deux leurs distances, leur liberté.
Un jour, il aperçoit par un jeu de lumière sa voisine du dessus, dans le reflet d'une lucarne. Il n'a plus qu'un désir, la retrouver la nuit. Il écoute ses pas feutrés et guette. Il se met à lui parler, à l'implorer de revenir, de lui faire un signe. Des signes, il en voit d'ailleurs plusieurs. Bref, elle le rend fou. Il abandonne tout : son travail et son amie, s'enferme. Il ne peut plus dormir, il guette. Jusqu'au jour où... Mais là on est à la fin de l'histoire et mystère !
Un court roman, burlesque, avec un personnage loufoque qu'on a évidemment des difficultés à comprendre. On ne peut se mettre à sa place. On rit, on s'impatiente, on se pose des questions. le suspense est total. L'écriture est originale.
Dans ce roman, Jean-Philippe Domecq nous entraîne dans la métaphysique fiction, genre littéraire tendant vers un enrichissement de la perception du monde aux confins du romanesque et de l’interrogation de nature métaphysique .Deuxième chambre du monde met en scène un homme, qui semble vivre médiocrement, habité par la routine et la répétition mécanique de ses gestes et actes les plus quotidiens .Il semble ne pas avoir d'ailleurs une très grande estime de lui-même .
Pour tromper son ennui, ou peut-être rechercher des sensations intenses, il scrute tout : son quartier, les lumières des immeubles voisins, la présence réelle ou supposée de ces derniers .Pourtant, un soir, sa persévérance est sur le point d’être récompensée : il croit voir le reflet d’une fenêtre qui s’allume, croit-il , au-dessus de chez lui. Il est envahi par cette présence, il en devient obnubilé.
Le récit nous révèle, très graduellement, l’idée que le personnage central se fait de lui-même : « C’est là que la nuit m’a dit, ou elle, l'ombre : « Pourquoi avoir honte, c’est regimber contre ton inconsistance, quand telle est ta substance. N’est-il pas doux de se sentir creux au creux de l’air ? »
On le voit, cette présence de l’outre-monde est un cruelle révélateur pour notre personnage central : celui de l'oubli, de la censure des questions vraiment fondamentales. Au point qu’il demande à l’apparition de le laisser espérer : « Non, ça je n’espère plus, j’ai eu tort, d’espérer, réclamer en plus, non mais quel culot quel culot j’ai eu !(…) Tu as raison, tu as eu complètement raison, mais complètement, j’ai eu ce tort complet, espérer !.. »Les dernières pages du récit, comparables à un réquisitoire rendu à l’issue d’un procès, accablent l’illusion dont est victime, cet individu : « Sais-tu que je n’ai jamais connu plus trouillard que toi ? C’est pourquoi je t’ai choisi. »
Le lecteur aura la sensation, à la lecture de ce roman, d’être susceptible d’avoir vécu ce genre de situation : négliger l’accessoire au profit de l’essentiel. Dans un style ironique, teinté d’humour et de dérision, Jean-Philippe Domecq nous conte ce rappel salutaire.
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