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Né en 1824, à Plouégat-Guérand, non loin de Morlaix, dans une famille de cultivateurs. Autodidacte, il écrit, en 1841, ses premiers articles dans L'Écho de Morlaix. Bachelier, il refuse catégoriquement de rentrer dans les ordres. Il devient alors archiviste à Morlaix, ville dont il écrira une Histoire politique et municipale à 22 ans. Il se passionne ensuite pour l'histoire de Bretagne et rédige des notices biographiques. Elles lui fourniront la matière de La Bretagne, son histoire et ses historiens, ouvrage publié en 1850.
En 1845, il commence à correspondre avec l'historien Jules Michelet qui remarque très tôt ses aptitudes. En 1848, Lejean est employé à la sous-préfecture de Morlaix où il s'ennuie ferme. Il monte à Paris pour suivre des études de médecine. Mais la vision des cadavres le répugne: aussi décide-t-il de travailler de sa plume. Il collabore à divers titres, puis se fait une place au Pays, journal libéral de Lamartine, le poète et candidat malheureux à l'élection présidentielle de 1848. Il sera ensuite son secrétaire avant de le quitter en 1853.
Le 8 avril 1857, il quitte Paris, chargé d'une première mission d'études géographiques en Moldavie, en Valachie et en Bulgarie. Il décrit son périple à travers une correspondance passionnée, évoquant, avec un grand luxe de détails, tous les peuples d'Europe centrale rencontrés. L'irréductible républicain qu'il est ne peut que relever les bienfaits de la démocratie là où il la rencontre. De retour, il sera présenté à l'Empereur, qui lui concède sept missions jusqu'à la fin du régime. Entre 1857 à 1871,Guillaume Lejean va donc arpenter le monde. De ses aventures, il tirera deux livres : Voyages aux deux Nil et Voyage en Abyssinie. Quant à sa mésaventure avec le Négus, elle lui vaudra la légion d'Honneur.
Dans les années 1867-1870, Lejean va mener plusieurs campagnes dans l'Empire ottoman. Il a pour mission de dresser une carte ethnographique de la Turquie d'Europe. Il dresse donc le portrait de tous ces peuples d'Europe orientale et il pressent les futurs conflits des Balkans. Parti avec des a priori sur les Turcs, il admirait cependant leur civilisation ou leur capitale, «Constantinople, merveille du monde». Il meurt à Plouégat-Guérand en 1871.
Nous publions, réunis dans cet ouvrage, les 17 textes de Lejean, pour partie inédits, consacrés aux Balkans.
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