Blanche vient de perdre son mari, Pierre, son autre elle-même. Un jour, elle rencontre Jules, un vieil homme amoureux des fleurs...
C'est l'histoire d'une femme, d'une mère. Son enfant est partie en vacances avec son père dans un club en égypte, elle rentre ce matin. L'avion est prévu pour 9 heures à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Et puis soudain, la vie dérape : un coup de fil lui apprend qu'un avion s'est écrasé sur les bords de la mer Rouge, peu après son décollage de Charm el-Cheikh, il devait atterrir à Paris à 9 heures, il n'y a aucun survivant.
Deux heures décrit sous forme d'une chronique, minute par minute, la vie d'une mère aux prises avec l'échéance de mort de son enfant. L'occasion d'ausculter comment pareille douleur peut trouver à s'exprimer, dans le refus, dans la peur, dans la colère aussi, encore que cette dernière soit détournée, dans l'auto-contrôle et le silence surtout. Manière d'approfondir sa grammaire intime, son ambiguïté. Car on s'attendrait à un effondrement à la mesure de la violence de l'événement, on s'attendrait aux larmes, aux cris. Et puis non, le cri ne vient pas. La mort est tenue à distance, regardée comme de l'extérieur. La mère l'observe, l'analyse, ne la vit pas, impuissante à s'abandonner à la douleur trop grande.
Sylvia Rozelier est née en 1971. Elle vit et travaille à Paris. Deux heures est son premier roman.
Je m’appelle Julien, je suis un homme, et je n’ai pas d’enfant.
Pourtant, durant les deux heures qui viennent de s’écouler, j’étais une femme, j’étais cette mère qui attend.
Cette femme dont l’enfant vient de prendre un avion. Cette femme qui vient d’apprendre qu’un avion vient de sombrer. Cette femme qui va attendre de savoir.
Deux heures où chaque mot est à sa place, où chaque émotion est tellement juste qu’elle est ressentie par le lecteur. Profondément. Douloureusement. Justement.
Les minutes passent. L’angoisse se mêle à la mémoire. La culpabilité à l’amour infini. Le passé à maintenant.
Comme dans DOUCE, j’ai été emporté par une plume qui sait choisir ses mots au profit de la vérité des sensations, de la vérité. Sylvia Rozelier offre une tempête sous un crâne, en peu de mots mais tellement d’images, tant de profondeur, que tout prend forme, tout prend vie.
Je suis définitivement conquis par cette écriture. Il y a ce grand supplément d’âme, qui, moi, me touche au ventre, presque aux tripes. Littéraire et vivante.
A lire dans le train, de préférence ou du moins, sur la terre ferme.
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