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De Mitterrand et Pompidou à Cocteau et Sartre en passant par Malraux, Gaston Gallimard, Orson Welles, Genet, Camus, Lacan, Mauriac et Montherlant, de Coco Chanel à Ava Gardner, de Hemingway à Luis-Miguel Dominguin, et à bien d'autres "personnalités" - sans oublier le trajet de l'auteur de sa province à Paris et à Saint-Germain-des-Prés -, Jean Cau croque au hasard de sa plume des visages, des lieux et des situations surgis de sa mémoire.
Il note "des impressions qui ne se sont pas délavées, des dialogues capturés jadis et naguère, des idées miennes sur les personnages qui ont traversé la scène, au cours de ma vie, et sur moi-même, principal acteur de celle-ci". Alors, grâce à la maîtrise d'un style incomparable, de notations à la fois brillantes et retenues, grâce à une lucidité et à une sincérité de ton aujourd'hui fort rares, l'auteur de Croquis de mémoire, en se promenant dans les jardins du passé, a composé ici un magnifique bouquet de souvenirs, aux fleurs, feuillages et épines mêlés, et d'où montent les parfums de nos temps perdus et de notre histoire retrouvée.
Des fragments de souvenirs forcent le trait de portraits fort bien croqués par la plume de Jean Cau, secrétaire de JP. Sartre de 1946 à 1957 et à qui il dédie affectueusement les dernières pages de « Croquis de mémoire » bien que l’auteur ait rejoint la « nouvelle droite » en 1970 en fustigeant le gauchisme et en traitant les intellectuels de gauche de secte volage. Il consacre quelques pages étonnantes sous le titre «De ma gauche » par lesquelles il traduit un surprenant sentiment de fuite en s’échappant d’un carcan dictatorial qui l’étouffait et, comme s’il y était retenu prisonnier, il fait part d’une liberté retrouvée mais il ne dira jamais de mal de Sartre qu’il a servi 11 années durant, avec fidélité
« J’ai croqué, au hasard de la plume qui courait, des visages qui surgissaient de ma mémoire, en notant des ‘impressions’ qui sur elle, ne s’étaient pas délavées des dialogues capturés jadis et naguère, des idées miennes sur les personnages qui ont traversé la scène, au cours de la comédie de ma vie et sur moi-même, principal acteur de celle-ci. ».
Parmi les 37 vues : Mitterrand et JJSS, Pompidou, Kroutchev, de Gaulle, Queneau, Green, Giono, Chaplin, Genet, Mauriac, Giacometti, etc.
Hemingway en prend pour son grade : « l’imposture d’un homme se servant de l’écriture pour ériger sa statue en régule » et qui n’y entend rien en ‘toros’ .Cau, passionné de tauromachie, profite de ces pages qu’il écrit sur Hemingway pour faire part de sa passion des corridas mais aussi pour donner au passage, un bon coup de corne à la culture et aux attitudes des Américains !
Je ne qualifierai pas ce livre ni de ‘chef d’œuvre’ (Fabrice Luchini), ni de ‘portraits absolument somptueux’ (François Busnel), mais, nettement plus réservée, j’ai trouvé les témoignages intéressants sans en partager tous les points de vue et l’écriture de très bonne facture. Jean Cau a reçu le Prix Goncourt pour « la pitié de Dieu » en 1961.
2 extraits Wikpedia :
Alain Delon, qui est son ami, décrit ainsi Jean Cau : « […] toute sa vie, ce gaulliste fidèle a été un résistant. Résistance à la gauche sartrienne dont il provenait ! Résistant à la connerie des hommes qui l'étouffaient ! Résistant à l'Argent roi qu'il vomissait ! Résistant à l'impérialisme américain qu'il fustigeait ! Résistant à la Mitterrandie qu'il exécrait ! Résistant à la droite gestionnaire qu'il abhorrait! Résistant à la décadence que le monde moderne engendrait ! »
Jean Cau était un passionné de tauromachie. Il consacra à cette forme de spectacle de nombreux livres et articles, dans lesquels il exprime son attachement envers un art qu'il estimait être l'héritage ancestral de rites et de jeux païens avec l'animal sauvage. Ses périples de férias espagnoles en férias françaises lui inspirèrent, notamment : Les Oreilles et la queue, Sévillanes et La Folie corrida.
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