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Délégitimer le capitalisme

Couverture du livre « Délégitimer le capitalisme » de Samir Amin aux éditions Nena
Résumé:

Je me propose dans cette étude de développer l'essentiel de l'argumentaire nécessaire pour faire apparaître les raisons objectives qui permettent de comprendre que le capitalisme, considéré dans toute son ampleur comme mode de gestion à la fois de l'économie et de la vie sociale, est un système... Voir plus

Je me propose dans cette étude de développer l'essentiel de l'argumentaire nécessaire pour faire apparaître les raisons objectives qui permettent de comprendre que le capitalisme, considéré dans toute son ampleur comme mode de gestion à la fois de l'économie et de la vie sociale, est un système « obsolète ». L'opinion hélas dominante que ce système est légitime parce qu'il garantirait à la fois « l'efficacité » économique produite par le principe de compétition sur lequel il est fondé et la « démocratie » politique, est sans fondement. En fait on peut rigoureusement démontrer que le capitalisme alimente sur trois plans une dérive irrationnelle et dangereuse à l'extrême du point de vue social et humain. Premier Plan : la reproduction de l'accumulation élargie du capital (la valorisation du capital) exige, au stade du capitalisme des monopoles qui caractérise ce système depuis la fin du XIXe siècle, la croissance d'activités parasitaires, inutiles, destructrices, dont la fonction exclusive est d'absorber un surplus grandissant qui ne peut être investi dans l'élargissement et l'approfondissement d'activités productrices et utiles. Second Plan : la reproduction de l'accumulation à l'échelle mondiale produit, reproduit et approfondit la polarisation à cette échelle, et permet la ponction d'une rente impérialiste en croissance continue au détriment des peuples et des nations de la périphérie de ce système mondialisé, elle-même obstacle grandissant à la construction d'un monde multipolaire garantissant le respect égal des droits des nations. Troisième Plan : l'aliénation dans la marchandise, la réification des rapports sociaux et la financiarisation de la gestion économique, indissociables du capitalisme, ruinent les possibilités du progrès dans l'émancipation des êtres humains et des sociétés. Il n'y a pas « d'autre capitalisme » possible, comme le rappelle avec force Rémy Herrera (Un autre capitalisme n'est pas possible, Syllepse 2010). La perspective communiste internationaliste constitue la seule alternative réaliste à la barbarie qu'implique la poursuite de la voie capitaliste dite de « développement » (ou plus simplement de croissance sans fin du PIB fondée sur la valorisation du capital).

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