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Aux marches de l'Empire « à cent têtes et cent corps », sommeille une province minérale et nue où le froid, le givre, les bourrasques semblent ankyloser les habitants d'une bourgade qui ne signalait jusque-là ni notoriété historique, ni intérêt géographique, si ce n'est d'être placée à la frontière « d'un pays dont la bannière se frappait d'un croissant d'or », et dont la vitalité contraste avec l'épuisement ranci du village aux passions tristes.Un jour, le curé est découvert mort. La tête fracassée par une pierre. De quelle nature est le crime ? Qui pouvait en vouloir à ce curé d'une terre où les chrétiens et les musulmans vivaient depuis toujours en bonne entente ? Que faire, qui accuser, et qui entraver dans son action si, à partir de ce meurtre, s'ordonne toute une géométrie implacable d'actes criminels et de cruautés entre voisins ? Il y a un heureux : le Policier, Nourio, car « c'était fabuleux pour lui d'avoir une pareille affaire, dans ce lieu abandonné de toute fantaisie, de tout grain de sable, roulé dans l'ordinaire des jours ». Le voilà lancé dans d'inutiles recherches. À quoi sert de s'opposer au cours impétueux des choses ?Dans ce vieux monde de l'Empire qui s'affaisse, « dans un sommeil épais, s'enroulait dans sa léthargie comme un escargot fainéant bâille dans sa coquille », il y a tous les personnages, en chairs et en vices, qui conviennent au déroulement de la tragédie : chacun joue à merveille sa partition. Nourio, le Policier au teint olivâtre et aux pulsions incontrôlables. Baraj, l'Adjoint dont l'apparence de bête placide et musculeuse dissimule l'âme d'un enfant poète. Lémia, la fillette aux formes adolescentes dont les ombres et les pleins agacent les nerfs du Policier. Tant d'autres, et même les fantômes des temps passés, qui n'ont en commun, dans leur médiocrité âpre et satisfaite, dans le secret de leurs âmes, que d'agir en comparses du grand Effondrement de l'Empire. De suspens en rebondissements, l'intrigue haletante se double d'une grande réflexion sur nos errements contemporains, la volonté de quelques-uns de réécrire l'Histoire, la négation de certains crimes de masse et autres arrangements avec la réalité.
Avec Crépuscule de Philippe Claudel, nous voilà dans un village d’une province reculée située dans un empire imaginaire qui ressemble un peu à l’empire austro-hongrois, au début du XXe siècle.
L’histoire se déroule en hiver, sous un climat rude, un hiver qui semble sans fin.
Ce village presque arriéré est composé d’une majorité de chrétiens 1378 habitants et d’une petite communauté musulmane qui compte cinquante-quatre âmes, les deux religions cohabitant pacifiquement.
Deux enfants découvrent un cadavre, celui du curé retrouvé la tête fracassée par une pierre. Aussitôt la tension devient palpable…
Le binôme, constitué du capitaine Nourio aux pulsions sexuelles récurrentes et de son adjoint Baraj, deux hommes plutôt mal assortis aussi bien physiquement que moralement, est chargé de l’enquête.
Mais que peut-il se passer lorsqu’un prêtre, celui qui incarne la religion dominante d’un village, un de ses membres éminents, est assassiné ? C’est à cette question que tente de répondre Philippe Claudel.
L’auteur nous offre avec Crépuscule, à la fois un roman policier, un roman psychologique, un roman social, un roman noir, très noir, mais surtout, sous l’aspect d’un roman historique, un roman qui nous parle d’aujourd’hui.
Alors que de l’autre côté de la frontière, se trouve un pays dont la bannière est ornée d’un croissant d’or, bouillonnant de force vive, il est intéressant de voir, comment cet Empire qui commence à décliner, à s’éteindre, va prendre le prétexte de ce fait divers sanglant pour éradiquer de son sein cette petite communauté musulmane, naissante mais active, et la massacrer.
On assiste à la faveur du meurtre du curé, à la montée de la violence, de la haine, dans un engrenage irréversible et on découvre le comportement abject et corrompu du Maire, du Rapporteur de l’Administration, du Notaire, du Conservateur des archives, des trois Maîtres d’école, du Receveur, etc... Une scène de chasse à l’ours particulièrement épique met en avant leur complicité.
Impossible de ne pas voir dans ce mécanisme de la haine qui se met en place et cette recherche de bouc-émissaire des échos avec la période dans laquelle nous vivons, où on instrumentalise certains faits que l’on retourne, détruisant ainsi la vérité historique pour aller dans la direction souhaitée.
Dans Crépuscule, Philippe Claudel ne se borne pas à écrire une énigme policière, il raconte la fabrique d’une contre-vérité, une mécanique millénaire tellement actuelle, à savoir, trouver un ennemi commun, ce qui va souder la communauté.
Comme avec Le rapport de Brodech, La petite fille de Monsieur Linh, Les âmes grises (Prix Renaudot 2003) ou L’archipel du chien, je me suis à nouveau régalée avec la lecture de ce roman magistral et envoûtant, à l’atmosphère terriblement inquiétante, qu’est Crépuscule. De suspens en rebondissements, il m’a tenue en haleine du début à la fin, fascinée par ce questionnement on ne peut plus d’actualité.
Dans ce monde crépusculaire qui est décrit, le texte très visuel de Philippe Claudel permet une magnifique approche des personnages, des animaux et de la nature.
Les personnages sont solidement dépeints et leurs caractères finement analysés.
Si j’ai trouvé trop présentes et répétitives les pulsions sexuelles de Nourio, j’ai beaucoup apprécié son Adjoint, ce géant maladroit et méprisé par son Capitaine, déjà maltraité et moqué dans son enfance, le seul à ne pas courber l’échine, poète à ses heures mais dont les vers s’effacent au fil de leur création…
Crépuscule de Philippe Claudel est une sorte de fable politique, une réflexion remarquable, profonde et troublante, sur la nature humaine et sur la fabrication de la vérité historique.
De ne pas nommer précisément, ni le lieu où se déroule l’histoire, ni l’époque à laquelle elle se déroule, est une manière d’élargir le propos et de le rendre universel, une manière de dire : cela pourrait se passer ailleurs, aujourd’hui ou demain… Inquiétant...
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/11/philippe-claudel-crepuscule.html
Somptueuse écriture.
Philippe Claudel concentre dans "Crépuscule" toutes ces qualités d'auteur qui nous emporte littéralement dans un autre monde, tout en aillant le sentiment qu'il nous raconte la France.
De par l'atmosphère et les descriptions si particulières, c'est bien du Claudel. Une narration parfaite, un langage soutenu sans être pompeux, une poésie des mots telle une résurgence bienfaitrice face à la noirceur du récit, noirceur qui finira par s'illuminer.
On ne sait pas bien où on est (un peu comme dans l'Archipel du chien), on ne sait pas bien où on va, mais le style de l'écriture est si adroit, si habile qu'on est presque dans une fresque, un conte plus que dans une enquête policière.
On prend plaisir à observer les vies des personnages. Ses personnages tels que Baraj l'adjoint de police, gentil géant un peu bêta mais pas tant que ça et à l'intelligence émotionnelle, Nourio le capitaine de police aux traits de caractères ciselés avec précision, Claudel a su les rendre profondément attachants. Même si on frôle parfois le chaos, les troubles engendrés par la cohabitation entre catholiques et musulmans dans un petit village créent cette trame de fond qui lui permet d'ouvrir, d'élargir les champs des possibles.
Il sonde les coeurs et les âmes sans faire aucun cadeau à l'humanité et cela lui permet de nous offrir un incroyable récit.
Il dépeint de nombreux aspects de la vie : du plus prosaïque au plus poétique, du plus sordide au plus pur. On sent le froid, la nature, on sent l'histoire en marche, on se sent petit. L'absurdité de la vie apparaît mais aussi son miracle.
Il nous fait nous poser quelques questions essentielles mais ne nous donne pas de réponses tranchées aux éléments de réflexion philosophique qu'il induit. le lecteur est libre.
Comme dans tous les Claudel on retrouve cette allégorie de l'homme, de notre civilisation, des classes, mais sans lourdeur et tout en finesse.
Le roman est plus long que ses précédents (près de 500 pages). Il a dû prendre lui-même encore plus de plaisir à l'écriture, en tout cas c'est ce que j'ai cru percevoir.
Un chose est certaine, l'auteur nous emporte dans un récit impossible à lâcher et avec des personnages impossibles à oublier. J'aurais envie de le qualifier de trésor littéraire.
Et le final... à la fois grandiose et consolateur.
Une province perdue aux frontières de l'est où l'hiver semble ne pas vouloir finir.
Tout est noir, sombre, froid.
Le curé du village est assassiné.
C'est le Policier Nourio, obsédé sexuel entre autre, et son adjoint Baraj qui tentent d’élucider ce meurtre ;
Mais dès lors, tout semble dérailler dans la petite commune où, jusque là, chrétiens et musulmans cohabitaient en harmonie.
Quelle galerie de personnages !
On se croirait dans un tableau de Jérôme Bosch.
Quant aux descriptions des événements et des scènes glauques, je n'ai pu m'empêcher de penser à Jean Teulé.
Toute la première partie est, avouons le, d'un sombre cynisme.
Puis vient la scène de chasse au château qui est grandiose.
Et de là, le roman prend toute sa puissance et tout son sens.
De cette ambiance suffocante où les individus sont plus noirs les uns que les autres émergent deux personnages qui illuminent l'histoire.
L'adjoint Baraj, au faciès animal, aux réactions d'arriéré qui est une âme pure et droite, une âme d'enfant qui laisse s'échapper sans pouvoir les retenir des nuages de poésie.
Et la jeune et pure Lémia qui sort de l'adolescence et de l'innocence.
Cette histoire est une fable sinistre dans laquelle on peut identifier notre société.
Empire tout-puissant
manipulation des faits
fabrique officielle de mensonges....
les hommes ne seraient-ils que des marionnettes ?
L'imagination débordante de Philippe Claudel, son talent et la beauté de son écriture font de ce roman une œuvre puissante et accomplie.
Crépuscule ( Philippe Claudel)
Voici le dernier roman, noir, très noir de Philippe Claudel qui renoue avec la veine des « Ames grises » et du « Rapport de Brodeck » car il débute par un meurtre.
Nous sommes probablement au début du XXème siècle dans un petit village reculé d’une province arriérée de l’Empire d’un pays de l’Est , peut-être l’Autriche ou la Hongrie. Y vivent une petite communauté musulmane de 54 âmes et une majorité de chrétiens pour 1378 habitants. Dans ce lieu abandonné de toute fantaisie , un meurtre a été commis, celui du curé. Deux policiers Nourio et son adjoint Baraj mènent l’enquête. Le premier, Nourio est habité par le sens du devoir mais dévoré par ses pulsions sexuelles, le second, Baraj est un géant débonnaire, un peu simplet mais qui cache une âme de poète. Et puis , il y a Lémia, l’adolescente qui, avec son petit frère découvre le corps du curé ce soir d’hiver. Nourio va être de plus en plus fasciné par cette jeune fille qui éveille en lui sa concupiscence, il ne la voit que comme une proie sexuelle.
Le meurtre de ce curé va semer le soupçon puis la haine entre les différentes communautés religieuses qui vivaient jusque là en bonne entente. Plus l’enquête avance et plus on fait comprendre à Nourion que ce serait bien s’il découvrait que le meurtrier du curé fait partie de la communauté musulmane, qu’importe si c’est un mensonge, on pourrait ainsi chasser la communauté de la ville. La politique va ainsi se servir d’un drame humain pour résoudre un problème.
Il n’est donc pas question que d’une enquête policière mais aussi de manipulation, de vérité alternative et de violences sexuelles. Un monde , qui, en fait, ressemble furieusement au notre. Cette contre vérité créée de toutes pièces est une mécanique millénaire, terriblement actuelle qui résonne en nous avec les discours Poutine qui veut dénazifier l’Ukraine, de Bolsonaro qui dit que la vie en France est insupportable à cause des migrants et de Trump qui dit que le réchauffement climatique n’existe pas et est pure invention des scientifiques.
Ne dit-on pas que la fiction est le meilleur outil pour comprendre la réalité ?
Voici donc, une fois de plus, un excellent roman de Philippe Claudel qui mit neuf ans à éclore et mérite donc toute notre attention.
En ouvrant cet ouvrage à la couverture assez mystérieuse et énigmatique, je ne m'attendais pas à découvrir un roman aussi sombre que captivant.
Alors que dans cette bourgade reculée de l'Empire le temps semble s'être arrêté depuis l'arrivée de l'hiver, le corps du curé est retrouvé sans vie dans une des rues du village... C'est alors que Nourio, un policier venu il y peu de la capitale va y voir l'occasion de briller en résolvant cette enquête. Pourtant, l'agent de police était loin de se douter que le meurtre de l'homme d'église serait une mèche qui mettrait en feu et en sang toute la communauté...
J'ai vraiment adoré la plume incisive mais tellement réaliste de Philippe Claudel que je découvre au travers de "Crépuscule". D'une enquête policière, nous nous plongeons finalement dans un formidable roman social à l'ambiance pesante que j'ai trouvé très intéressant.
Je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans cette histoire car celle-ci reste d'actualité alors que plus de deux siècles ont passé et qu'elle montre sans filtre la noirceur des hommes... Merci les Editions Stock et Netgalley France pour ce bon moment de lecture...
J’ai eu un peu de mal avec le Policier, atteint de priapisme, dont la femme subit les assauts nuits et jours.
J’ai aimé l’Adjoint, qui vit seul avec ses deux chiens, Mes Beaux, qui aime fendre du bois et compose de courts poèmes dont il ne se souvient pas.
J’ai aimé l’Imam qui tente d’apaiser les tensions et de rassurer sa communauté.
J’ai eu de la peine pour Lémia, la fille su Sabotier, que le Policier convoite. J’ai eu peur pour elle jusqu’à ce qu’elle rencontre l’Adjoint qu’elle surnomme le Bon Géant.
J’ai souri jaune à l’apparition dans le récit des jumeaux Kouechi, dont le nom, à une voyelle près, rappelle de mauvais souvenirs.
Un roman qui parle de notre société sur le déclin sous couvert de fiction.
Toutefois, j’ai fini le roman en diagonale à partir de la scène de chasse car le récit ne me passionnait plus. Mais j’ai aimé la fin du Policier.
L’image que je retiendrai :
Celle de la neige sur laquelle glisse les traineaux et des samovars pas toujours chauds.
https://alexmotamots.fr/crepuscule-philippe-claudel/
Dans un pays imaginaire quelque part en Europe centrale, dont on ne saura pas grand-chose, sinon qu’il y a un croissant sur sa bannière et qu’on appelle l’Empire à cent têtes et sent corps, un crime vient d’être commis : deux jeunes enfants ont retrouvé le curé du village assassiné, une blessure à la tête par une pierre à côté de son église.
Sont affectés à l’enquête (c’est très relatif) Nourio alias le Policier qui brille par son arrivisme et son adjoint Baraj, homme simple mais au grand cœur, sous la surveillance du Maire et d’autres édiles préoccupés essentiellement par leur statut social.
Evidemment, il faut trouver un coupable et qui est le suspect le plus plausible : l’Imam et la petite communauté musulmane…
Ce fut une lecture laborieuse, proche du pensum, car le roman dégouline de scènes, de fantasmes érotiques émanant du Policier : obsédé sexuel qui ne pense qu’à copuler, même si sa femme, enceinte régulièrement grâce à ses œuvres, ne semble pas consentante mais on atteint le paroxysme du dégoût avec la description de ses fantasmes pédophiles à l’égard de Lémia la petite fille qui a découvert le corps avec son frère. On a même droit aux détails anatomiques !
Sinon, on retrouve l’univers froid, les tempêtes, la neige, les habits un peu folkloriques parfois, les « âmes grises » comme les aime l’auteur… L’écriture est belle, il y a des réflexions intéressantes…
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Stock qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteur
#Crépuscule #NetGalleyFrance !
https://leslivresdeve.wordpress.com/2023/04/14/crepuscule-de-philippe-claudel/
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2023/03/crepuscule-de-philippe-claudel.html
COUP DE COEUR
Aux marches de l'Empire, "monstre à cent têtes et cent corps", dans une province perdue d'un grand pays du froid, vit une communauté constituée "d'êtres d'habitudes, d'ordinaire et de coutumes" à la Frontière "d'un pays dont la bannière se frappait d'un croissant d’or".
Un jour, le Curé est retrouvé mort, le crâne fracassé par une pierre. C'est une adolescente de treize ans, Lemia, et son jeune frère qui ont fait cette macabre découverte. Qui pouvait bien en vouloir au Curé dans ce lieu où chrétiens et musulmans vivent en bonne entente depuis toujours, même si les musulmans sont très minoritaires par rapport aux chrétiens, même si la petite communauté musulmane est très active alors que l'église est de plus en plus déserte ? Quelques jours après le meurtre la mosquée est profanée et des souillures sont peintes sur les maisons musulmanes...
Nourio, le Policier, et son Adjoint vont mener l'enquête. Nourio est ravi de cette affaire qui va le sortir de sa routine, il est décidé à " ne pas avancer trop vite", c'est un homme "empoisonné par ses élans sexuels", orgueilleux, vaniteux et surtout très carriériste, au point de préférer le concept de "vérité efficiente" à celle de "vérité effective". Il a l'idée d'accuser la communauté musulmane de la ville du meurtre du Curé, une "vérité" qui arrange tout le monde.
Ce nouveau roman de Philippe Claudel est un polar historique, un roman très noir, une sorte de conte. Il situe son intrigue dans un lieu et une époque indéterminés, même si on devine rapidement que l'histoire se déroule au début du 20ème siècle dans l'Europe de l'Est.
C'est l'histoire de la fabrication d'un mensonge derrière lequel une communauté va se ranger, soudée contre un ennemi commun, un bouc émissaire, l'histoire de l'instrumentalisation d'un meurtre pour que des communautés s'affrontent et que la communauté musulmane de plus en plus active disparaisse, l'histoire d'un engrenage mais c'est aussi l'histoire de la noirceur et de la bestialité tapies au fond de pratiquement chaque être humain de ce roman. Les personnages masculins sont tous dépeints comme des êtres plus affreux les uns que les autres, seuls sont épargnés les femmes, les enfants, l'Iman et l'Adjoint, un homme simple, doux et gentil. Avec les animaux, ces quelques personnages lumineux apportent un peu d'espoir dans ce roman très sombre.
Tout est réussi dans ce roman, la restitution du lieu, de l'atmosphère, du froid de l'hiver, l'incarnation des personnages dont les portraits physiques et psychologiques sont saisissants de réalisme. Le suspense est très bien entretenu, les éléments de la tragédie qui va se dérouler sous nos yeux sont habilement mis en place et les rôles sont clairement distribués. La narration très fluide rend la lecture complètement addictive.
Roman miroir de notre époque rempli de métaphores, ce roman politique dénonce la négation de certains crimes de masse et suscite de multiples questionnements. De la grande littérature avec une écriture très visuelle de toute beauté. Du grand art de la part d'un auteur qui reste au panthéon de mes auteurs préférés.
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