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Publication accompagnant l'exposition Des corps dans la ville, 84 photographes sont invités à répondre à cette problématique. Passant en revue de jeunes photographes, laboratoires de futurs, présents aux côtés de plus anciens, on ne peut s'empêcher d'être rapporté à ce fameux traitement contemporain et à ce constat qu'il procède exclusivement d'une démarche conséquente et rationnelle. Il se distingue la plupart du temps par son apparente approche réaliste soutenue par une réflexion analytique sur les motifs de la représentation : de son contenu et de ses soubassements conceptuels, qui recoupent transversalement les approches de la sociologie, de l'histoire, de l'anthropologie urbaine, ou de l'architecture.
Du 15 septembre au 4 novembre, une quarantaine de galeries et centres d'art de l'agglomération lyonnaise accueilleront les photographies des quelques 84 artistes participant à Lyon, Septembre de la photographie.
La manifestation, divisée en deux parties, explorera des thématiques telles que le corps urbanisé, ritualisé, chorégraphié, sacré, enfermé... Le premier corpus,
La région humaine, mettra l'accent sur le caractère théâtral et universel des corps acteurs de l'urbanité. Le second, Des corps dans la ville, se présentera plutôt comme des propositions d'exploration des spécificités territoriales, humaines et photographiques des villes du monde de New York à Bombay, en passant par Pékin, La Havane ou Jérusalem...
Cette saison souhaite ainsi rendre hommage à la relation du photographique et du théâtral, en inscrivant la photographie dans la perspective théâtralisée d'une mise en scène du geste social.
En 2004, c'était Europa, l'esprit des villes ; cette année, Septembre de la photographie est consacré à : Des corps dans la ville. En 2004, la ville parlait d'elle-même, à travers le regard des photographes ; en 2006, la ville se montre pour ce qu'elle est : la région humaine.
Ils sont là, dans l'évidence d'une présence, qui pourtant n'existe que parce qu'un regard s'est porté sur eux, les inscrivant dans l'éternité relative des images de notre temps ; dans l'instant de la prise de vue, ils coïncident avec eux-mêmes, comme si le photographe saisissait leur essence à travers un moment d'existence.
Ils sont aussi, hommes, femmes, enfants, dans leur quotidien ou dans leur exception, le portrait de notre condition. C'est le grand voyage d'aujourd'hui, par lequel les artistes nous montrent que seul l'homme inscrit le sens dans la ville, non pas tant parce qu'il la construit que parce qu'il l'habite ; dès lors son absence, quand elle est montrée, rend la ville barbare, parce qu'inhumaine.
Dans cet ensemble d'expositions, chaque oeuvre s'éprouve dans son originalité, mais Gilles Verneret et Michel Poivert, par leurs choix, par les rencontres qu'ils ont choisi de susciter, visent, à nous rappeler que, si l'artiste, du fait même de son intervention, procède à une sorte de déréalisation du monde et de l'homme qui l'habite, les inscrivant d'une certaine façon dans la fiction de la représentation, il ne leur en rend pas moins témoignage.
Dans leur singularité et par leur rassemblement, les photographes conviés à Septembre de la photographie sont nos guides dans une ville que nous ne connaissions pas, comme le dit simplement le photographe José Luis Lopez à propos de l'aveugle qui l'a guidé dans son travail.
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